Le marché Bio de Pau est le plus ancien de France. Il y a 35 ans, il naissait au pied des murs de la prison de la ville. Aujourd’hui, après avoir été chassé par les travaux de matamore de François Bayrou qui veut imprimer sa marque sur la ville, il est accueilli par la commune mitoyenne de Billères grâce à un maire volontariste dans le domaine de l’écologie sociale. La commune vient d’y construire une halle en bois en pleine collaboration avec l’association du marché. Cette association du marché bio a la particularité d’associer trois collèges : les producteurs, les commerçants et artisans et enfin les clients. Elle gère directement, en étroite association avec la mairie, l’organisation du marché.
Le marché n’a pas fermé et obtenu une autorisation préfectorale. La résistance s’y est organisée collectivement. « Grâce à l'engagement et à la pugnacité de Jean-Yves Lalanne, maire de Billère, et de son équipe municipale ; grâce à la discipline et au volontarisme des exposants producteurs, artisans, commerçants ; grâce à la disponibilité et à l'engagement des bénévoles de l'association du marché ; grâce à votre présence et votre soutien, à votre compréhension et à vos sourires bienveillants, le préfet des Pyrénées-Atlantiques a pris un arrêté d'autorisation du marché biologique de Billère pour la période de confinement », explique le bureau de l’association dans un courrier adressé aux consomm’acteurs membres. De nombreux clients bénévoles se sont en effet porté volontaires pour l’organisation forcément contrainte du marché .
« L'objectif est d'inciter nos concitoyen.ne.s à s'approvisionner auprès des producteurs.trices locaux que ce soit par les marchés, les drives fermiers, la vente à la ferme, les magasins paysans ou la livraison à domicile. Il s'agit aussi de montrer aux élu.e.s des autres communes et aux services de l'État que le bon sens permet la mise en œuvre de mesures sanitaires tout à fait honorable », note Guilhem Cabanne, membre de la Confédération paysanne et solidaire du marché bio.
Bien d’autres initiatives sont initiées sur tout le territoire, faisant des circuits courts un lien humain contre le vent mauvais du coronavirus et une bouée de sauvetage pour les petits producteurs en vente directe privés de débouchés sur les marchés. Et contrairement à ce qui s’est passé sur les marchés dans les premiers jours du confinement, les circuits courts cités par Guilhem Cabanne, auxquels on peut ajouter les Amap (association pour le maintien d’une agriculture paysanne) sont aménagés pour assurer une sécurité maximum aux clients.
Alors n’hésitez pas à les solliciter pour commander ou initier vos propres circuits de distribution en contactant tous vos amis localement, même à distance. Les réseaux sociaux auront, dans cette optique, un bien meilleur goût !
1 : Bastamag propose une carte nationale des circuits courts qui s’organisent sur le territoire national : https://www.bastamag.net/alimentation-agriculteurs-circuits-courts-amap-resilience-alternative-carte-gestes-barrieres-epidemie-coronavirus-covid19 et https://www.bastamag.net/Entraide-solidarite-covid19-ravitaillement-sdf-personnes-agees-hebergement