  - Agrandissement : Illustration 1  - Des ombres portées 
 Me dessinent une feuille,
 Insaisissable au gré
 Des sources qui frétillent- Intrigué, je lève un oeil 
 De mon improbable prose,
 Où se pose l'écueil
 Du temps qui impose- A la table qui jouxte la mienne 
 Deux résidus felliniens,
 L'une avinée, mine retroussée
 L'autre sanguin, paysage ravagé.- Un couple venu d'un ailleurs 
 Une femme, un homme,
 Plongés dans la torpeur
 D'un silence mutin- Leurs regards se croisent 
 Jamais se rencontrer,
 Leurs lèvres se toisent
 Jamais se raconter- Les gestes apathiques et rares 
 Desertent le toucher,
 Tant la table qui les sépare
 Semble démesurée- Les coudées seules en phase 
 Rythment cette lenteur,
 D'un temps qui arase
 Le temps qui est le leur- Se sont-ils tant dits 
 De redites rédhibitoires,
 Ont-ils tant trahi
 Jusqu'à ne plus vouloir voir- Rien ne semble troubler 
 Ces orbites stationnaires,
 Seul le trémolo des verres
 Survit à l'instinct guerrier- Au dernier coude échu 
 à la rasade ultime,
 Les verres ne tremblent plus
 Les corps se raniment- Alors! 
 Il éructe, elle s'excuse,
 elle rit, il se gratte la tête,
 Puis se lèvent l'un, l'autre
 S'en vont vers leur infortune- Moi, rangeant mon oeil 
 Au fond de mon tiroir,
 Je décide de briser l'écueil
 Sur mon écritoire...- ©Yha 
Portfolio 10 avril 2023
AU CAFE DE LA GARE - LES INDIGENES D'UN SOIR
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