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- Cet ennemi serait certes français mais il n’aimerait pas la France.
- Cet ennemi serait certes français mais de souche récente. Même après 5 générations, il se comporte comme un français de souche récente, par pure provocation.
- Circonstance aggravante, il est toujours jeune, même à 35 ans.
- Il vit toujours en « banlieue », terme qui, pourtant, ne correspond à aucun découpage administratif.
- Il a une pigmentation de la peau nettement moins claire que celle de Jeanne d’Arc.
- Mais surtout, il ne pratique pas la même religion que Charles Martel. Et il le ferait savoir avec une ostentation qui n’a rien de limousine.
Au-delà des stéréotypes et des idées reçues, il y a les faits, plus têtus que jamais :
Depuis 2012, des français ont bel et bien tué d’autres français.
Et ces français s’appellent Mohamed Merah, Chérif et Saïd Kouachi, Amedy Coulibaly, Bilal Hafdi, Brahim et Salah Abdeslam, Foued Mohamed-Aggad, Ismaël Omar Mostefaï, Samy Amimour et Yassin Salhi.
Que s’est-il donc passé depuis le rapport des polices européennes, Europol, daté du 27 juillet 2011, et qui ne recensait aucun attentat islamiste durant les cinq dernières années ?
Pourquoi les cinq années, qui ont suivi, ont vu apparaître ce « terrorisme islamiste » qui n’existait pas en France ?
La question que se posent nos compatriotes, au lendemain de la tragédie de Nice, est simple : Pourquoi nous et pourquoi maintenant ?
On connaît la réponse : Nicolas Sarkozy et sa politique étrangère convulsive, alignée sur la schizophrénie israélienne et l’incompétence américaine. Une fois prisonnière des velléités belliqueuses de l’OTAN, l’armée française s’est trouvée engagée dans des opérations coloniales hasardeuses. Mais comme dirait Hugues Moutouh dans le Figaro du 22 juillet dernier « Ce n’est pas entièrement faux, mais ce n’est qu’une partie de la vérité ».
L’autre vérité serait qu’à l’intérieur même de notre pays, des français détesteraient la France. Et ils seraient exclusivement jeunes et musulmans.
Le fait que l’on s’intéresse à l’âge et la religion de ces criminels plutôt qu’à leurs actes en dit long sur l’état de notre société :
- La France est un pays violent. Une femme y meurt tous les trois jours des coups de son conjoint. Deux enfants y meurent chaque jour des coups de leurs parents. Et on compte en moyenne 650 meurtres par an. En 5 ans, on sait donc que 3250 meurtres seront commis en France. Et si de 2006 à 2011, aucun de ces meurtres ne relevait du terrorisme dit « islamique ». De mars 2012 à juillet 2016, 242 meurtres sur 2762 seront attribués aux « islamistes ».
Est-il étonnant de rencontrer des jeunes parmi ces criminels ? A l’évidence, non. Ils font eux aussi partie de la population française. Et à l’instar de celle-ci, ils comptent eux aussi leurs criminels.
Est-il étonnant de rencontrer des musulmans parmi ces criminels ? A l’évidence, oui. L’Islam est, comme son nom l’indique, une religion de paix. Les musulmans se saluent généralement en se souhaitant la paix. Alors comment est-il possible de revendiquer un acte criminel au nom de l’Islam ?
Pour répondre à cette question, il faut étudier les revendications de ces crimes. En 2012, il n’y en a pas eu. En 2013 et 2014, il n’y a pas eu de crimes de cette nature. Les revendications de crimes dits « islamistes » n’apparaissent qu’à partir de 2015 en France.
Dans le cas de la tuerie à Charlie Hebdo, les meurtriers de nationalité française revendiquent pratiquement en direct et en France leurs crimes. A l’hyper casher, on entend le meurtrier expliquer à ses otages les raisons de son crime.
Ce ne sera plus le cas par la suite.
Par contre, d’hypothétiques revendications viendront de Syrie. Si ces revendications n’émanent pas de France, il ne s’agit plus d’un ennemi intérieur. Il s’agit bel et bien de traîtres qui combattent aux côtés de l’ennemi extérieur de la France.
Est-il étonnant de trouver des traîtres en France ? L’Histoire de France nous donne déjà une réponse : De Vercingétorix à De Gaulle en passant par Jeanne d’Arc, les français ont régulièrement été trahis par ceux qui les gouvernent.
Et aujourd’hui, encore, Marine Le Pen, qui se prétend pourtant patriote, fait financer son parti par la Russie de Poutine, un pays contre lequel la France a fait voter des sanctions interdisant les opérations financières.
Un député s’est même fait une spécialité d’aller discuter avec les ennemis de la France. Qu’aurait dit Thierry Mariani si l’armée d’Assad avait fait tirer sur des soldats français en Syrie au moment même où il lui serrait la main ?
Et que dire de Christian Estrosi qui fait appel à un colonel de réserve de l’armée israélienne, Olivier Rafowicz, pour concevoir la sécurité de sa ville ?
Alors pourquoi parmi ces traîtres n’y aurait-il pas aussi des français de confession musulmane ?
- D’abord, les « jeunes de banlieue » font rarement partie des classes dirigeantes.
- Ensuite, et on l’a vu, le degré d’islamité des criminels précités n’est jamais patent. C’est difficile d’affubler de "religieux musulman soucieux de sa foi" un homme qui boit de la bière belge Jupiter, fume des joints, et offre des faveurs sexuelles au plus offrant, quel que soit son sexe.
Par contre, il est fort probable que, confronté à l’entre soi de la classe dominante, des français parlent de leur pays comme d’un pays étranger.
C’est un sentiment largement partagé en ce moment et nul besoin d’être jeune et de banlieue, encore moins musulman.
S’ils ont la chance d’avoir une alternative, ces français préféreront cette alternative et s'affirmeront citoyens de cet autre pays ; ce peut être le pays de ses parents, de sa femme, de son équipe de football préféré. Et ce sentiment les apaisera.
Cependant, ceux qui n’ont pas la chance d’avoir cette alternative, risquent se réfugier dans la dépression ou la colère. Et pour cette raison, le combat contre le terrorisme doit devenir le combat contre l’exclusion. Il n'est pas nécessairement du ressort de l'état. C'est un combat qui commence à la maison, qui peut se poursuivre chez son voisin, dans son quartier, au bureau aussi. Ensuite et ensuite seulement, l'état peut prendre le relais.