http://www.mediapart.fr/journal/france/130114/edwy-plenel-hollande-nest-pas-au-rendez-vous-de-ce-pourquoi-il-ete-elu
"Hollande n'est pas au rendez-vous de ce pourquoi il a été élu", nous dit donc Edwy Plenel. Certes. Mais qui honora quelque promesse ? Mitterrand ? Chirac et sa "fracture sociale" ? Sarkozy (ah, lui, peut-être, hélas) ?
Qui donc ? Guy Mollet et sa "paix" en Algérie qui, au pouvoir, envoya le contingent et des tortionnaires comme Aussaresses ?
Qui, un jour, a honoré ce pour quoi il avait été élu ? Léon Blum et sa "pause" ? Les acquis de 1936 sont largement liés aux grèves massives de l'été de cette année-là...
La promesse est un mot récurrent du capitalo-parlementarisme (et singulièrement de sa gauche) mais elle montre juste, en de nombreuses occurrences, que "promesse" est un nom pour les gogos (que je crois toutefois de moins en moins nombreux) et les soirées farce (et attrape) du genre de celle du 10 mai 1981 (ce fut du reste la dernière ; l'illusion même faible est depuis complètement morte).
Attendre quoi que ce soit de Hollande (ou d'un autre rétribué du capitalo-parlementarisme) est une perte de temps et une source jamais tarie de frustration qui, entre autres dégâts funestes, fait grossir le Front national.
Force est de constater que les authentiques grands moments de la politique d'émancipation (limitons-nous par commodité à la France qui, en dépit de la vivacité de son aile réactionnaire, eut de grandes heures rouges et incandescentes) ont toujours été extraparlementaires (y compris au sein de l'État).
Robespierre, honni par le consensus démocratique, assassiné avec son compagnon Saint-Just avant de pouvoir promulguer les Décrets de Ventôse. Plus près de nous, la Libération et ses avancées furent l'oeuvre de ceux qui s'étaient opposés à la massive collaboration française (Pétain aurait gagné les élections en janvier 1944 ; pas De Gaulle, ni Rol-Tanguy). Idem pour Mai 1968.
Dans l'histoire, les élections n'ont jamais donné d'avancées significatives sur le chemin de l'émancipation. Mitterrand, par exemple, n'aura été que le nom d'une adaptation brutale de la France au capitalisme financier dont Thatcher et Reagan étaient la pointe avancée.
Rangez vos flonflons et vos "On a gagné !". L'élection reste un piège à cons. Appliquons les préceptes énoncés par L'Internationale.