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Billet de blog 20 avril 2014

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Le marché de Malakoff

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Malakoff est une étrange ville située tout près de chez moi. Que je la juge étrange en dit long, en vérité, sur la violence sourde mais inouïe de la représentation officielle, i.e. médiatico-parlementaire de ce pays.

Malakoff m'apparaît comme un îlot populaire au milieu du 9-2 bourgeois aux cités dortoirs qui s'ignorent parce que chics et bourgeoises. Je pourrais aussi parler de Bagneux mais cette dernière ville est située trop loin de chez moi et je n'y vais donc pour ainsi dire jamais. 

Le marché de Malakoff est fréquenté par des gens de partout, des gens réels dans lesquels, si je puis dire, la politique étatique ne se cogne plus. Elle s'en cogne, au contraire. Ouvriers, ouvrières et prolétaires n'ont plus aucune considération de la part de l'État.

Gens du peuple, femmes voilées, gens humbles font là leur marché et je suis au milieu d'eux, petit-bourgeois qui se remémore une enfance maoïste où mes parents fêtaient le nouvel an avec, notamment, Salem et Moustapha, ouvriers des usines Chausson de Gennevilliers.

Hêtre moque à raison l'article sur les "nouveaux visages de l'UMP" (ou du PS). Et c'est vrai qu'on ne les voit que trop. Qu'il n'y en a plus que pour la bourgeoisie aux mains blanches et aux revenus confortables. Ceux qui s'habillent au marché de Malakoff ou de Saint-Denis ou y achètent leurs pommes de terre ne comptent-ils donc plus ?

Malakoff, donc, est un îlot de banlieue au sens propre mais les gens - je pense à Pasolini et aux visages caressés par sa caméra - qu'on y voit sont le peuple ignoré de ce pays.

Certaines villes du 9-3 me font le même effet. Je me souviens d'un tractage lors des grèves de 2003 où sur un marché encore nous étaient apparus des gens qui, à rebours des discours répandus et islamophobes, évoquaient bien plutôt le Shtetl disparu mais que l'opinion main stream ne veut plus voir.

Ces gens, ce peuple multinational... Plus personne ne les représente. Pour l'État, ils ne comptent plus. Les économies valls-hollandaises en sont la dernière illustration.

Ce peuple reste pourtant, constitué, le seul sujet politique possible d'une émancipation qui ne serait pas un vain mot.

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