0,16% est le score du Parti Socialiste aux Régionales. Comprenez bien : 16 inscrits sur 10 000 ont voté Parti Socialiste au second tour. Le Parti Socialiste est mort. Il ne représente plus rien. Il a été assassiné par ceux-là même qui était en charge de le protéger.
En nombre de voix, le constat est encore plus cruel. Au 1er tour,
- 62 070 électeurs ont voté socialiste
- 334 116 ont voté extrême-gauche
- 337 410 ont voté communiste
- 401 519 ont voté divers gauche
- 543 935 ont voté Front de Gauche
La ligne Valls est totalement rejetée par les électeurs de gauche.
Quand ils n’ont pas voté pour l’union, les électeurs de gauche ont voté, ô surprise,… à gauche. Car, n’en déplaise à Bartolone, la gauche existe et elle n’est pas socialiste !
Valls a été complètement ringardisé par un électorat décidé.
Au 1er tour, la majorité des français a préféré rester chez elle. Seulement 47, 92 % des votants se sont exprimés. On connaît donc aujourd’hui le nombre des électeurs convaincus.
En fin politicien, François Hollande ne peut ignorer le message de ceux qui l’ont porté au pouvoir. Il ne doit pas faire la même erreur que Lionel Jospin en 2002 : snober le premier tour, snober ses propres militants. Au premier tour, on est élu par son camp. Il est donc temps de nommer un premier ministre en phase avec ses électeurs. Et pourquoi pas une femme, voire une jeune femme ?
Un épisode éclaire assez bien à quel point Manuel Valls représente la politique du passé… en plus de celle du passif.
Le 8 décembre, Marine Le Pen fustige sur TF1 le parti socialiste.

Corinne Narassiguin, porte-parole du Parti Socialiste, lui répondra dans une tribune publiée le 10 décembre dans le Huffington Post.
Corinne Narassiguin va écrire une lettre qui respire l’humanité et les valeurs de gauche. Issue de la classe moyenne, elle lui oppose son parcours éducatif et professionnel exceptionnel et dont la réussite n’est que le fruit du travail et du talent.
Elle rappelle à Marine Le Pen combien sa candidature est déplacée dans la région du nord, région de travail et de mérite.
Corinne interpelle Marine sans jamais insulter mais en rappelant à cette fille de milliardaire, née à Neuilly, que ses revenus proviennent exclusivement d’une carrière politique qu’elle doit entièrement à son père.
Corinne Narassiguin est de gauche. Ses valeurs sont l’humanisme et le progrès.
Le lendemain, Manuel Valls est interrogé par Léa Salamé dans la matinale de France Inter.
Et Manuel Valls va répondre à Marine le Pen en homme de droite.
A droite, c’est simple, lorsque l’on ne pense pas comme eux, c’est que l’on est de mauvais français.
Alors Manuel Valls nous explique ce que c’est que d’être français. Il accuse ensuite Marine Le Pen de ne pas partager les valeurs de la République Française. Et donc en clair, de ne pas être française, ou pas républicaine ; ce qui revient au même, dirait Sarkozy.
Manuel Valls est de droite. Ses valeurs sont la France, pas les français.
Non seulement il est de droite mais il est de cette droite has been, ringardisée dont ne se réclament plus que les Sarkozy, Morano et autres Copé.
Car, entre-temps, les valeurs de la droite ont évolué. Il suffisait d’écouter Jean-Baptiste Blanc sur Médiapart pour s’en rendre compte.
Jean-Baptiste Blanc est vice-président « Les Républicains » du Conseil départemental du Vaucluse. Et il a parlé non pas de la France mais de son département et de ses habitants : le Vaucluse, 7ème département le plus pauvre, le plus faible taux de diplômés, 20 000 Vauclusiens au RSA , un parc de logements sociaux délabré,...
En visionnaire, Jean-Baptiste Blanc dénonce le danger : l’attractivité du FN est réelle. Le Front National propose des postes à des jeunes, à des femmes et même à des jeunes femmes. Ce que ne font plus ni les Républicains de Sarkozy ni les Socialistes de Valls.
Faut-il rappeler que les présidents des trois premiers partis de France sont de Neuilly ?
Alors j’ai fait un rêve : Suite à la défaite, Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen et Jean-Christophe Cambadélis étaient renvoyés de leurs partis respectifs.
Marion remplaçait sa tante qui remplace si mal son grand-père et qui pourrait ainsi prendre des vacances avec son petit ami du sud, le numéro 2 du parti en faisant la paix avec son énarque de rival du grand-est et qu’ils l’emmèneraient en vacances avec eux pour porter la chandelle dans une sorte de « Jules et Jim » revisité en tourbillon de l’ennui.
Mieux, Jean-Baptiste Blanc prenait la tête de son parti dont il changeait le nom immédiatement. Un parti de droite certes, mais de cette droite qui rappelle le gaullisme social. Et son parti présentait, chose incroyable à droite et au centre,…une femme à l’élection présidentielle dès 2017.
Et,ô Nirvana, Corinne Narassiguin était élue par ses pairs Premier Secrétaire du Parti Socialiste. Issue du monde professionnel, elle révélait des talents que l’on avait oubliés dans le monde politique : l’écoute, l’humilité et le sens du service, en un mot l’efficacité.
Et puis mon réveil a sonné et j’ai entendu Marine chez Bourdin…