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Billet de blog 4 janvier 2014

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Ni Dieudonné, ni national-républicanisme !

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http://m.huffpost.com/fr/entry/4536187?utm_hp_ref=france

Face à la galaxie peu ragoûtante dont Dieudonné et Soral sont les chefs se développe un discours qui, avec Valls, Bruckner ou Tribalat, en appelle à des "valeurs communes" que pourrait en fait résumer le nom "Occident" pour faire front contre le comique perdu passé d'Elie Semoun à (ni) Égalité & (ni) Réconciliation. 

Il est hors de question d'accorder le moindre crédit à ces fêlés de la République française parce que précisément, ils ont, par leur racisme de salon, leur haine depuis longtemps distillée du prolétariat international de France et leur venin civilisé, une responsabilité inouïe dans la situation pourrie actuelle sur laquelle fleurit aussi une islamophobie absolument décomplexée. Qu'ils accusent, de façon à peine camouflée, Alain Badiou d'antisémitisme (pour mieux paraphraser son "De quoi x. est-il le nom ?") finit de dire - si c'était nécessaire - à quels défenseurs de l'Occident on a ici affaire...

Michèle Tribalat, signataire du texte mis en lien, est une islamophobe de choc. Elle est régulièrement invitée par un Finkielkraut qui, chaque samedi matin, transforme France culture en Radio courtoisie pour y déverser sa haine de la France au peuple multinational. C'est dire si ces deux-là s'aiment au nom de leur "identité malheureuse".

Il n'y a pas d'échelle des haines, ni de gens dont la proscription est plus tolérable que d'autres (quoi qu'en pense une partie de la gauche). Les propos de Tribalat contre les minarets ou la Turquie musulmane ne valent pas mieux que Camille Chautemps craignant un trop grand nombre "d'israélites" étrangers en France en 1938 (cf. Jablonka) et le Papon du 17 octobre 1961 n'est pas moins odieux que celui de 1942.

Il faut savoir que les signataires de ce texte, en service commandé du CRIF (antenne du consensus colonial anti-Palestiniens israélien en France), sont des gens dont la "pensée" est homogène à cette phrase de Roger Cukierman en 2002 et au lendemain de la présence du vieux Le Pen au second tour des Présidentielles, à savoir que cela "apprendr[ait] aux musulmans à se tenir tranquilles".

Le piège - grossier, il faut bien le dire - est celui-là. Il ne faut pactiser avec aucun diviseur de l'humanité. Dieudonné est abject mais ces tristes sires républicains aussi. La clique Tribalat et la clique antisémite - dont certains énergumènes s'abonnent à Mediapart pour déverser leur insatiable haine - s'aiment au fond de détester ensemble. Ils se nourrissent les uns les autres. Qu'ils se mettent sur la figure s'ils le veulent - sans moi.

La haine proprette mezzo voce des fous furieux de la République pour les banlieues de ce pays fait le succès de Soral et Dieudonné. À dire aux enfants de France venus des ex-colonies qu'ils sont des immigrés, des étrangers, des délinquants, des salafistes, des abreuvés de haine antisémite et de tournantes, la République qui se croit (mais qui le croit ?) juste et bonne fait prospérer Soral et sert le Front national dont le comparse de Dieudonné est une pièce non négligeable. 

Le texte de Tribalat, Tarnero et consorts est un texte infâme qui veut profiter de l'aubaine Dieudonné pour un peu plus taper sur les cités populaires et proscrire un peu plus encore ses habitants. Nos cinglés de la nation et de la Reconquista de ses "territoires perdus" passent, comme Dieudonné, leur temps à soutenir qu'être juif, c'est être sioniste (ce qui est évidemment éminemment contestable) pour ensuite, face à l'entremêlement de ces deux catégories dans certains discours, crier à l'antisémitisme. Appelons donc les par leur nom : pompiers pyromanes. 

En cela, les deux cliques qui se font face sont homogènes. Celle de Dieudonné/Soral fait un peu dans l'extrême droite type Jacques Vergès réduisant "l'occident" à ses Juifs pour ramener les adeptes du "socialisme des imbéciles" (comme disait August Bebel) au bercail fasciste classique tandis que l'autre présente mieux parce qu'ayant une place de choix dans les médias du consensus raciste et islamophobe blanc (Zemmour et Finkielkraut sont au moins une fois par semaine à la télé ou à la radio) et se présentant plus qu'abusivement comme du bon côté de l'histoire (son rapport au CRIF montrant une captation de la mémoire du judéocide nazi au profit du sionisme et de l'Occident blanc) pour promouvoir une politique extrêmement réactionnaire à l'image de celle de Netanyahu et Peres mais également de Bush : défense de l'occident contre les "barbares" orientaux mahométans.

De ce point de vue, on peut donc dire que la chute du camp "socialiste" a fait éclater l'extrême droite d'antan en deux. Le groupe Occident gueulait en 68 "Les Bolchos à Dachau !" tout en regrettant l'Algerie française. Les tâches sont aujourd'hui réparties entre groupes aussi opposés en apparence que proches en vérité l'un de l'autre dans leur haine de l'humanité générique. C'est pourquoi il faut les combattre l'un et l'autre avec la même véhémence. 

Ne mangeons pas de ce pain-là, pour paraphraser Benjamin Péret.
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Je renvoie par ailleurs et sur ces questions au très bon entretien donné par Julien Salingue, spécialiste de la question palestinienne contemporaine et cible d'Alain Soral qui, pour l'occasion, est entré dans une régression anale qui aurait sans doute intéressé Sigmund Freud.
http://www.femmesdechambre.be/julien-salingue-au-dela-des-quenelles-il-faut-remettre-du-politique/

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