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Billet de blog 4 juillet 2025

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«Si la destruction de Gaza ne vous choque pas, le boycott le fera.» Hanin Majadli

Devant son refus de condamner le génocide à Gaza la Société israélienne de sociologie a été suspendue par l’association internationale de sociologie. Ils devraient réfléchir à l’anéantissement de Gaza, à la destruction du monde universitaire Palestinien relève Hanin Majadli qui défend le boycott contre l’occupant. Efficace quand il s’élargit à l’économie aux questions militaires et diplomatiques.

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Opinion
Si la guerre de Gaza ne choque pas les universitaires israéliens,
peut-être que les boycotts le
s choqueront.

Les universitaires israéliens sont indignés par l'ostracisme
dont ils font l'objet depuis le début de la guerre et avant elle.
Ils devraient plutôt condamner l'armée
pour la destruction de l'enseignement supérieur à Gaza
et dénoncer les universités israéliennes qui soutiennent les réservistes.

Hanin Majadli, Haaretz, jeudi 3 juillet 2025

Illustration 1

L'Institut Weizmann, où des dizaines de laboratoires répartis
dans plusieurs bâtiments ont été détruits et endommagés
par un barrage de missiles iraniens, le mois dernier.
Crédit : Hadas Parush

L'Association internationale de sociologie a annoncé cette semaine qu’elle suspendait la Société israélienne de sociologie. Il s'agit d'une mesure radicale et historique pour les Israéliens, mais elle n'est pas surprenante. Il s'agit en effet d'une mesure essentielle pour les personnes soucieuses de la normalité qui ne souhaitent pas que les pratiques israéliennes à Gaza se normalisent.

Ce n'est là qu'une des nombreuses mesures prises contre le monde universitaire israélien targeted Israeli academia ces dernières années. Des articles ont été rejetés, des demandes de lettres de recommandation ont été refusées, des invitations à des conférences ont été refusées et, surtout, des boycotts institutionnels ont eu lieu.

La réponse israélienne s'est immédiatement concentrée sur les dégâts et le sentiment de victimisation. Cela va en réalité nuire aux Israéliens qui s'opposent au gouvernement, et compromettre la possibilité pour les chercheurs de participer à des conférences, de solliciter des bourses internationales et de publier des articles. C'est dommage, mais peut-être devraient-ils réfléchir au contexte plus large.

Des dizaines de milliers de personnes ont été tuées à Gaza killed in Gaza, et des milliers d'autres sont portées disparues sous les décombres. C'est la seule chose qui compte pour l'instant. Comme l'a déclaré l'ISA, la suspension est due au refus de l'organisation israélienne de condamner le génocide à Gaza, la destruction d'universités, le meurtre d'universitaires et l'incendie de la bibliothèque principale de Gaza.

Vous ne voulez pas être boycotté ? L'ostracisme académique vous révolte ? Il est bon de rappeler qu'avant même le 7 octobre 2023 before October 7, 2023, le monde universitaire israélien était déjà un candidat naturel au boycott. Les institutions universitaires et les universitaires d'un pays occupant violant le droit international auraient dû être depuis longtemps ostracisés et boycottés.

Et ils auraient dû, au moins une fois, condamner l'armée, qui détruit les établissements d'enseignement supérieur. Ils auraient également dû dénoncer les institutions universitaires qui accordent des avantages et des exemptions aux réservistes impliqués dans des crimes de guerre.

Vous trouvez cela difficile ? Peut-être parce qu'il s'agit de vos enfants, de vos étudiants, de vos collègues. Ou parce qu'il ne s'agit plus seulement du monde universitaire, mais de votre foyer.

Illustration 2

Étudiants du campus du Mont Scopus
de l'Université hébraïque, l'année dernière.
Crédit : Olivier Fitoussi

Il ne faut pas non plus oublier les programmes universitaires spéciaux destinés aux officiers de l'armée officers in the army et du Shin Bet Shin Bet. Eux aussi sont des conjoints, des amis, des partenaires de recherche. Et cela inclut la recherche qui développe des armes utilisées à Gaza, en Cisjordanie, en Syrie et au Liban. C'est un outil de destruction déguisé en universitaire.

Les réponses des sociologues israéliens ont été pleines de regrets, de tristesse et même de condamnations – non pas pour la destruction de Gaza, mais pour la suspension elle-même. À en juger par un message de l'un des plus éminents sociologues israéliens et les réactions qui y ont été formulées, l'état d'esprit est clair : nous n'avons aucun intérêt à rejoindre un club qui refuse de nous accepter comme membres, et surtout pas un club dont l'appartenance est devenue un signe de honte.

On craignait également que de nombreux autres boycotts ne ciblent les universitaires israéliens qui s'opposent Israeli academics who oppose au gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahou.

Illustration 3

Des personnalités politiques et universitaires israéliennes
de premier plan brandissent une pancarte sur laquelle est écrit :
« Pas de démocratie, pas d'université »,
lors d'une manifestation contre le coup d'État judiciaire de 2023.
Crédit : Tomer Appelbaum

Le boycott universitaire n'est pas academic boycott isn't une réaction émotionnelle ni une pratique "woke" de radicaux sensibles qui ne comprennent pas la « complexité » – une complexité que seuls les Israéliens semblent percevoir. Le boycott s'inscrit dans une vision du monde politique ancienne, respectée et rationnelle, où la société civile lutte contre les institutions qui créent ou entretiennent l'oppression.

Les boycotts ne sont pas toujours efficaces, surtout lorsqu'ils restent dans le cadre d'un débat universitaire. Mais souvent, et c'est clairement le cas pour la question palestinienne with regard to the Palestinian issue, ils sont efficaces et peuvent prendre de l'ampleur. C'est particulièrement vrai lorsqu'ils conduisent à des boycotts plus larges – économiques, militaires et diplomatiques.

Les boycotts sont avant tout efficaces parce qu'ils choquent. Si la destruction de Gaza ne vous choque pas, peut-être que le boycott le fera.

Hanin Majadli, Haaretz, jeudi 3 juillet 2025 (Traduction Google) https://www.haaretz.com/opinion/2025-07-03/ty-article-opinion/.premium/if-the-gaza-war-doesnt-shock-israeli-academics-maybe-boycotts-will/00000197-d0f8-da1d-a5ff-f0fe92790000

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