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Billet de blog 21 décembre 2016

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L'extrême-droite : une genre de théorie

Article publié en 2014

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Farida Belghoul est une femme de mérite. Forte de son expérience de professeur des collèges, de mère de famille et issue d’une culture empreinte de réflexion,  elle offre sa compétence et ses convictions à la communauté… qui ne lui en demande pas tant. Au pays du bourgeois gentilhomme et de Georges Dandin, on n’apprécie guère celles et ceux qui tentent de sortir de la caste des préjugés dans lesquels on les a enfermés. C’est dommage !

Alors Farida s’exprime dans le seul espace politique dévolu à ces iconoclastes : l’extrême-droite. Et voir cette femme moderne, intelligente et courageuse se mêler à ce milieu réactionnaire, intellectuellement limité et lâche empêche d’écouter ce qu’elle dit. C’est dommage !

Pour exister dans ce milieu, il faut en respecter les poncifs; le monde à l’extrême-droite est cerné de frontières : Il y a ceux qui sont nés du bon côté et les autres, forcément fourbes et cruels avec des intentions belliqueuses et cachées.

Dans le monde de l’extrême-droite, les individus ne sont pas jugés sur leurs actes mais sur leur nature : ils sont juifs, homosexuels, socialistes ou catholiques de gauche…

Comme l’extrême droite est un mouvement qui ne dit pas son nom et avance masqué, il a besoin de ses harkis de la république pour faire la guerre à leur place. Alors Farida la brune devient Margot. En France, c’est une tradition et c’est dommage !

Car Farida tombe dans le piège qui lui est tendu avec un enthousiasme et une conviction qui font plaisir à voir. Ah, si les hommes politiques français en avaient autant. Ah, si les hommes politiques français étaient des femmes, d’origine maghrébine et musulmanes. Mais nos politiques sont d'abord des hommes, blancs, quinquagénaires et à défaut d’idées et de convictions, ils ont des Rolex ou des scooters.

Pourtant ce que dit Farida n’est pas dénué de bon sens. Oui, il faut se réapproprier l’école de la république, la rendre libre, égalitaire et fraternelle, en un mot démocratique. Oui, l’enfant est un citoyen, il a le droit à son identité. Effectivement, il a et il est une histoire. Lui retirer hier sa religion et aujourd’hui son sexe, c’est le rendre sauvage, animal. Il faut dépénaliser l’éducation à la française qui ne connaît que la sanction comme principe éducateur. Il faut rendre aux parents leur droit de regard à l’éducation de leurs enfants. L’école est devenue une prison, gérée comme telle par un règlement intérieur où, comme dans toute dictature qui se respecte, les décisions de justice sont rendues par une administration sans humanité.

Ce serait dommage de pervertir ce noble combat en se trompant d’ennemis.

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