
Edouard Philippe nous avait déjà fait le coup avec le ministère de la justice.
Le peu de temps durant lequel François Bayrou fut garde des Sceaux, il fut ministre d’état. Remplacé par une femme, Nicole Belloubet, le ministère a perdu sa prééminence protocolaire.
Pourtant la prérogative devrait relever du ministère, non du ministre.
Certains ministères peuvent avoir à traiter de dossiers qui relèvent de plusieurs ministères. Le Premier Ministre ne peut gérer à lui seul tous ces dossiers. Il doit être secondé par une garde prétorienne de ministres d’état ; ceux-ci auront la prééminence pour gérer de tels dossiers.
Et le sexe ne fait rien à l’affaire.
Mais voilà, si Emmanuel Macron n’est ni de droite ni de gauche, Edouard Philippe, lui, est résolument de droite.
Et, à droite, une femme est une potiche. C’est même un marqueur de droite.
En France, on peut facilement imaginer tous les partis proposer une femme candidate à l’élection présidentielle ; tous les partis l’ont d’ailleurs fait, de l’extrême-gauche à l’extrême droite en passant par la gauche et les écologistes. Tous sauf un : Seul un courant politique ne l’a jamais fait et ne le fera jamais, le courant dont est issu Edouard Philippe.
Trois femmes et un homme ont des attributions ministérielles rattachées au service d’Edouard Philippe ; un seul a le titre de ministre. Je vous laisse deviner son sexe.
Et dans le gouvernement d’Edouard Philippe, lorsqu’une femme est ministre, alors si elle n’a que des hommes comme attachés, ces deux-là ne sauraient être des secrétaires d’état. Dans le ministère de Jacqueline Gourault, ses deux attachés ont le statut de ministre.
Il n’est pas besoin d’être grand féministe pour s’étonner non seulement de cette anomalie mais de sa constance depuis deux ans. Cette incapacité à comprendre la nécessite d’une représentation politique plus juste, plus à l’image de la société civile naît de l’entre-soi politique, dont le gouvernement Phillipe est la preuve accablante.
Emmanuel Macron avait pourtant semblé comprendre ce mal des élites politiques françaises lorsqu’à lui seul, il permit le renouvellement paritaire de l’assemblée nationale.
Edouard Philippe a très vite entraîné le président vers ses travers de droite. Et la parité est devenue une mesure quantitative. Or, pour exister durablement, la parité se doit d’être qualitative.
Alors oui, il y a une secrétaire d’état à l’égalité entre les hommes et les femmes mais comme le chantait la grande Nina Hagen : Marlene hat and’re Pläne !
Unbeschreiblich weiblich ?
La lutte contre les discriminations en France aura fait un pas de géant le jour où un chef de gouvernement de droite nommera un homme à la tête du secrétariat à l’égalité des chances. Nul doute qu’à ce moment-là, il aura le statut de ministre.