À l’heure où Donald Trump invective une grande partie de la planète, et notamment la Chine et le Mexique, en se plaignant d’un déficit commercial national de plus de 500 milliards de dollars par an, il est intéressant de se pencher sur comment est calculé ce déficit pour les produits numériques et multimédias.
De fait, les Américains ont réussi à faire intégrer dans tous les accords internationaux, avec l’aval de l’OMC, une clause selon laquelle la valeur et les droits de douanes appliqués aux importations de produits numériques (programmes d’ordinateur, vidéos, images ou enregistrements audio, ainsi que tous les produits à codage numérique) doivent correspondre à la valeur du « support » et pas du « produit » lui-même.
En clair, cela signifie par exemple que si les États-Unis vendent des logiciels à 100 $, 1.000 $ ou 10.000 $ l’unité, cela n’apparaîtra au plus dans les statistiques que pour la valeur d’un ou deux CD c’est-à-dire quelques centimes ou cents, car les statistiques comptabiliseront le support (le CD) et non la valeur du logiciel… En minimisant ainsi artificiellement leurs ventes de produits numériques, non seulement les États-Unis privent les pays importateurs de revenus douaniers, mais ils gonflent aussi artificiellement leur déficit commercial, en ne faisant pas apparaître la vraie valeur de ce qu’ils exportent.
Quel intérêt ? Hé bien les États-Unis, qui sont les premiers producteurs mondiaux de produits numériques, ont ensuite beau jeu à prétendre que les relations commerciales leurs sont défavorables, et à obliger leurs partenaires économiques à acheter encore plus de produits américains, dont d’autres produits numériques…