Les lois sur l’immigration se succèdent aussi sûrement que les migrants, hommes, femmes et enfants, se noient par centaines dans les eaux des mers qui bordent le bateau ivre de l’Europe. Avec une surenchère dans la bunkerisation du continent face à ce qu’on nous présente comme des hordes de mort-de-faim. C’est The Walking Dead, où des Européens survivants de la culture blanche et chrétienne se barricadent contre des migrants grimés en zombies répugnants à éliminer. Et au casting transnational des héros protecteurs, on trouve Viktor Orbán, Giorgia Meloni, Geert Wilders… voir au générique la longue liste des extrêmes droites européennes et des droites compromises et complices. Pour la partie française de ce générique, Marine et son équipage d’anciens gudards normalisés n’ont pas eu besoin de s’exposer, laissant toute latitude aux flibustiers des droites, dites républicaines, qui s’affrontent pour mettre la main sur son butin de réserves de voix. Éric Ciotti, Gérald Darmanin, Bruno Retailleau et leurs spadassins, rescapés des derniers massacres électoraux, dictent leur loi à un gouvernement en débandade, sous le regard amusé des mercenaires du FN qui ont annoncé se joindre à la fête après l’accord de compromission. Le scénario tente de crédibiliser la théorie du « grand remplacement » menaçant de zombifier la culture judéo-chrétienne européenne. Et au bout du compte, on a un film d’horreur de série Z à vous faire gerber votre repas de fête.
Car dans ce scénario, on attendait la cavalerie, le peuple rebelle des vaillants chevaliers de toutes les gauches unifiées affrontant les vagues brunes. Ils auront été inaudibles, éparpillés, eux aussi zombifiés sans avoir combattu et finalement éliminés au montage. Ils auront eu beau crier à l’infamie une fois la bataille terminée, ils ne seront pas au générique mais s’en tireront sans trop de bleus et c’est bien là le principal. Ils auront le temps de compter leurs abattis avant que la vague scélérate des fachos vienne renverser leurs esquifs dispersés, ceux qui ont remplacé leur navire de guerre baptisé Nupes et sabordé par des amiraux d’opérette.
Les morts-de-faim continueront de se noyer et les peuples de gauche seront condamnés à errer dans une Europe forteresse à la démocratie post-apocalyptique.