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Billet de blog 20 juin 2025

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La Fabrique Européenne du Consensus

Sous le prétexte de combattre "l’incitation à la haine" et la "désinformation", les institutions européennes ont mis en place un système tentaculaire de contrôle narratif. Ce système repose sur le financement de centaines d'organisations non gouvernementales, d'universités et d'outils basés sur l'intelligence artificielle.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L'auteur ne partage ni les constats ni les conclusions des deux études du Dr Norman Lewis sur lesquelles cet article est basé. Cependant, ces études constituent une excellente base pour initier une réflexion sur la liberté d'expression devenue en Europe, avec les chaînes d'information continue et la complicité de certains gouvernements, une liberté d'expression autoritaire et raciste.

Résumé

Il existe un paradoxe fondamental au cœur de la croisade de la Commission européenne contre les "discours de haine" et la "désinformation". Loin d'être une réponse objective à des problèmes sociétaux, cette croisade révèle une dépendance institutionnelle de l’Union Européenne à l'existence même de ces spectres qu'elle prétend vouloir éradiquer. Les dépenses massives, près de 650 millions d'euros, allouées à cette fin, ne sont pas un accident, mais une preuve de la lutte existentielle de l’Union Européenne pour maintenir sa légitimité et son autorité. 

La peur sous-jacente de l’Union Européenne n'est pas celle de la "haine" ou de la "désinformation", mais celle de la liberté d'expression elle-même. La liberté d'expression est redoutée en raison de son énergie imprévisible, de sa capacité à donner voix à des narratifs alternatifs et, surtout, de sa suggestion que les citoyens européens conservent une indépendance morale leur permettant de distinguer la vérité du mensonge sans avoir besoin de se soumettre à des experts ou des technocrates non élus. Cette peur se manifeste par une antipathie profonde envers les citoyens ordinaires, perçus comme des nourrissons facilement manipulables qu'il faut protéger d'eux-mêmes.  

Le financement de près de 650 millions d'euros a pour but d'aligner les intérêts matériels d'un vaste réseau de collaborateurs (ONG, universités, entreprises de recherche) sur les idées de la Commission. Cette pratique transforme la recherche académique en une fabrication de propagande, corrompant ainsi l'intégrité de la recherche et mettant fin à l'idée même d'enquête objective.   

La voie bruxelloise de la censure se caractérise par son opacité et son externalisation. Le succès de la législation des Services Numériques (DSA) est mesuré par la conformité plutôt que par les amendes; ce qui signifie que la police du discours en ligne reste largement cachée du public. Cette logique médiévale permet à Bruxelles de se décharger de toute responsabilité directe en matière de censure, la faisant passer pour une simple application du règlement intérieur des géants de la technologie.   

Les mouvements dits "populistes" ne sont plus considérés comme des adversaires politiques légitimes, mais comme des vecteurs algorithmiques de haine et d'extrémisme, systématiquement dégradés linguistiquement et rendus suspects. Le narratif de l’Union Européenne sur la lutte contre les discours de haine se révèle essentiellement une campagne de haine visant les peuples d'Europe.   

En somme, l’Union Européenne a érigé un système d'exploitation de la censure légalisé, soutenu par une alliance impie d'acteurs non responsables. Ce système, renforcé par l'automatisation de la police du langage via l’Intelligence Artificielle et l'érosion de la vie privée, vise à contrôler non seulement les mots, mais aussi les pensées et les associations. La militarisation de la police du langage pour le XXIe siècle, avec sa taxonomie de la haine en constante expansion, transforme les citoyens en objets d'une intervention épidémiologique, les protégeant d'un discours que l'élite estime qu'ils ne sont pas capables de comprendre.   

La Fabrique Européenne du Consensus

L'Union européenne est engagée dans une offensive systématique et omniprésente contre la liberté d'expression et le débat démocratique. Cette offensive est habilement dissimulée derrière des initiatives aux noms bienveillants visant à lutter contre les "discours de haine" et la "désinformation". Le véritable objectif est d'établir un contrôle narratif qui, s'il n'est pas directement une censure au sens traditionnel, en produit les effets en redéfinissant les limites du discours acceptable.   

Le glissement sémantique du terme "censure" vers des expressions plus douces comme  "contrôle narratif " ou "modération" est une stratégie délibérée d'obscurcissement. Ce n'est pas de la censure au sens brutal et autoritaire. C'est la création d'une architecture discursive qui gère la dissidence par le contrôle du langage, en redéfinissant ce qui constitue un discours acceptable et qui peut le façonner. Cette reformulation stratégique du contrôle coercitif du discours vise à le faire apparaître comme neutre et bénéfique; il s’agit d’éviter le contrôle public et démocratique qu'une "censure" directe provoquerait. Cette manipulation linguistique est essentielle à la capacité de l’Union Européenne d'appliquer son plan d'action sans rencontrer de résistance significative. 

La réinvention de la pensée unique est réalisée par un consensus hiérarchisé, autoritaire et dirigé, où l'expression n'est libre que lorsqu'elle utilise le langage de la conformité établi par la Commission. L'imprévisibilité ouverte de la liberté d'expression et des élections rend nécessaire ce consensus dirigé. Ce consensus exige à son tour un contrôle systématique du discours public, garantissant que seuls les narratifs alignés sur les idées de la Commission sont considérés comme légitimes. Ce processus redéfinit fondamentalement la démocratie, la transformant d'un espace de contestation ouverte en un espace de conformité idéologique gérée.   

La législation sur les services numériques (DSA)

La législation sur les services numériques (DSA) est présentée comme une législation phare visant à créer un espace numérique plus sûr, où les droits fondamentaux des utilisateurs sont protégés et où les plateformes de médias sociaux sont tenues d'agir de manière responsable. Le langage utilisé pour décrire le DSA est délibérément stérile, technocratique et rassurant, évoquant la transparence, l'atténuation des risques systémiques, la confiance et les mécanismes de sécurité dans un monde d'obligations harmonisées.   

Rien n'est plus éloigné de la vérité. 

La DSA est l’élément clé du système d'exploitation de la censure de l’Union Européenne.   

Déconstruction de la novlangue dans la DSA

L'examen de la DSA révèle une utilisation stratégique d'une forme de novlangue orwellienne conçue pour masquer ses véritables intentions.

Le terme " service " masque la régulation autoritaire, la surveillance et le contrôle derrière la suggestion réconfortante de neutralité et de protection du bien public. En qualifiant les plateformes de "services", il dépolitise l'espace public, occultant leur immense pouvoir de façonner le débat public. Cela redéfinit la parole comme une marchandise livrée sous conditions et réduit les citoyens à des consommateurs de données.   

Les termes "contenu illégal" et "risques systémiques" sont délibérément vagues et  ne sont jamais définis. Cette imprécision crée un environnement de doute constant où l'autocensure de tous les acteurs impliqués devient la norme. La Commission utilise cette ambiguïté pour externaliser l'application des règles à des acteurs privés, s'exonérant ainsi de toute responsabilité. 

La "base de données de transparence", malgré son nom, ne révèle pas le contenu des transgressions de discours de haine. Cette information privilégiée est mise à la seule disposition de régulateurs et chercheurs sélectionnés; elle est soustraite à l’attention du public.   

Mise en œuvre et impact de la DSA

La DSA, en remplaçant le Code de Conduite volontaire par une loi, marque une étape majeure. Les sanctions financières rend inéluctable la suppression de contenu.   

Les plateformes de la Big Tech, dans leur conceptualisation du discours de haine sous la DSA, ont abaissé considérablement le seuil de ce que constitue désormais la criminalité du discours. Il est impossible de voir comment de tels seuils abaissés de discours permissibles n'entraveront pas un débat légitime.   

Des fonctionnaires comme Benoît Loutrel (membre de l’Autorité de Régulation de la Communication audiovisuelle et numérique, Arcom, ex-CSA, où il préside le groupe de travail "Plateformes en ligne" et vice-président du groupe “Éducation aux médias, transition écologique et santé publique”) privilégient la mise en conformité plutôt que l'imposition d'amendes colossales. Loutrel déclare : "Le succès du DSA n'est pas que nous infligions des amendes... le succès, c'est que nous obtenions la conformité". Cela signifie que la police du discours en ligne reste cachée du public, car les amendes seraient l'un des rares moyens par lesquels le public prendrait conscience de la censure.   

La DSA est délibérément conçue pour être une arme légale et linguistique permettant un contrôle narratif étendu mais niable. Sa dépendance à la novlangue et à des termes délibérément vagues comme "contenu illégal" n'est pas une lacune législative, mais un choix stratégique. Cette imprécision confère un large pouvoir d'interprétation à des organismes non élus et à des plateformes, permettant une portée flexible et toujours croissante de la censure sans nécessiter de mises à jour législatives constantes. En établissant un cadre juridique linguistiquement ambigu, l’Union Europénne crée un mécanisme d'intervention capable de s'adapter à de nouvelles formes de dissidence perçue, en faisant ainsi une machine de censure perpétuelle qui opère sous le couvert de la régulation technique.   

La DSA formalise et étend l'externalisation de la censure, créant un système d'évasion de la responsabilité pour la Commission européenne. La DSA systématise la censure par procuration non responsable et permet à la Commission de maintenir une innocence impassible. Le principe est simple : l’Union Européenne fixe les règles générales, et la Big Tech, sous la menace d'amendes colossales, les applique. Cette stratégie permet à la Commission d'atteindre ses objectifs de contrôle narratif tout en s'isolant des accusations d'autoritarisme et en évitant la responsabilité démocratique des restrictions de la parole.   

Les seuils abaissés de la DSA pour les "discours de haine" visent à créer un effet dissuasif sur le débat politique légitime, réduisant ainsi la portée du discours public acceptable. En élargissant les définitions pour inclure les "insultes", les "stéréotypes" ou les "expressions de mépris", la DSA crée un environnement juridique et algorithmique où les critiques vigoureuses des politiques peuvent être facilement signalées et supprimées. Cela favorise intentionnellement l'autocensure parmi les citoyens et les plateformes, conduisant à une réduction de facto du discours politique et à la marginalisation des voix dissidentes.   

Une Arme Contre la Dissidence

L'évolution historique du concept des "discours de haine" au sein de l'Union européenne révèle un processus délibéré et progressif d'érosion de la liberté d'expression, loin d'être un développement accidentel ou simplement réactif.

Le concept de limitation des "discours de haine" est apparu comme un phénomène moderne après la Seconde Guerre mondiale et l'Holocauste, avec des débats initiaux lors de la rédaction de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (DUDH) en 1948. Bien que les premiers rédacteurs aient résisté aux tentatives soviétiques d'interdire le discours "fasciste", une "brèche fatale" a été introduite avec l'inclusion à l'article 7 de l'"incitation à la discrimination", établissant une présomption d'un lien entre la liberté d'expression et la propagation de vues haineuses qui empoisonneraient l'opinion publique.   

Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) de 1966 est devenu un traité contraignant, exigeant des États qu'ils introduisent des lois sur les “discours de haine“ dans leur droit pénal national. L'argument en faveur de la suppression des manifestations de haine qui, même sans conduire à la violence, constituaient une dégradation de la dignité humaine est devenu un fondement de l'imprécision des lois modernes sur les “discours de haine”. L'article 20, paragraphe 2, du PIDCP stipule finalement que "tout appel à la haine nationale, raciale ou religieuse qui constitue une incitation à la discrimination, à l'hostilité ou à la violence est interdit par la loi ".   

Avec la formation de l’Union Européenne par le traité de Maastricht de 1993, une nouvelle dynamique est apparue. La décision-cadre de 2008 sur le racisme et la xénophobie a rendu obligatoire pour les États membres de l’Union Européenne de criminaliser certaines formes de discours de haine, agissant comme un instrument contondant pour harmoniser les lois et contrer les États membres divergents.

L'évolution historique des lois sur les “discours de haine” dans l’Union Européenne démontre une érosion délibérée et progressive de la liberté d'expression. La liste toujours plus large de vulnérabilités et le seuil d'illégalité constamment diminuant ne sont pas des occurrences aléatoires. Au contraire, ils suggèrent une expansion délibérée du pouvoir de l'État sur le discours. Chaque étape juridique, souvent justifiée par de nobles intentions normalise progressivement les restrictions à la parole, faisant apparaître les contrôles étendus actuels comme une évolution naturelle plutôt qu'une rupture radicale avec les principes démocratiques.   

Le choix de l’Imprécision

Malgré des décennies de lois, il n'existe toujours aucune définition universellement acceptée de l'expression “discours de haine", un fait reconnu même par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) et l'UNESCO.   

L'Agence des Droits Fondamentaux (FRA) propose des définitions larges, incluant l'incitation et l'encouragement à la haine, à la discrimination ou à l'hostilité mais aussi un spectre plus large d'actes verbaux, y compris un discours public irrespectueux.   

Loin de toute clarté juridique, la Commission européenne contre le racisme et l'intolérance (ECRI) fournit une définition expansive englobant le dénigrement, la haine, la diffamation, le harcèlement, l'insulte, le stéréotype négatif, la stigmatisation ou la menace.

Cette imprécision n'est pas une négligence mais une caractéristique délibérée, permettant aux autorités de criminaliser les discours que les autorités jugent problématiques.

L'imprécision délibérée des définitions des "discours de haine" sert d'outil stratégique pour une censure flexible et étendue. La reconnaissance répétée qu'il n'existe aucune définition universellement acceptée tout en élargissant simultanément la liste des expressions interdites est une contradiction fondamentale. Si les "discours de haine" étaient définis précisément, son application serait limitée. La généralité délibérée permet aux autorités d'appliquer la loi de manière large et subjective, criminalisant de fait les discours que les autorités jugent problématiques sans avoir besoin de mettre constamment à jour la législation pour de nouvelles formes de discours indésirables. Cette flexibilité est essentielle à son utilité en tant qu'outil de contrôle narratif.   

Analyse de Précédents Judiciaires

Les décisions judiciaires sont en train de remodeler activement les principes juridiques fondamentaux, en privilégiant un narratif de liberté de ne pas être soumis à la parole plutôt que les droits traditionnels à la liberté d’expression.

Sanchez c. France (2021)

L'affaire Sanchez c. France (2021) concerne un élu français, M. Sanchez, militant du Rassemblement National, qui a été condamné pénalement pour provocation à la haine ou à la violence à l'égard d'un groupe de personnes en raison de leur religion. Cette condamnation faisait suite à son manquement à supprimer rapidement des commentaires haineux publiés par des tiers sur le mur public de son compte Facebook, utilisé dans le cadre de sa campagne électorale.

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a examiné cette condamnation au regard de l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme, qui protège la liberté d'expression. Par un arrêt du 2 septembre 2021, la Cour a jugé à six voix contre une que l'ingérence dans la liberté d'expression de M. Sanchez était prévue par la loi, poursuivait un but légitime (lutte contre la haine raciale) et était nécessaire dans une société démocratique. La Cour a considéré que les juridictions françaises avaient des motifs pertinents et suffisants pour condamner M. Sanchez, notamment en raison de sa responsabilité en tant qu'homme politique pour les commentaires publiés sur son mur Facebook.

Le 15 mai 2023, la Grande Chambre de la CEDH a confirmé cette décision, estimant à une large majorité que la condamnation ne violait pas la Convention. Elle a souligné que la responsabilité de M. Sanchez, en tant que producteur d'un site de communication au public en ligne, était justifiée, et que l'ingérence dans sa liberté d'expression pouvait être considérée comme nécessaire dans une société démocratique. Cette jurisprudence invite notamment les hommes et femmes politiques à une plus grande exemplarité dans l'usage des réseaux sociaux.

En résumé, l'affaire Sanchez c. France confirme que les élus peuvent être pénalement responsables de ne pas avoir supprimé promptement des propos haineux publiés par des tiers sur leurs comptes publics en ligne, sans que cela constitue une violation de leur liberté d'expression protégée par la Convention européenne des droits de l’homme. 

Cela établit un précédent étonnant, étendant la responsabilité pénale aux utilisateurs de médias sociaux en tant qu'éditeurs au nom de la défense de la démocratie.   

Beizaras et Levickas c. Lituanie (2020) 

L’affaire concerne deux citoyens lituaniens en couple homosexuel, Pijus Beizaras et Mangirdas Levickas, qui ont publié sur Facebook une photo d'eux s'embrassant pour annoncer leur relation. Cette publication a suscité environ 800 commentaires, dont une trentaine étaient des propos haineux et incitatifs à la violence contre eux et la communauté LGBT, avec des appels à les brûler, tuer ou exterminer.

Les autorités lituaniennes ont refusé d'ouvrir une enquête pénale sur ces propos haineux, estimant que la publication était un “comportement excentrique” et que lancer une enquête serait une perte de temps et de ressources. Les requérants ont alors saisi la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), arguant que ce refus constituait une discrimination fondée sur l'orientation sexuelle, en violation de l'article 14 combiné avec l'article 8 (droit au respect de la vie privée) de la Convention européenne des droits de l'homme.

La CEDH a jugé à l'unanimité que la Lituanie avait violé ces articles, en ne protégeant pas efficacement les requérants contre les discours de haine homophobes et en ne menant pas d'enquête adéquate. La Cour a souligné que les propos haineux constituaient une incitation à la haine et à la violence, que les autorités avaient tolérés en raison d'une attitude discriminatoire. Elle a également constaté une violation de l'article 13, faute de recours effectif en droit interne.

Cette décision rappelle l'obligation des États de protéger les personnes LGBT contre les discours de haine en ligne et de garantir des recours efficaces contre la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle.

En résumé, l'affaire Beizaras et Levickas c. Lituanie établit que le refus des autorités lituaniennes d'enquêter sur des propos homophobes en ligne constitue une violation des droits fondamentaux protégés par la Convention européenne des droits de l'homme.

Ce cas est unique car il émane des victimes du discours de haine , soulignant la victimisation des personnes LGBTQ+. La décision institutionnalise une nouvelle hiérarchie des libertés basée sur le droit des victimes : Le droit à la vie privée l'emporte désormais sur le devoir de défendre la liberté d'expression en public. 

Cela crée un système juridique à deux vitesses. La perception de la haine par la victime devient la base de la criminalisation.   

L'analyse de Sanchez c. France et de Beizaras et Levickas c. Lituanie démontre qu'il ne s'agit pas de simples interprétations du droit existant. Ce sont des cas troublants qui élargissent la portée des lois sur le discours de haine et institutionnalisent une nouvelle hiérarchie des libertés.

L'affirmation explicite selon laquelle le droit à la vie privée l'emporte désormais sur le devoir de défendre la liberté d'expression en public signifie un réordonnancement fondamental des droits. Cette tendance implique que les instances judiciaires façonnent activement une nouvelle philosophie juridique où le préjudice émotionnel ou psychologique perçu par le discours l'emporte sur les avantages sociétaux d'un discours ouvert, souvent inconfortable, en particulier lorsqu'il s'agit de vues politiquement gênantes.   

Le Ministère du Contrôle Narratif de l’Union Européenne 

Au cœur de ce système se trouve une alliance impie entre les institutions de l’Union Européenne, les géants de la technologie et des organisations non gouvernementales non responsables. Une caractéristique essentielle de cette alliance est que tous les acteurs sont tous non élus et donc non responsables devant l'électorat pour leurs actions. Cette structure contourne les États membres et leurs électorats.   

Des Acteurs Non Responsables

Le rôle des ONG est crucial. Elles sont pleinement intégrées dans la machinerie gouvernementale à Bruxelles via le Registre des groupes d'experts de la Commission. Ces groupes, bien que censés assurer la transparence, tiennent des réunions non publiques et jouent un rôle significatif dans la manière dont l’Union Européenne crée, surveille et exécute ses plans d'actions législatifs. Le Groupe de haut niveau sur la lutte contre les discours de haine et les crimes de haine en est un exemple, dont les délibérations concluent systématiquement que davantage de restrictions sur la parole sont nécessaires.

L'ECRI (Commission européenne contre le racisme et l'intolérance), une ONG, a élargi son mandat pour inclure les stéréotypes et les insultes comme discours de haine. Elle utilise des tableaux de normes internationales pour faire pression sur les États membres afin qu'ils appliquent plus rigoureusement les lois sur le discours de haine et augmentent les condamnations, ce qui entraîne une expansion extra-légale et extra-territoriale des lois sur les discours de haine. De même, l'ILGA (Association internationale des lesbiennes, gays, bisexuels, trans et intersexes) produit l'indice Rainbow Europe pour exercer une pression similaire sur les États membres.   

Le rôle de la Big Tech est également central : La DSA a systématisé l'externalisation de la police de la parole vers ces entreprises. Cela permet à la Commission européenne de maintenir une innocence impassible tandis que les plateformes, sous la menace d'amendes colossales, appliquent la suppression de contenu.   

Le Financement du Contrôle Narratif

La Commission européenne a financé des centaines d'organisations non gouvernementales et d'universités non responsables pour mener 349 projets liés à la lutte contre les “discours de haine” et la “désinformation” pour un montant de 648 890 016 €. Ce chiffre est décrit comme la pointe de l'iceberg du financement, avec des fonds supplémentaires cachés dans de nombreuses bases de données disjointes et des projets de santé mentale qui promeuvent le même narratif.   

Le Tableau ci-dessous fournit une preuve concrète de l'immense investissement financier que l’Union Europénne consacre à sa guerre de propagande contre la liberté d'expression. Sa présentation ici, après avoir détaillé l'alliance impie, démontre visuellement les incitations matérielles qui animent ce vaste réseau, renforçant l'argument selon lequel il s'agit d'un effort systémique et bien doté en ressources pour contrôler le discours public.  

Illustration 1

Ces projets, bien qu'encadrés par le langage de la sécurité numérique, de l'autonomisation et de la participation démocratique, sont conçus pour construire une infrastructure idéologique de contrôle des narratifs politiques et de formation de l'opinion publique.  

FAST LISA (Fighting hAte Speech Through a Legal, ICT and Sociolinguistic Approach) 

Financé à hauteur de 568 165 €, ce projet vise officiellement à lutter contre les discours de haine en ligne par des outils numériques et l'engagement des jeunes. Cependant, son véritable objectif est un plan d'action d'endoctrinement pour les jeunes sur le changement de comportement, les coachant sur ce qu'il ne faut pas dire. Il cherche à créer un cadre uniforme de gouvernance du discours via une surveillance automatisée de l'expression publique pour la pré-censure, transformant les jeunes en agents FAST LISA, de véritables policiers de la parole.   

REASON (REAct in the Struggle against ONline hate speech) 

Avec un financement de 250 000 €, ce projet dissimule l'application des normes, le filtrage idéologique et le contrôle narratif. Il établit un Observatoire national pour l'identification des discours de haine en ligne utilisant l'extraction de texte automatisée pour des représentations objectives. Il recrute et façonne les participants ciblés en diffuseurs conformes de narratifs officiellement approuvés et les forme à développer une conscience militante, euphémisme pour l'acceptation de la conformité idéologique.   

RECO-DAR (Right-wing extremist ECOsystems DRiving hate speech)

Ce projet, financé à 269 310 €, est une opération de surveillance et de catégorisation qui estompe la frontière entre l'incitation réelle à la violence et le discours politiquement indésirable. Il s'agit d'une tentative délibérée de délégitimer les narratifs alternatifs comme l’extrémisme de droite, équipant les autorités et les plateformes pour classer la dissidence d'extrême droite ou populiste comme nuisible.   

VIGILANT (Vital IntelliGence to Investigate iLlegAl disiNformaTion) 

Bénéficiant de 3 376 604 €, ce projet construit un puissant système d’Intelligence Artificielle pour automatiser la surveillance et la classification du contenu en ligne, estompant la frontière entre le discours nuisible et la dissidence politique. Il étend la logique antiterroriste au domaine des communications numériques en traitant les expressions idéologiques légitimes comme le séparatisme ou la rhétorique nationaliste comme des menaces potentielles pour la sécurité. Il institutionnalise une architecture douce mais expansive de contrôle narratif.   

VERA.AI (VERification Assisted by Artificial Intelligence) 

Financé à 5 691 875 €, ce projet vise à centraliser un système de détection narrative déterminé algorithmiquement où la vérité est déterminée algorithmiquement sur la base de jeux de données d'entraînement définis par des entités non responsables. C'est une plateforme pour standardiser le discours permis et supprimer les narratifs alternatifs. 

C’est une conception élastique de la sécurité, où les systèmes d’Intelligence Artificielle jugés trop risqués pour un déploiement général sont soudainement adoptés lorsqu'ils sont réutilisés pour surveiller le discours et l'information en ligne.   

TITAN (AI for Citizen Intelligent Coaching against Disinformation)

Avec 5 734 395 € de financement, ce projet construit un système de filtrage de contenu basé sur la surveillance et aligné idéologiquement qui utilise l’Intelligence Artificielle  pour aider les utilisateurs à des interprétations institutionnellement pré-approuvées de ce qui est vrai ou faux. Il vise à façonner le raisonnement des citoyens selon des lignes prédéterminées et à standardiser la pensée critique selon le narratif de la Commission. C'est un entraînement à l'obéissance algorithmique déguisé en langage doux de citoyenneté numérique.   

ORBIS (Augmenting participation, co-creation, trust and transparency in Deliberative Democracy at all scales) 

Ce projet, entièrement financé à 2 498 882 €, propose un système de gestion de la participation publique, et non de son expansion. C'est un projet technocratique visant à légitimer le droit de la Commission à façonner l'opinion publique, considérant les citoyens comme des points de données privés d'autonomie. Sa vision est un appareil institutionnel qui absorbe la dissidence, canalise l'opinion et relégitime le statu quo, recadrant la liberté d'expression comme un processus géré et supervisé par des experts pour assurer la conformité idéologique.   

Le Rituel de Confirmation

La recherche dans les projets financés par la Commission n'est pas une enquête honnête mais un rituel de confirmation. Les 349 projets sont orientés vers la confirmation de ce que la Commission européenne sait avant même qu'un euro de financement ne soit dépensé; à savoir que les discours de haine et la désinformation sont un problème croissant et représentent une menace pour la démocratie. Cela est décrit comme la fabrication de propagande utilisée pour légitimer le narratif, prévenir les critiques et ainsi délégitimer toute idée ou narratif qui ne se conforme pas à cette perspective objective' apparente.   

Le mécanisme de financement de l’Union Européenne crée un complexe de désinformation auto-entretenu et une chambre d'écho idéologiquement conforme. Le budget colossal de 649 millions d’euros souligne l'immense échelle de cette opération. En incitant financièrement un vaste réseau d'ONG, d'universités et d'organisations de recherche à prouver le narratif prédéterminé de l’Union Européenne, la Commission assure un flux continu de preuves basées sur les politiques. Cela crée une boucle fermée et auto-validante où la recherche légitime le narratif, qui justifie ensuite davantage de financements et d'interventions, corrompant finalement l'intégrité de la recherche académique et étouffant la véritable pensée indépendante.   

L'utilisation omniprésente de la novlangue est une stratégie délibérée de manipulation psychologique et d'infantilisation des citoyens européens. Les acronymes sont des termes stratégiques délibérés et malhonnêtes choisis pour dissimuler un véritable objectif autoritaire. Ils communiquent sur la sécurité tout en infantilisant le public en le traitant comme des enfants anxieux ayant besoin de réconfort, pas de vérité. De plus, le citoyen devient un sujet de gestion linguistique interprétative, non un participant à la démocratie, mais un point de données dans l'ingénierie narrative et sémantique. En encadrant les mécanismes de contrôle avec un langage doux et rassurant (sécurité,  autonomisation, co-création), l’Union Européenne tente de contourner l'examen critique du public et de favoriser une acceptation passive. Cette stratégie réduit les citoyens, d'individus autonomes et porteurs de droits, à des sujets dont les pensées et les comportements doivent être gérés et corrigés selon un cadre idéologique prescrit.   

La dépendance à un réseau d'acteurs non responsables signifie une privatisation et une dé-démocratisation délibérées des fonctions de gouvernance essentielles. Tous les acteurs, de la Commission européenne en passant par les autres, sont tous non élus et donc non responsables devant l'électorat pour leurs actions. Il s’agit d’une privatisation de la censure d'État. Il ne s'agit pas d'un sous-produit accidentel, mais d'un choix structurel. La responsabilité de fonctions gouvernementales fondamentales, telles que la régulation du discours et la formation de l'opinion publique, est délibérément transférée à des acteurs non étatiques et non élus (ONG, entreprises privées, organismes quasi-judiciaires). Cela soustrait systématiquement ces fonctions aux mécanismes traditionnels de surveillance et de responsabilité démocratiques, renforçant ainsi une oligarchie technocratique et créant une structure de gouvernance parallèle opaque qui opère au-delà du contrôle public.   

Le Tableau ci-dessous sert de glossaire critique, décodant explicitement le langage obscur de l’Union Européenne utilisé dans les objectifs des projets. Il fournit des exemples concrets de la manière dont des termes apparemment anodins (résilience, autonomisation, sécurité) sont déployés stratégiquement pour masquer des intentions autoritaires et le contrôle. 

Illustration 2
Illustration 3
Illustration 4

Le Tableau ci-dessous étend l'analyse de la Novlangue au-delà des objectifs de projets spécifiques pour englober des thèmes conceptuels plus larges et omniprésents dans le discours politique de l’Union Européenne. Il démontre comment l’Union Européenne redéfinit des concepts démocratiques fondamentaux (comme la démocratie, l'engagement civique et les droits) pour les aligner sur son plan d'action de contrôle narratif. La guerre linguistique est menée à plusieurs niveaux, des descriptions de micro-projets aux narratifs de macro-politiques.

Illustration 5

Illustration 6

Illustration 7

La Militarisation de l'IA pour le Contrôle du Discours

L'intelligence artificielle (IA), en particulier l'IA générative, est militarisée pour automatiser la détection du discours de haine et de la désinformation en ligne. Ce domaine de recherche et d'application connaît une croissance rapide.   

Les plateformes de médias sociaux s'appuient déjà fortement sur l'IA pour la suppression de contenu :

  • Facebook (65,4 % du contenu signalé par des machines au premier trimestre 2019),
  • YouTube (87 % par des systèmes automatiques au deuxième trimestre 2019)
  • Twitter (38 % proactif signalé par la technologie en avril 2019).

L'aversion au risque, habituelle de l’Union Européenne, concernant l’Intelligence Artificielle, disparaît lorsqu'il s'agit de l'utiliser pour servir l'objectif de l'élite de l’Union Européenne de contrôler ce qui peut ou ne peut pas être dit en ligne.   

Défis et Dangers de l'IA dans la Modération

Les systèmes d’Intelligence Artificielle ont des difficultés avec les subtilités du langage, les définitions divergentes de ce qui constitue le discours de haine et les limitations de la disponibilité des données. L’Intelligence Artificielle a une capacité limitée à analyser le sens nuancé de la communication humaine, ou à détecter l'intention ou la motivation de l'orateur. Ces difficultés inhérentes sont paradoxalement un bonus pour les technocrates de l’Union Européenne. L’Intelligence Artificielle abaissera nécessairement le seuil de ce qui constitue les “discours de haine”, conduisant à une censure entièrement automatisée et technologisée  qui supprime l'humain comme dernier bastion de la raison dans la censure systémique.   

La militarisation à long terme de la police du langage par l’Intelligence Artificielle automatise l'ingénierie sémantique. Cela implique le développement d'une taxonomie de la haine, une liste toxique et en expansion de mots qui doivent être mis en quarantaine et isolés. L'objectif ultime est une ingénierie non seulement des mots et des discours, mais aussi des pensées qu'ils expriment.   

Les limitations inhérentes de l’Intelligence Artificielle dans la compréhension de la nuance humaine sont délibérément exploitées comme une caractéristique, et non comme un défaut, afin de permettre une censure étendue et automatisée. L’Intelligence Artificielle a des difficultés avec les subtilités du langage et l'intention ou la motivation de l'orateur. Pourtant, cela est présenté comme un bonus pour les technocrates de l’Union Européenne car cela abaissera nécessairement le seuil de ce qui constitue le discours de haine. L'incapacité technique de l’Intelligence Artificielle à différencier précisément la dissidence légitime du discours nuisible est exploitée pour justifier un balayage plus large et plus automatisé du contenu en ligne. Cela garantit une sur-censure plutôt qu'une modération précise, transformant l’Intelligence Artificielle d'un outil d'efficacité en un outil d'application idéologique capable d'opérer à grande échelle sans discernement humain.   

Érosion de la Vie Privée

Pour améliorer la précision de l’Intelligence Artificielle, il est préconisé d'accéder à davantage de données et de métadonnées sur les mots et les comportements des utilisateurs en ligne, y compris les données démographique, la localisation, l'horodatage, ou même l'engagement social. La législation sur les Services Numériques (DSA) rend désormais ces informations accessibles aux régulateurs et aux chercheurs sélectionnés. L'effort visant à débusquer les écosystèmes de haine, qui nécessite des données sur les utilisateurs et leurs réseaux, signifie la militarisation de la guerre contre le discours de haine en détruisant la vie privée.   

L'intégration de l’Intelligence Artificielle avec une collecte de données étendue et le concept d'écosystèmes de haine signifie une dangereuse avancée vers la police prédictive de la pensée et de l'association. La demande que les systèmes d’Intelligence Artificielle accèdent au contexte social et aux données de comportement des utilisateurs (données démographiques, localisation, engagement social) pour identifier les écosystèmes de haine va bien au-delà de la simple réaction à un discours nuisible explicite. Elle formalise l'idée que le contenu haineux d'un individu est influencé par son cercle social. Cela implique un glissement vers l'identification des menaces potentielles basées sur les associations, les schémas comportementaux et les orientations idéologiques inférées, plutôt que sur les expressions manifestes. Cela brouille la frontière entre la pensée et l'action, étendant la surveillance au domaine du pré-crime, où les individus pourraient être signalés ou sanctionnés en fonction de leurs réseaux ou de leur alignement idéologique perçu.   

La Logique Antiterroriste Appliquée à la Dissidence Politique

Le projet VIGILANT étend explicitement ses enquêtes aux mouvements nationalistes ou séparatistes violents, à la radicalisation, aux groupes extrémistes, aux incels (célibataires involontaires), aux loups solitaires. Cela représente un profond changement dans la manière dont le discours est policé à travers l'Europe car il traite les expressions idéologiques chargées mais légales comme le séparatisme ou la rhétorique nationaliste comme des menaces potentielles pour la sécurité. Cela étend de fait la logique antiterroriste au domaine des communications numériques.   

L'application de l’Intelligence Artificielle, en particulier dans des projets comme VIGILANT, reflète une sécurisation de la dissidence politique, brouillant les frontières entre l'expression idéologique légitime et les menaces à la sécurité. Le ciblage explicite par le projet VIGILANT des mouvements nationalistes ou séparatistes comme des menaces à la sécurité relie directement la police du langage à la sécurité nationale et à la logique antiterroriste. En présentant certaines idéologies politiques (même non violentes) comme des menaces à la sécurité, l’Union Européenne peut justifier le déploiement d'outils de surveillance avancés et de détection basés sur l’Intelligence Artificielle, généralement réservés à la lutte contre le terrorisme. Cela criminalise de fait l'opposition politique sous le couvert de la sécurité nationale, étendant le contrôle de l'État sur le discours public en reclassifiant les différences idéologiques comme des dangers potentiels.   

Le Paradoxe du Pouvoir

La croisade contre les “discours de haine” et la “désinformation" de l’Union Européenne est motivée par le fait que l’Union Européenne dépend de l'institutionnalisation de la chose même qu'elle prétend vouloir éteindre. Les dépenses massives (649 millions d’euros) révèlent une vérité gênante concernant cette dépendance.   

La Crise de Légitimité

Les efforts étendus de contrôle narratif de l’Union Européenne sont un symptôme direct d'une crise fondamentale de légitimité et d'autorité, plutôt qu'une réponse authentique à une menace sociétale objective. La Commission européenne est engagée dans une lutte à mort pour maintenir sa légitimité et son autorité et son arrogance ostentatoire cache une faiblesse, une illégitimité et une absence d’autorité. La nécessité de fabriquer constamment un consensus artificiel et l'investissement financier massif en sont la preuve. Le manque inhérent de responsabilité démocratique et de mandat populaire de l’Union Européenne crée un besoin perpétuel d'inventer ou d'exagérer des menaces externes ("discours de haine", "désinformation") pour justifier son existence et ses interventions descendantes, renforçant ainsi son autorité perçue.   

La Peur de la Liberté d'Expression

L’Union Européenne craint la liberté d'expression en raison de son énergie imprévisible, car elle permet d'exprimer et de prendre en compte des narratifs alternatifs. Il existe une antipathie haineuse profondément enracinée envers les Européens ordinaires, qu'ils considèrent comme des nourrissons facilement manipulables qui doivent être protégés d’eux-mêmes. L'élite de l’Union Européenne estime que les citoyens manquent d'indépendance morale pour penser et agir dans leur propre intérêt pour distinguer le vrai du faux... sans avoir besoin de se référer à des experts ou à des technocrates non élus. 

La Fabrique du Consensus

Les 649 millions d'euros dépensés sont comme une machine déployée pour gérer la démocratie de l'Europe. Ce système se maintient en alignant les intérêts matériels de son réseau de collaborateurs (ONG, universitaires) sur le plan d'action de la Commission. La Recherche académique est devenue la fabrication de la propagande conduisant à la corruption de l'académie et à la fin de l'idée même d'enquête objective.   

Ce système se maintient, ainsi que les institutions et les personnes qu'il emploie, en alignant leurs intérêts matériels sur ceux de la Commission. Les fonds publics sont systématiquement détournés pour créer un réseau de "collaborateurs" dont les incitations financières sont liées à la validation et à l'application du narratif de la Commission. Ce levier financier crée une chambre d'écho idéologiquement conforme qui travaille activement à délégitimer et à supprimer toute contestation politique, assurant la continuité de la structure de pouvoir actuelle contre la volonté populaire.   

Le succès de la DSA se mesure à la conformité plutôt qu'aux amendes, ce qui signifie que la police du discours en ligne et de la désinformation reste cachée du public. Cette logique médiévale dans sa bureaucratie et sa technocratie fournit à Bruxelles une carte de sortie de prison pour les censeurs.   

Les mouvements politiques dits "populistes" sont de plus en plus présentés non pas comme des idées politiques à débattre, mais comme des vecteurs algorithmiques de haine, d'extrémisme ou de désinformation. Ils sont systématiquement dégradés linguistiquement, rendus suspects par défaut, toujours placés à la limite de l'inacceptabilité. Le rapport affirme explicitement que le narratif de l’Union Européenne concernant la lutte contre le discours de haine est essentiellement une campagne de haine visant les peuples d'Europe. 

L'Empereur est Nu

Le besoin de fabriquer constamment un consensus artificiel et de dépenser des sommes colossales pour cela révèle la faiblesse et l'illégitimité de la Commission. Cette guerre du langage, menée en public mais dissimulée par la novlangue, est une attaque fondamentale contre la liberté d'expression et la démocratie.

La question n'est pas de savoir si le discours de haine existe, il existe !

La question est de savoir qui contrôle la définition de la vérité et qui a le droit de parler. La défense de la démocratie ne peut se faire que par une liberté d'expression accrue et un débat public ouvert, où les citoyens sont traités comme des agents moraux autonomes, capables de juger par eux-mêmes.

Sources : 

Controlling the Narrative © Dr Norman Lewis (pdf, 4.5 MB) Manufacturing Misinformation © Dr Norman Lewis (pdf, 1.7 MB)

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