Il y a ce jour dans Le Monde une tribune signé par deux historiens de la ligne Livre noir du communisme qui salit de façon éhontée le groupe Manouchian. "L'identité nationale" donne des ailes aux réactionnaires épouvantables. Pour mémoire, Stéphane Courtois fut un stalinien. Y a-t-il pire que les convertis ?
http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/11/14/l-armee-du-crime-de-robert-guediguian-ou-la-legende-au-mepris-de-l-histoire_1267221_3232.html
Toujours dans Le Monde, la semaine dernière, cette fois. Ce quotidien prétend vendre les "20 livres qui ont changé le monde" et, parmi les titres choisis, force est de reconnaître que certains textes sont révolutionnaires. Cette semaine, c'est Voltaire - que je goûte peu, ce n'est rien de le dire, mais enfin, il fait après tout partie de nos écrivains - mais, la semaine dernière, le livre qui accompagnait le journal annonçait "Les discours qui ont changé le monde". Je ne sais pas très bien, à vrai dire, pourquoi j'ai acheté l'ouvrage car je sentais bien que dans la France sarkorance qui nous étouffe par sa monstruosité, il fallait s'attendre au pire s'agissant de ce florilège...
En effet, je n'ai pas été déçu mais ai gardé l'ouvrage dont je me dis qu'il témoignera, dans 10, 20, 30 ou 40 ans de l'époque archi-réactionnaire, monstrueuse, que nous traversons. Parmi les textes choisis, on trouve Jean-Paul II, Mitterrand (que pour ma part, j'appelle Miteux-la-francisque), Dominique de Villepin et, en clôture de cette anthologie... Obama, himself ! Alors, bien sûr, il y a les appels de De Gaulle en juin 1940 et un texte de Martin Luther King mais enfin, celui de Césaire est en deça des envolées du début et Malcolm X est absent du livre. Plus honnête aurait donc été d'appeler le livre (désolé pour Martin Luther King et pour un certain Césaire) "Les grands discours de la politique unique capitalo-parlementaire". Il ne manque plus, en effet, que Mère Thérésa et Martin Hirsch pour compléter le tableau !
Pas un texte de Lénine, pas un de Mao, pas un de Trotski, rien de Tito, pas le beau discours de Hô-Chi-Minh sur "l'indépendance et la liberté" ou celui du Che sur la création de "un, deux, de nombreux Vietnam"... Plus près de nous géographiquement, Sartre sur son tonneau devant Billancourt en 1970, s'adressant aux ouvriers et aux intellectuels, en est aussi absent. Ce livre co-édité par Le Monde et Flammarion est de fait le Livre-des-Vainqueurs. Ce livre est donc, à quelques textes près, un florilège du monde qu'il faut renverser.
Mais tout n'est pas perdu...
http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/11/14/entre-les-voix-du-front-national-et-celle-d-un-ecrivain-libre-il-faut-choisir-par-christian-salmon_1267219_3232.html