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Billet de blog 6 mai 2016

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Issad Rebrab s’engouffre à son tour dans la victimisation régionaliste

Sommes-nous rentrés dans une nouvelle période de notre histoire où l'élite kabyle ne jure que par son appartenance ethnique !?

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Exclusif : Issad Rebrab sur Berbère TV © Berbère Télévision

En affirmant « qu’ils (les décideurs du pouvoir) ne veulent pas qu'un Kabyle émerge, je ne suis pas de leur région, je ne fais pas partie de leur clan, ils ont peur que je leur retire le pouvoir qu'ils bloquent », Issad Rebrab se discrédite lui-même dans sa démarche de contre-pouvoir, en venant s’engouffrer de la sorte, à son tour, dans la victimisation régionaliste, portée par le mouvement identitaire amazigh (MIA). Ce mouvement, initialement qualifié de mouvement culturel berbère (MCB), dont l’objectif principal est de provoquer la séparation ethnique des Algériens, par une scission avec le reste de la population algérienne qui ne s’identifie pas exclusivement dans l’identité amazighe, nous a déjà habitués à rapporter toute vexation de la part du pouvoir à l’encontre de la Kabylie, sinon envers toute personne originaire de cette région de l’Algérie, pour le seul motif de régionalisme. Une rhétorique bien huilée, devenue, à force d’y recourir abusivement, cette pathologie de victimisation caractéristique du discours séparatiste kabyle. En tant qu’acteur économique important et atout potentiel vital pour la relance de l’économie nationale, dans la perspective d’une proche  décantation de l’économie de la rente et ses moyens pervers que sont le centralisme, l’autoritarisme, le populisme, la corruption et leurs conséquences tragiques sur le blocage de la société dans tous les domaines, Issad Rebrab a préféré tourner le dos à son devoir patriotique, celui d’assumer pleinement son rang de contre-pouvoir national, pour s’engouffrer à son tour dans l’errance de la victimisation régionaliste. A se demander s’il se rend réellement compte de la gravité de ses propos, lorsque ceux-ci viennent mettre de l’huile sur le feu et contribuer à leur manière au fâcheux discours du nationalisme ethnique ! Déjà les dangers conséquents à ses propos n’ont pas tardé à se faire sentir : on lit un peu partout sur les réseaux sociaux des slogans associant le conflit qui l’oppose au pouvoir, au sujet du rachat du journal El Khabar, à de l’antikabylisme ! Par ailleurs, son attitude contribue gravement à plus de dispersion dans les rangs de l’opposition, déjà laminée par l’absence d’un réel consensus susceptible de constituer un véritable contre-pouvoir. Cela au moment où ce dernier redouble d’ingéniosité pour se renforcer et se perpétuer, en exploitant toutes les failles de ses opposants et de la société civile, de leurs divisions et de leurs inconsistances. A se demander également, si l’époque où le Kabyle Tahar Djaout pointait du bout de sa plume, Les Vigiles, serait révolue ! Ces vigiles chargés d’empêcher tout Algérien, et non pas exclusivement tout Kabyle, d’émerger par une initiative qui n’émanerait pas du pouvoir. Sommes-nous alors rentrés dans une nouvelle période de notre histoire où l'élite kabyle ne jure que par son appartenance ethnique !?

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