VIOL ET REPUDIATION
Texte de Youcef Hadbi
Sur Musique Beirut de Ibrahim Maalouf
Il fait noir
En ce lieu
Il fait noir
Nom d’un bleu !
Est-ce céans
Ou d’autres cieux,
Peut-être
Un entre deux
Un nulle part
C’est sûr
Il fait noir,
Ils passent
Sans les voir !
Il fait noir !
Un plein
Sans épaisseur
Qui ne retient
Ni les pas
Perdus,
Ni les mains
Tendues,
Ni les yeux
Qui brillent
Ni ce regard
Qui supplit!
Il fait noir!
Un vide
sans rides
Et sans ivresse,
Un quai
Sans gare
Sans train
Pour quelque paresse,
Pour quelque maladresse,
Un lieu par hasard
De hasard
Sans amant sur le pont
Ni maîtresse sur le banc
Qui attend
La lune en détresse
Ne se montre plus
Les dieux paressent
Ne répondent plus.
Il fait noir,
Et rien d’autre
Que le là
Ostensiblement présent
Comme un vagissement
Au long court
Qui trébuche en chemin,
Un accouchement
Froid, un jour
Mutin
D’un corps abusé
Torturé
Brisé
Brûlé
Puis..
Oublié
Là !
Sans reliques
Par les siens,
Sur le bas
Chemin...
Ils passent
Et ne voient rien.
Il fait noir
Sur la rose
Il fait noir
Et morose
Est triste, la chose.
Le noir de l’honneur
Se repose
Sur un corps
Trophée
Mis à mort
Dans un corps à corps,
Inégal combat.
Il fait noir
Dans le noir
Le corps chute
Sourdement
Lourdement,
Ils s’en vont
Sur leurs pas,
Trainant
Le fou rire innocent
De leurs enfants.
© Yha