Haaretz Today
Pourquoi « La Voix de Hind Rajab » marque déjà
une petite victoire pour les Palestiniens de Gaza
Les Palestiniens affirment que les médias internationaux
semblent mieux accepter leurs histoires lorsqu'elles sont relayées
par des médiateurs occidentaux. Si l'on en croit les réactions suscitées
par « La Voix de Hind Rajab » à Venise,
un changement est peut-être en marche.
Allison Kaplan Sommer, Haaretz, jeudi 4 septembre 2025
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Une image publiée par Mime Films/Tanit Films montre Motaz Malhees
dans une scène de « La Voix de Hind Rajab ».
Crédit : Mime Films/Tanit Films via AP
Alors que le monde entier est sous le choc face à l'ampleur des destructions, des pertes et des souffrances humaines à Gaza, il n'est pas surprenant que l'histoire palestinienne connaisse actuellement un moment culturel fort et dominant.
Mais malgré tout, l'accueil réservé à la première du film « The Voice of Hind Rajab » au Festival du film de Venise a été remarquable. Les 22 minutes d'ovation debout à la fin du film ont battu un record du festival, les applaudissements étant ponctués de slogans « Free Palestine » (Libérez la Palestine) et au moins un spectateur agitant un drapeau palestinien.
Le film est une adaptation dramatique de l'histoire vraie de Hind Rajab, une fillette de cinq ans qui s'est retrouvée piégée dans la voiture de sa famille aux côtés de six proches tués, après que les forces israéliennes l'aient criblée de balles alors qu'elle fuyait la ville de Gaza le 29 janvier 2024.
Cette image publiée par Mime Films/Tanit Films montre Nesbat Sarha,
de gauche à droite, Motaz Malhees, Saja Kilani et Clara Khoury
dans une scène de « La Voix de Hind Rajab ».
Crédit : AP
Hind a également été tuée, après avoir passé trois heures au téléphone avec le Croissant-Rouge palestinien pour demander de l'aide. La nouvelle de cet appel téléphonique a incité la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania à abandonner les autres projets sur lesquels elle travaillait et à réaliser un film sur Hind, estimant qu'il s'agissait d'une « urgence ».
Ben Hania a su choisir le moment opportun. Alors que le film et ses producteurs hollywoodiens de renom, Rooney Mara et Joaquin Phoenix, foulent le tapis rouge à Venise, à Gaza, les forces israéliennes se préparent à envahir une nouvelle fois la ville. Des dizaines de milliers de familles palestiniennes refont le même voyage que Hind Rajab, multipliant ainsi les souffrances humaines endurées par Hind et sa famille.
Joaquin Phoenix, Rooney Mara et Kaouther Ben Hania
posent sur le tapis rouge lors des arrivées
pour la projection de « La Voix de Hind Rajab »
en compétition, au 82e Festival du Film de Venise.
Italie, le 3 septembre 2025.
Crédit : Yara Nardi/ REUTERS
Le film semble être un candidat sûr pour remporter un prix au festival, et la Tunisie l'a déjà choisi comme candidat officiel pour les Oscars 2026 dans la catégorie Meilleur film international.
S'il remporte l'Oscar, ce sera le deuxième film consécutif centré sur la lutte palestinienne à obtenir cette distinction, après « No Other Land » qui a remporté l'Oscar du meilleur film documentaire en mars dernier. Et la semaine dernière, « Butcher's Stain », un autre film sur le thème de la guerre à Gaza, a remporté l'Oscar étudiant 2025. Le film suit un boucher arabo-israélien accusé à tort par son patron dans un supermarché d'avoir déchiré des affiches d'otages israéliens.
Une différence majeure entre « No Other Land » et « Butcher's Stain » d'une part, et « The Voice of Hind Rajab » d'autre part, est qu'aucun Israélien juif n'a participé à la production de ce dernier. Cela intervient également à un moment où de nombreux Palestiniens critiquent les médias internationaux, affirmant qu'ils semblent mieux accepter les récits palestiniens lorsqu'ils sont racontés par des intermédiaires occidentaux, comme si cela leur conférait une légitimité qu'ils n'auraient pas autrement. Si l'on en croit la réaction à « The Voice of Hind Rajab » à Venise, un changement pourrait être en cours.
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Allison Kaplan Sommer, Haaretz, jeudi 4 septembre 2025 (Traduction Google)