Armand Ajzenberg a interpellé notre président dans une lettre claire et détailléeque je recommande. Cependant une telle démarche est-elle efficace dans l’intérêt de notre cause ?
Quelle est notre cause ?
- Se désolidariser de l’action de notre président et de son gouvernement : Nous ne voulons pas que des enfants palestiniens soit tués en notre nom. Nous ne voulons pas porter le fardeau de la honte.
- Demander l’arrêt de la collaboration militaire avec l’un des belligérants au conflit, conformément aux traités internationaux signés par la France.Constitutionnellement, le Président de la République est le garant du respect des traités internationaux. Cette cause est donc d’abord et avant tout un problème franco-français :
Le Président de la France est-il le président des français ?
Je suggère deux actions :
- Une lettre ouverte à
Son Excellence Monsieur Hael AL FAHOUM,
Ambassadeur de Palestine en France :
Monsieur l’Ambassadeur,
Nous vous écrivons cette lettre pour vous présenter nos excuses au nom du peuple français. Nous ne cautionnons pas la position de notre président d’autoriser Israël à « prendre toutes les mesures ». Nous avons tous vu en quoi consistaient ces mesures. Choqués, en larmes, nous vous demandons pardon. Ces crimes n’ont pas été commis en notre nom.
Attachés aux valeurs éternelles de la France, quand même, nous réitérons notre soutien aux droits imprescriptibles du peuple palestinien à plus de liberté, plus d’égalité, plus de fraternité. Au cours de 485 manifestations dans toute la France, un demi-million de nos compatriotes ont réaffirmé leur soutien à chaque enfant de la Palestine qu’il soit athée, chrétien, musulman, juif, druze, samaritain, karaïte,…
Nous vous remercions de faire parvenir ce message de soutien à chaque palestinien.
Nous vous prions de croire, Monsieur l’Ambassadeur, en l’expression de notre plus profond respect.
Signé : Le peuple de France moins son président
- Une lettre ouverte à chacun de nos parlementaires. Nous avons besoin de 60 parlementaires pour saisir le Conseil Constitutionnel au sujet de la position du Président.
Madame, monsieur,
Contrairement à sa tradition et à ses valeurs, la France s’est explicitement engagée dans un conflit qui ne la concerne pas. Le 9 juillet dernier, répondant à une injonction du premier ministre israélien, le Président de la République s'est exécuté en incitant Israël à « prendre toutes les mesures » dans un conflit armé. Nous avons tous vu en quoi consistaient ces mesures. Choqué par ces images d’enfants assassinés, le peuple de France n’entend pas être associé à ces crimes.
Il semble de plus que la France poursuit sa politique de collaboration militaire avec l’armée israélienne coupable de ces crimes. S’engager aux côtés d’Israël, c’est déclarer la guerre à la Palestine. Or cette déclaration de guerre n’a fait l’objet d’aucun avertissement préalable, comme le stipule la Conférence de la Haye ratifiée par la France. L’article 5 de la Constitution précise pourtant que le Président de la République est le « garant du respect des traités ».
Ce premier manquement à la Constitution de la part du président est suivi d’un second relevant de la souveraineté populaire. Déclarer la guerre, c’est engager chaque citoyen français. Déclarer la guerre, c’est décider que tout un peuple est notre ennemi. Déclarer la guerre, c’est reconnaître à ce peuple le droit de nous attaquer sur le sol français. Or cette déclaration de guerre n’a fait l’objet d’aucune information, d’aucun référendum autorisant le président à engager la souveraineté nationale du peuple français. Notre Constitution stipule que cette souveraineté est « une et indivisible ». Nul ne peut donc s’en attribuer seul l’exercice, pas même le président de la république. D’autant plus quand celui-ci ne possède plus l’adhésion de la majorité de ses compatriotes.
Nous sollicitons de votre part la saisine du Conseil Constitutionnel pour stopper immédiatement toute collaboration militaire avec l’état d’Israël conformément à la volonté du peuple français. Votre devoir, en ces temps difficiles, est de renforcer le lien qui unit le peuple français à son représentant le plus haut.
Nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de notre respectueuse considération.
Signé : Le Peuple de France