Pour nous, qui recommandons la lecture du Retour de l'URSS suivi des Retouches d'André Gide, les dirigeants soviétiques ont toujours été, depuis la mort de Lénine et la proscription de Léon Trotsky, des salauds, des nouveaux tsars puis des quiches politiques.
Oui, nous admirons le stratège génial de l'Armée rouge, Léon Trotsky, qui permit la victoire du communisme contre les Blancs, et le génie politique de Lénine qui, déjà, tenta de penser le communisme sans la Révolution.
Oui, Mao est, indépendamment de son action de chef d'Etat, un penseur génial et singulier du communisme. C'est ce qui explique que tant de jeunes intellectuels des années 1960 se soient réclamés de sa pensée et soient allés s'établir en usine (cf. L'Etabli de Robert Linhart).
Oui, la CGT de 1968, qui fit tout pour que n'ait pas lieu la liaison politique ouvriers-étudiants-intellectuels, ne mérite que crachat et mépris (même si Henri Krasucki fut un authentique héros prolétarien et si, depuis, Georges Séguy a fait son autocritique).
Oui, nous sommes du côté de ceux qui, anars ou maos, caillassèrent cette vieille fripouille de Mitterrand venu parader, en 1974, sur le plateau du Larzac tandis que l'opportuniste inénarrable et pitoyable José Bové lui sauvait la mise...
Oui, nous aurions, même si cela est contradictoire avec ce qui précède, choisi Tito contre le social-impérialiste Staline lors de la rupture entre la Yougoslavie et l'URSS.
Oui, nous crachons aussi sur le "gentil" Khrouchtchev qui écrasa la magnifique Révolution hongroise de 1956.
Oui, nous pensons que la façon dont le P"C"F a traité Nizan est odieuse (Aragon et Thorez accusaient le philosophe d'être un flic).
Oui, nous pensons que la guerre d'Afghanistan lancée en 1979 par l'URSS était autant impérialiste et donc dégueulasse que celle d'aujourd'hui menée par l'Occident.
Oui, le mouvement ouvrier et démocratique polonais des années 1970-1980, dirigé par l'alors valeureux syndicat indépendant Solidarnosc, nous parait beaucoup plus communiste (si ce mot a un sens) que ceux qui comme Marchais ou Séguy défendaient la Troupe, l'Etat d'urgence et les horribles Jaruzelski et Brejnev...
Oui, nous pensons que la ligne du PCF, à la fin des années 1980, qui s'incarnait dans le slogan "Produisons français" et envoyait des bulldozers contre les foyers d'ouvriers étrangers est à vomir...
La liste est longue mais ces éléments suffisent à dessiner un clivage salutaire.
Dès lors, si votre communisme a le visage des établis maoïstes, des exclus de l'UEC pour opposition à la candidature Mitterrand en 1965, des intellectuels comme Antoine Vitez quittant le PC en 1979 à cause de l'Afghanistan tout en ne renonçant jamais au bel et grand mot de Communisme, rejoignez-nous !
Rappel :
Mao disait: "Rejetez vos illusions et préparez-vous à la lutte", c'est pourquoi notre projet est ouvert à tous les communistes pour peu qu'ils soient conséquents, INTERNATIONALISTES (vertu cardinale prolétarienne), xénophiles, et qu'ils s'abstiennent de tout social-chauvinisme. Disons-le tout net, ce lieu n'est pas un forum (les débats, pouah !, comme le pensait Deleuze) au sens où nos ennemis politiques (rouges-bruns compris et autres agités dans la mouvance Dieudonné-Soral...) n'y sont pas les bienvenus.
A nous, donc, d'élaborer le laboratoire du communisme de notre temps qui s'édifie dans la foulée du retour de "l'hypothèse communiste" (cf. Badiou, Zizek, etc.) !