Commençons par une note positive :
Dans cette curée arabophobe, le Qatar est épargné. C’est une bonne chose puisque cette éviction évitera à Nicolas Sarkozy tout ce qu’il doit à sa généreuse fiancée du désert. Comme vous le savez, le président des « républicains » (sic) en est réduit à faire l’aumône à ses électeurs. Il serait malheureux qu’il soit obligé de verser une énième pension alimentaire.

Non, le Qatar n’a rien à voir dans cette affaire. Et le PSG encore moins. On peut continuer à rêver à la coupe aux grandes oreilles.
On vous l’a dit et redit : Le seul coupable c’est l’Arabie Saoudite.
Et là, généralement, on utilise l’un de ces mots magiques qui ne dit rien mais sous-entend tout : le Wa-ha-bis-me. Il s’agit d’une idéologie, prosélyte et généreusement financée, qui consiste à interdire à une femme de conduire.
Certes, « Les Républicains » semble partager une vision similaire puisqu’il reste le seul parti politique français qui n’autorisera jamais une femme à conduire l’élection présidentielle. Mais je le rappelle, Nicolas Sarkozy n’est pas arabe… même s’il aurait dû porter un nom arabe. En effet, après son divorce, sa mère a élevé seule ses trois enfants. Nicolas aurait dû avoir un minimum de gratitude pour cette mère exemplaire et porter lui-même le nom de jeune famille de sa mère. Mais porter un nom de jeune fille, qui plus est arabe, à Neuilly pouvait porter préjudice à une carrière politique. Alors il préféra le nom prétendu aristocrate et catholique de Nagy Bocsa, surlequel aucun journaliste ne s’est étrangement jamais posé trop de questions.
Je le reconnais, cet article commence à avoir des relents sarkozophobe ; je prie le principal intéressé de m’en excuser. Je voulais seulement démontrer le caractère lourdingue d’une curée machinchosophobe quand elle est répétée de trop nombreuses fois.
Sur le fond maintenant : Qu’est-ce donc que ce wahabisme que notre politique étrangère, laïque et républicaine, ne saurait voir ?
Le wahabisme est un fondamentalisme laïc.
Et tout d’abord, réglons un petit problème sémantique. Le Wahabisme n’existe pas. Il s’agit d’un terme dérogatoire utilisé par ceux qui ne partagent pas la pensée du Sheikh Muhammad Abdul Wahab. Les partisans de son influence s’appellent plus volontiers les Muwahhidine (les unitariens) du nom d’un de ses livres principaux : كتاب التوحيد. Donc les autoproclamés experts qui vous parlent de wahabisme sont au mieux des comiques, au pire des charlatans. C’est selon.

Ensuite, le Sheikh Muhammad Ibn Abdul Wahab a lontemps été surnommé le Martin Luther de l’Islam. Pourquoi ? Justement parcequ’il reprend le concept protestant du retour à la source : le fondamentalisme. C’est ce qui explique l’hallali dont il est l’objet : Il était contre toute forme de clergé. Alors les représentants de tous les clergés de France et de navarre lui en veulent.
Enfin et surtout, c’est une méthode qui a réussi. C’est d’ailleurs ce qui est remarquable avec l’islam, c’est que ça réussit… au grand dam de ses détracteurs.
- Les Arabes n’existaient pas dans l’histoire avant l’arrivée de l’Islam. A peine leur religion parachevée, les musulmans se retrouvent maîtres de l’Arabie puis de la Méditerranée et enfin du monde. Aucune religion voire mouvement socio-politique n’a jamais connu un tel succès dans l’histoire de l’humanité. Alors pourquoi voulez-vous que les musulmans l’abandonnent ?
- Il en fût de même pour le mouvement inspiré par le retour aux sources de Sheikh Muhammad Ibn Abdul Wahab. Les Arabes du Najd, la région centrale de l’Arabie, étaient les oubliés de l’histoire arabo-musulmane. Puis le Sheikh Muhammad abdul Wahab leur suggère d’oublier toutes leurs pratiques superstitieuses et de révoquer tout clergé, vivant ou mort. Et les Saudi, qui jusque-là ne régnaient que sur le Najd, vont devenir les maîtres de toute l’Arabie. Ils le sont encore aujourd’hui. Ils sont même devenus un acteur incontournable de la géopolitique mondiale. On ne peut leur reprocher d’avoir donc embrassé une pensée qui leur a si bien réussi.
Il est certain que, vu de France, il peut être difficile de comprendre un tel modus operandi. Nous avons embrassé le Sarkozysme de 2002 à 2012 et cette pensée n’a réussi qu’à son créateur. Nous en attendons encore les bienfaits. Puis nous nous sommes entichés du Valssisme et nous attendons encore la réussite de cette pensée iconoclaste.