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Billet de blog 24 mars 2016

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les Algériens abandonnés par leurs intellectuels !

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Le combat à venir des intellectuels algériens

La plus importante dilapidation que nous avons commise contre notre patrie et contre notre peuple est de ne pas avoir su capitaliser notre expérience unique dans l’histoire de l’humanité, celle d’avoir accompli une révolution les mains nues contre un empire colonial comptant parmi les plus importantes puissances militaires dans le monde. Presque l’ensemble du peuple était animé d’un idéal de liberté, de justice et de dignité qui, sitôt est devenu une exemplarité pour tous les peuples spoliés, asservis et opprimés. Cet élan libérateur, au lieu de constituer un référent à notre comportement individuel et collectif et imprégner notre mode de pensée pour construire une société innovatrice en matière de droits humains et de justice sociale, s’est soldé par une trahison, celle d’avoir plongé le peuple dans l’ignorance et son corollaire la violence, au lieu de l’engagement pour la poursuite et la concrétisation de cet idéal révolutionnaire. Nos martyrs se sont battus contre une autre révolution, tout aussi exemplaire et tout aussi innovatrice en matière des droits humains et de justice sociale, et c’est justement avec leurs propres armes que nos martyrs les ont combattus et ont abouti à la victoire. Ce que nous avons dilapidé ce n’est pas moins une innovation dialectique, dont nos intellectuels y ont péchés par manque de sa capitalisation en choisissant la démission ou la soumission à l’ordre des despotes. Une autre trahison qui a plongé notre peuple dans l’avilissement et la néantisation. Alors que leur devoir post indépendance jusqu’à nos jours devait être la capitalisation de cette expérience révolutionnaire pour élever notre peuple au-delà des espoirs que laissait entrevoir la dialectique hégélienne dans sa dialectisation de ce processus révolutionnaire. Car en fait ce que nos martyrs ont réalisés avait dépassé cette forme de dialectique pour en faire une dialectique de la dialectique : faisant passer les droits de l’homme blanc aux droits de l’homme universel, de la citoyenneté des Etats nations colonialistes à la citoyenneté du monde. Une révolution ayant déconstruit et dépassé une autre révolution, impuissante à exprimer son idéal de justice et d’humanisme universels, à savoir, la révolution française. Voilà me semble-t-il la tâche qui attend nos intellectuels : la conscientisation de nos concitoyens devant cet héritage pour les faire sortir du patriarcat, du bigotisme, du repli identitaire, du régionalisme, du houmisme, dans lesquels les despotes qui ont confisqué cette exemplaire révolution les ont acculés.

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