Chant de l’intolérable
Pour les enfants de Madaya, janvier 2016
L’hiver venu, tintements de grelots,
dehors, les jeux des gamins d’émigrés.
Qui chantera, entre deux-trois sanglots,
l’intolérable qu’on voudrait oublier.
Qui chantera entre deux-trois sanglots,
l’odieux crépuscule de l’humanité.
Arborant, dociles, des airs d’angelots,
les bourgeois boivent et mangent à satiété.
Qui chantera, entre deux-trois grelots
la misère et la souffrance des enfants.
Doigts gelés, ventres vides, tel est leur lot,
sous les regards à peine indifférents.