La France pue, comme dirait Charles Pennequin. La clique parlementaire ferait d'elle une étable si on la laissait faire.
Après avoir encouragé au gémissement animal, le petit personnel étatique grassement rétribué court derrière une génisse tricolore qui, elle-même, se lèche les tripes et les intestins. Elle aime la merde. Son troupeau a toujours aimé la merde. Il exulte dans les ténèbres. Il rend l'air irrespirable.
Elle fourre la langue, notre génisse, dans ses entrailles qu'elle imagine pures et ses beuglements sont applaudis par le troupeau des beaufs et des boeufs encouragés par la caste des dirigeants.
Pays réduit à un hameau boyau fantasmé - village glauque comme du jus de boudin. Pays rabougri avec un filousophe trop présent sur les ondes qui se targue d'être une victime du passé pour vomir sa France morte sur les gens de partout d'aujourd'hui. Identité malheureuse, qu'il dit, notre cow-boy de la génisse. Identité bidon, oui. Rage xénophobe, plutôt, et réification d'ici.
Judenrein ou Romrein voire musulmanrein, c'est pourtant la même logique.
La meute beauf de l'étable beugle "On est chez nous !" mais son hameau champêtre est un délire. Le pays qu'elle défend est un fantasme sans lumière.
Ce pays, c'est autre chose que des vaches immaculées au pis généreux pétainiste. C'est autre chose que des bergers allemands derrière des pavillons grillagés. C'est autre chose que la glèbe à charrue et les charognes immémoriales.
C'est un pays. Un monde.
La beauferie ténébreuse qui se lèche l'intestin et qui se vautre dans la boue se pose en victime et raconte n'importe quoi. Cette passion triste, devenue presque vérité dans la bouche de politicards aussi cyniques qu'affolés, est la source des ténèbres.
La meute écumeuse en veut aux pauvres. Et ceux qui, de la meute, sont eux-mêmes pauvres en veulent à plus pauvres qu'eux. Thénardier.
Sorti du village clos intestinal (il n'existe pas et n'a jamais existé), il existe un pays : la France. Depuis toujours, ce pays s'est composé de gens de partout. Hélas, des égoïstes fous de leurs entrailles déversent depuis toujours aussi des ignominies ou des appels au meurtre contre ce pays vivant et bien plus vaste qu'un trou à rats. Les entrailles puent. Leur France pue. Rance.
Dans le vent salubre, pourtant, des usines. Des cités. Dans les plis, des phrases et des drapeaux.
Je pense à Salem et à Mustapha, militants maos prolétaires des années 1970-80. Je pense à Savané, sans-papiers bien plus patriote que toute la boue tricolore qui exulte dans son étable brignolaise.
Salem, Mustapha ou Savané sont restés dans un pays à bien des égards hostile. Ce sont des hommes. Des ouvriers. Nos boeufs tricolores auraient fui depuis longtemps face à tant de difficultés.
Salem, Mustapha et Savané sont des héros de notre temps. Pays-monde.
Honorons-les contre la Bête intestinale.