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Billet de blog 21 mai 2014

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Ce n'est pas le FN qui a changé, c'est le consensus parlementaire qui aspire à un destin de latrines pour la France !

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Le vieux Le Pen a renoué ostensiblement aujourd'hui avec l'abjection qui lui est coutumière. En marge d'une réunion électorale à Marseille, l'ancien para de la Guerre d'Algérie a déclaré que le virus Ebola qui sévit en Afrique règlerait le "problème de l'immigration" en trois mois. Vingt ans après le génocide au Rwanda dans lequel le consensus parlementaire est mouillé jusqu'au cou, le Président d'honneur (et quel honneur !) du Front "national" se réjouit de ce qu'il pense être un génocide naturel.

Cette histoire ne fait pas autant de vague qu'elle le devrait. Elle survient au moment où un type qui a jeté de l'acide sur des Rroms en plein Paris a été relaxé par la "justice". Elle survient à un moment où Valls s'est fait applaudir par la quasi-totalité de l'Assemblée nationale en reprochant à Paul Kagamé de pointer les graves responsabilités de la France dans le massacre de 800000 Tutsis en 100 jours. Elle survient en des jours où une grande partie de "la gauche" (la frange républicaine) n'a plus aucun complexe à désigner l'Islam et ses adeptes comme rien moins que des fascistes verts ou des nazis (sur Mediapart, Victorayoli est un éminent représentant de cette tendance). Elle survient, même, au moment où se murmure au PS que les défaites électorales passées et à venir s'expliqueraient par le mariage homosexuel...

Très simplement, on mesure par l'abjection du vieux soudard des guerres coloniales ce qu'il en est de la prétendue dédiabolisation du FN. On mesure surtout, par le jeu pervers de nombre de grands médias à l'égard du FN, à quel point le consensus politique parlementaire descend de façon effrénée au niveau des latrines. La vérité, c'est que la France pue. Oh, pas toute, certes, mais le consensus raciste, rromophobe et islamophobe est épais et il est la norme.

Il y a environ trente ans, l'UCFML (dans laquelle milita notamment Alain Badiou) disait ceci : Le Pen n'est rien ; le lepénisme est partout. Ce n'était après tout peut-être pas aussi vrai qu'aujourd'hui mais l'abaissement de nombre d'intellectuels dans la promotion d'idées abjectes de division du peuple et de guerre civile a fait du chemin depuis le début des années 1980 et la thématique lepéniste soutenant que la France risquait l'islamisation est désormais un thème partagé de Civitas aux défenseurs de la laïcité - en vérité confondue avec l'athéisme - pour la crèche Baby Loup.

Ce n'est donc pas le FN qui a changé ; c'est le consensus qui est homogène au lepénisme et qui, à tout le moins, ne se définit que par rapport aux saillies abjectes de la famille Le Pen (après tout, quelle différence y a-t-il entre comparer une prière musulmane de rue à l'Occupation et dire de l'Islam que c'est un nouveau nazisme ?), saillies avec lesquelles il est, à divers degrés, d'accord. "Combien de Merah dans les bateaux (d'étrangers risquant leur vie pour gagner l'Europe) ?", demandait Marine Le Pen lors de la dernière campagne présidentielle tandis que Manuel Valls parle de "salafistes" comme d'"ennemis intérieurs". Le Front national n'est que la forme extrême du consensus. C'est pourquoi sa fortune électorale est croissante.

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