Le projet de Jaitapur était au point mort depuis plus de cinq ans, notamment à cause d’une vive opposition de la population locale en raison de risques sismiques avérés dans la région, avec plusieurs tremblements de terre depuis cinquante ans, dont un de 6,3 sur l’échelle de Richter en 1967.
La signature de cet accord tombe à point nommé pour la France, alors que la société Areva est en grande difficulté et obligée de vendre une partie de ses activités à EDF, c’est-à-dire de laisser le contribuable français éponger à l’avenir sa dette de plusieurs milliards d’euros. Les augmentations futures du prix de l’électricité le confirmeront.
En prenant un peu plus de recul, à l’échelle planétaire, de tels projets ne peuvent qu’inquiéter, voire désespérer, quand on sait que selon le Rapport d’ensemble sur la technologie nucléaire 2013 de l’AIEA (Agence internationale à l’énergie atomique), les réserves d’uranium seraient d’environ 78 ans au niveau de production actuel (2% de l’énergie mondiale).
En revanche, il est sûr que la filière produira des millions de m3 de déchets radioactifs pour des centaines de milliers d’années, que la science ne sait pas gérer. Le nouvel accident mortel survenu il y a quelques jours sur le site de Bure, prévu pour l’enfouissement de 100.000 m3 de déchets français, est tristement là pour le rappeler.
Alors faudra-t-il attendre que Jaitapur devienne un nouveau Bhopal ou qu’un séisme futur ne fasse de l’Inde le prochain pays à être frappé par un accident nucléaire majeur ? L’inconséquence des dirigeants contemporains le laisse craindre…
La bonne question est donc désormais : combien de futur Fukushima faudra-t-il pour que les sociétés réalisent que les risques du nucléaire sont considérablement plus élevés que l’intérêt qu’il va présenter pendant quelques décennies avant d’épuiser ses réserves de combustible ? Et cela même dans un contexte de réchauffement climatique…