Voilà presque 60 ans, la biologiste américaine Rachel Carson publiait un livre pionnier : Printemps silencieux, qui annonçait de nombreuses crises à venir, notamment en matière d'environnement.
En mars 2020, pour cause de coronavirus, ce printemps n’a pas connu la même ambiance sonore qu’au cours des dernières décennies. Paradoxalement, moins dérangés par les humains, plus d’animaux ont pu crier et chanter. Le silence est plutôt venu des gens confinés, des voitures au garage, des usines fermées.
Ce que beaucoup pensaient impensable est arrivé : face à cette pandémie aux conséquences terribles, le monde a ralenti sa course effrénée. Presque plus surprenant encore, la majorité de la population mondiale a accepté d’écouter le monde scientifique et beaucoup ont limité leurs activités, afin d’essayer d’éviter des millions de morts.
Que deviendra le monde quand cette crise dramatique sera finie ? Les gens reprendront-ils le joug quotidien du productivisme et de la consommation de masse, comme si cela avait juste été un « mauvais moment » ? Ou bien réaliseront-ils que cet épisode sans précédent a créé une opportunité quasi inespérée de remettre le fonctionnement du monde à plat pour penser un autre futur ?
Si tel est le cas, le défi sera immense, mais a-t-on vraiment le choix ?, sachant que la communauté scientifique s’accorde désormais pour dire que le « business as usual » nous mènerait vers des horizons insoutenables. Serons-nous tous derrière la science, pour exiger des changements ? Ou préférerons-nous rester dans la peur de l’inconnu et dans l’aveuglement d’une course en avant sans avenir ?
Cela fait beaucoup de questions qu’il faudra se poser, même si c’est sans doute un peu trop tôt pour le faire. En attendant, profitons d’un printemps où la nature aura pu reprendre un peu ses droits.
