Opinion
Les Arabes israéliens perdront leurs droits
à cause d’une opposition honteuse,
et non à cause de Netanyahou
Gideon Levy, Haaretz, mercredi 2 juillet 2025
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Head of opposition Yair Lapid last month.
Credit: Naama Grynbaum
L'opposition israélienne est en effervescence. Gadi Eisenkot a quitté le Parti de l'unité nationale et la Knesset. Plus excitant encore, Matan Kahana a fait de même. Nos couronnes sont tombées, une à une. Seule consolation : la députée Orit Farkash-Hacohen est toujours là. Avec qui Eisenkot s'associera-t-il ? Nous retenons notre souffle. Le général à la retraite rejoindra-t-il Naftali Bennett, ou peut-être Yaïr Lapid ? Le sort du pays est incertain.
Mais le véritable visage de l'opposition a été révélé la veille de ces mesures spectaculaires, lorsque la commission de la Knesset a approuvé la destitution d'Ayman Odeh de l'Assemblée législative.
Sur les 16 membres de la commission habilités à voter, 14 ont soutenu la motion, dont des députés des partis d'opposition Yesh Atid et du Parti de l'unité nationale. Pnina Tamano-Shata et Limor Son Har-Melech, kahaniste d'extrême droite. Simon Davidson, de Yesh Atid, aux côtés de Moshe Saada, qui avait déclaré en avril qu'Israël avait l'obligation d'affamer Gaza.Un peuple, un fascisme.Pas un seul membre juif de la Knesset ne s'est élevé contre cette mesure ultranationaliste méprisable impliquant l'exclusion des Arabes. Pas un seul.
Lapid a dit que c'était personnel. Selon le chef des libéraux israéliens, Odeh soutient le terrorisme sur une base personnelle, et non communautaire, et les électeurs du parti méprisable de Lapid peuvent se détendre. Ils peuvent continuer à se sentir bien dans leur peau, les éclairés contre les sauvages, les libéraux contre les ignorants. Tu te prosternes, Yesh Atid ! Personne n'attendait rien du club des vieux garçons qu'est le Parti de l'unité nationale. Quel rapport avec la démocratie ? Le mot est bien vu lorsqu'on le crie lors des manifestations à Tel-Aviv, mais à l'épreuve, aucun membre juif de la commission de la Knesset n'est un véritable démocrate.
Odeh n'a pas besoin d'être défendu. C'est l'un des membres les plus brillants et les plus impressionnants du Parlement israélien, et l'un de ses plus grands démocrates. Seul celui qui lutte contre l'occupation comme lui est un véritable démocrate, et ceux-là sont rares à la Knesset. Tout novice en politique comprend que la destitution d'Odeh est le prélude à l'expulsion de tous les partis arabes de la Knesset, suivie du refus du droit de vote aux citoyens arabes. Tel est le plan. La droite le mène avec détermination, et l'opposition soumise le met en œuvre.
De gauche à droite, les députés de droite Simcha Rothman,
Limor Son Har-Melech et Moshe Saada, lors de la réunion
de la commission de destitution d'Ayman Odeh la semaine dernière.
Crédit : Olivier Fitoussi
Pour se purifier la conscience, ils combattent la source de tous les maux, le Premier ministre Benjamin Netanyahou et le ministre de la Justice Yariv Levin, son messager. Ils détruisent la fausse démocratie pour l'âme de laquelle l'opposition de Sa Majesté se bat jusqu'à la dernière goutte de son sang. Mais la démocratie des faux démocrates de l'opposition n'existe pas. Ce sont eux qui l'ont détruite il y a une génération, au début de l'occupation, bien plus que Levin ne le fait aujourd'hui. Il n'y a pas de démocratie dans un État d'apartheid, et il n'y en aura jamais. Lorsqu'un autre test pour la démocratie israélienne se présente – la liberté d'expression de ses représentants élus – l'opposition échoue lamentablement.
Quiconque a voté pour la destitution d'Odeh lundi ne peut plus participer aux manifestations contre le coup d'État. Ils viennent de semer le trouble le plus grave qui puisse être causé à une démocratie, en niant les droits d'une minorité pour des motifs ultranationalistes.
Même l'hypocrisie a ses limites. Cet acte est plus grave que la suppression du critère de raisonnabilité the elimination of the standard of reasonableness comme outil juridique utilisable par les tribunaux. D’ici peu, ce ne sera plus seulement la moitié des citoyens de la seule démocratie du Moyen-Orient qui seront privés de droits. Un cinquième de ses citoyens seront également privés de leurs droits de manière permanente.
Ce ne sera pas à cause des méchants, Levin, Netanyahou et consorts. Ce sera à cause des gentils, Lapid, Benny Gantz et consorts. Ce sont eux qui rendront cela possible. Inutile de s'attarder sur leur bêtise : les votes arabes sont leur seule chance d'accéder au pouvoir. Il s'agit avant tout d'apaiser leur base, qui n'apprécie guère les Arabes ces derniers temps, surtout depuis le 7 octobre. Il n'y a pas d'innocents parmi eux, ils le savent, comme dans la bande de Gaza.
Telle est la nature de l'opposition israélienne, futile et libre, qui ne mène nulle part, ni elle ni nous. Si Eisenkot rejoint Bennett, et si ce duo remporte les élections, à quoi pouvons-nous nous attendre ? Après tout, aucun des deux n'est démocrate. Ils soutiennent l'occupation et l'apartheid, tout comme la droite. Ils soutiennent désormais le copier-coller de l'occupation en Israël même, sous la forme de l'exclusion des Arabes.
Oh, quelle démocratie, quelle opposition ! Il y a de quoi se réjouir des jours de lumière post-Netanyahou.
Gideon Levy, Haaretz, mercredi 2 juillet 2025 (Traduction Google) https://www.haaretz.com/opinion/2025-07-02/ty-article-opinion/.premium/arab-israelis-will-lose-their-rights-because-of-the-shameful-opposition-not-netanyahu/00000197-cc22-dcbf-abd7-df3fadde0000