L'horizon se resserre et nous enserre mais avons-nous jamais eu envie de nager vers le large alors que nos vies n'ont été que sociales et soumises à la loi d'airain du capital ? Que nous reste-t-il ?
Vis sans idée !, nous intime l'époque (ainsi que le pointe parfois Alain Badiou). Plus d'image mobile de l'éternité immobile. Le nihilisme règne. Il faut être réaliste. Le capital et ses loups-cerviers de droite et de gauche cherchent à nous voler même les mots. Ne plus dire "patron" mais "entrepreneurs" pour dire aussi à quel point les pauvres et les ouvriers au dos cassé restent quand même des feignasses ignares. Il ne nous reste rien. Ni foi, même matérialiste, ni messianisme pour ici-bas.
La première entreprise, pourtant, fut une fleur qui me dit son nom.
Cet été 14 aura été sordide. Le pouvoir blanc hexagonal social-démocrate, après avoir interdit puis lacrymogénisé des manifestations de soutien à la Palestine pas assez encadrées par la gauche française, finit par tomber le masque ultime. Sarkozy est parti par la porte - il revient par la fenêtre, en la personne d'un presque ex-ministre d'ouverture acclamé par des ombres châtelaines.
Triste époque sans promesse qui aurait fait vomir André Breton. Nous faudra-t-il donc déambuler sans but dans un décor triste où la modernité autoproclamée a non seulement détruit les horloges mais aussi les boussoles ?
Étouffement du vide. Retour aux racines de l'angoisse.
L'assourdissant silence fait un bruit de bottes. Les renfrognés semblent attendre l'Ordre tant toute parole est risible au pays des idoles pourries.
L'atomisation est atomique. Et si la terre ne se craquelle pas, il est bien possible que le ciel lui-même nous couvre de son drap.