Comme le claironnent à tous les micros qui se tendent ses chantres aux portefeuilles bien dodus, le néolibéralisme et la mondialisation exubérante c’est bon pour l’économie (la leur), les dividendes et le tourisme fiscal. Ils n’avaient juste pas prévu les échanges enthousiastes de virus et les pandémies1 dans leurs calculs, comme ils n’ont toujours pas intégré le mur de la pénurie de ressources et la bombe écologique et climatique.
Une chose est sûre, l’épidémie de coronavirus est une belle démonstration du dynamisme de cette mondialisation : Covid-19 s’échange aussi rapidement que les actions en bourse, il voyage librement (sans papiers?) en avion, s’amuse en croisière sur les paquebots… Et si les Chinois sont assignés à résidence (les Oïghours sont, eux, déjà séquestrés dans leurs camps), Covid-19 se joue de la censure communiste sur les réseaux sociaux2. Ailleurs, il est plus difficile à saisir aux frontières qu’une armada de bateaux de migrants, comme au Cambodge où des centaines de croisiéristes, dont peut-être des contaminés, se sont éparpillés dans la nature comme une volée de moineaux 3.
Seulement voilà, économiquement, les effets secondaires apparaissent. Les besogneux Chinois sont mis d’office en arrêt maladie quand ils ne passent pas par la case morgue ou prison ; les avions d’affaires fuient les foyers d’infection la queue entre les ailes ; les services de santé occidentaux craignent des pénuries de médicaments fabriqués en Chine (vive les délocalisations) ; les pétroliers dépriment devant la baisse du trafic ; les banquiers et économistes annoncent déjà une baisse d’un point de croissance… le business pourrait bien s’enrhumer. Elle est pas belle la mondialisation ?
C’est bon pour la santé
Mais on peut rester positifs tant qu’on ne crache pas ses poumons. Une baisse des échanges mondiaux, c’est une baisse des pollutions associées. Et puis, la mondialisation peut être heureuse quand elle est par exemple musicale.
Il y a 15 ans, un ingénieur du son et réalisateur, Mark Johnson, décide de faire jouer et chanter ensemble des artistes de tous les continents, de toutes cultures, sur des standards universels et populaires : musiciens de rue et stars planétaires, orchestres folkloriques ou de chambre, chorales d’enfants et de gospel, monstres sacrés du blues et divas, tous ont donné de leur talent et de leur temps avec une joie communicative pour un message et une œuvre : chanter la paix et l’universalité humaine et créer des écoles de musique pour tous les enfants, là où il n’y en a pas faute de moyens.
Tous ont été filmés dans leur cocon culturel et naturel, ça respire le bonheur, la vie, c’est un antidote à la déprime. L’équipe de Mark Johnson a ensuite fait un superbe boulot de montage et de mixage qui les fait jouer de concert.
Alors avant de choper la crève ou dès que l’actualité ou la météo vous fait plonger, allez sur le site de la fondation Playing for change4, gavez vous les yeux et les oreilles des clips et surtout passez par la case « boutique »5 pour aider à créer toujours plus d’écoles de musique pour les enfants. 15 ans, ça se fête !
4 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Playing_for_Change.
5 : cd et dvd sont en vente aussi chez votre disquaire préféré et vous trouverez de nombreux clips sur youtube.