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Billet de blog 21 décembre 2016

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Gaza : Des Raisons D’espérer

Article publié en 2014

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La scène se passe en Israël, à Tel Aviv. Là, près de 15 000 israéliens applaudissent en chœur leur leader qui les avait menés à la victoire. Ils crient en chœur « Israël, Israël ! ». L’homme qu’ils acclament n’est pourtant pas sioniste. Il n’est même pas juif. C’est un palestinien, né en Israël à 20 kilomètres de Tel Aviv, près du mur qui sépare l’entité sioniste de la Cisjordanie. Il est musulman...

Voilà ce que pourrait être le futur d’Israël : Un état où un homme est reconnu et apprécié pour ses compétences et non pour la religion de sa mère. A écouter les représentants autoproclamés du « peuple » juif, en France comme dans le gouvernement d’extrême droite de Tel Aviv, c’est une scène qui n’arrivera jamais.

A écouter le peuple israélien, c’est une scène qui a déjà eu lieu, le 26 Août dernier au stade Bloomfield de Tel Aviv. Les 15 000 israéliens remerciaient avec beaucoup d’émotion leur capitaine : Walid Badir

Walid Badir fut pendant 7 ans le capitaine du Hapoel Tel Aviv, la meilleure équipe de football israélienne. Majesté débonnaire, il représentera son pays 74 fois.

En France, on se souvient de son but égalisateur qui a privé la France d’une victoire lors des difficiles qualifications pour la coupe du monde 2006... et précipité le retour de Zidane en équipe de France.

En Israël, le Maccabi Haïfa se souvient de ses quatre titres de champion en 5 ans et le Hapoel Tel Aviv de la coupe d’Israël en 2006. 

Mais l’essentiel est ailleurs. Walid Badir est né en Israël, à Kafr Qasim plus exactement.

Kafr Qasim, un nom qui résonne encore dans la jeune histoire israélienne. Ce fut le lieu d’un des plus virulents massacres perpétrés par Israël contre sa population civile. Le 29 Octobre 1956, la police des frontières israélienne assassinait 49 civils israéliens : 19 hommes, 6 femmes dont l’une enceinte, 10 adolescents, 6 adolescentes et sept jeunes garçons. Sans raison apparente. De sang-froid. Simplement parce qu’ils n’étaient pas juifs.

Né 18 ans après ce massacre, Monsieur Walid Badir est un homme sans haine. Les cyniques bourreaux n’ont pas réussi à transmettre le moindre désir de vengeance de la part des villageois de Kafr Qasim. Au contraire, ces derniers leur ont offert le meilleur de leurs fils. Et le peuple israélien a répondu. Et ensemble, ils ont réussi à construire une société où il fait bon vivre ensemble. Bien sûr, cela n’a duré que le temps d’un match dans la capitale israélienne. Mais par les temps qui courent, deux heures de bonheur de vivre ensemble est un luxe dont on aurait tort de se priver.

On peut attribuer cette absence de haine revancharde au fait qu’au lendemain du massacre, des membres influents de la société civile israélienne sont venus compatir au malheur de leurs compatriotes musulmans. Et les politiques furent obligés de suivre. Les excuses officielles du gouvernement israélien viendront 51 ans plus tard  par la bouche de leur président Shimon Peres. Un petit geste aux conséquences incommensurables pour les générations à venir.

On oublie trop souvent qu’Israël n’est pas le responsable de la catastrophe palestinienne. Certes, il en profite mais c’est l’O.N.U. qui a créé le problème.  Imaginons alors un instant Ban Ki Moon venir à Gaza répéter aux Palestiniens les mots de Shimon Peres « Un évènement terrible s’est déroulé ici dans le passé et j’en suis désolé ».

Une initiative personnelle du secrétaire général de l’O.N.U qui n’engagerait que lui, qui ne couterait rien mais qui placerait l’avenir sous des cieux plus radieux.

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