Opinion
Tous les otages, israéliens et palestiniens, doivent être libérés
Lorsqu'Israël maltraite les otages et les détenus palestiniens qu'il détient
il perd tout droit moral d'exiger la libération de ses propres otages.
Nul n'a le droit de maltraiter ainsi des êtres humains.
Gideon Levy, Haaretz, dimanche 6 juillet 2025

Des gens participent à une manifestation de soutien et de solidarité
avec les prisonniers palestiniens détenus par Israël,
dans la vieille ville de Naplouse en Cisjordanie en 2023.
Crédit : Jaafar Ashtiyeh/AFP
La mesure d'urgence la plus urgente aujourd'hui, outre la fin des massacres à Gaza, est de libérer tous les prisonniers, Israéliens et Palestiniens, des conditions épouvantables dans lesquelles ils sont détenus. Les tunnels de Gaza ou la prison de Megiddo, la captivité du Hamas ou celle du Shin Bet, sont des horreurs quasi indescriptibles. Il est regrettable qu'aucun proche des otages israéliens n'ait appelé à la libération des otages palestiniens, ou du moins à un assouplissement de leurs conditions de détention.
On ne peut juger ces familles dans leur souffrance, mais au vu des nombreux témoignages sur les conditions de détention des Palestiniens en Israël Palestinian detainees are held in Israel, on aurait pu espérer un peu d'humanité et de compassion, surtout de la part de personnes qui craignent tant pour le sort de leurs proches.
Non seulement le sadisme d’Israël peut affecter les conditions dans lesquelles nos propres captifs sont détenus, mais il y a aussi cette simple considération morale : quand Israël maltraite les otages et les détenus qu’il détient de la manière dont il le fait, il perd tout droit moral d’exiger la libération de ses propres otages.
Il est vain de comparer le centre de détention de la base militaire israélienne de Sde Teiman Israel's Sde Teiman military base aux tunnels sous Khan Younis, car il est impossible de comparer des souffrances atroces. Dans les deux cas, des êtres humains sont détenus dans des conditions inhumaines, indignes de tout être humain, pas même les membres de la brigade d'élite Nukhba du Hamas.
Compte X Vidéo https://twitter.com/i/status/1832047170012205271
Video from Meggido Prison, last year.
Nul n'a le droit de maltraiter des êtres humains de cette manière. La seule comparaison valable est celle entre les auteurs : à Gaza, ils sont membres d'une organisation considérée comme terroriste meurtrière, et en Israël, ils sont membres d'un État qui se prétend démocratique.
Seule une personne sans conscience pourrait ne pas être ébranlée par la description exemplaire faite par Hagar Shezaf (Haaretz en hébreu, vendredi) des conditions de détention des détenus et otages palestiniens : « Les soi-disant détenus administratifs, détenus sans procès, sont des otages, et ils sont des milliers. »
Le rapport d'enquête de Loveday Morris et Sufian Taha paru dans le Washington Post la semaine dernière aurait également dû bouleverser ce pays. Au total, 73 otages et détenus palestiniens sont déjà morts dans les prisons israéliennes – un chiffre choquant, et l'indifférence avec laquelle il a été accueilli l'est encore plus. Où est le temps où la mort d'un détenu en prison était considérée comme un scandale ? Le nombre de morts en captivité du Hamas est bien loin de ce chiffre.
Shezaf a décrit une histoire troublante de torture, de famine, de manque de soins médicaux et de violences – tous commis par l'État. La famine infligée par l'État, les violences et le sadisme sous les auspices de l'État. Ce n'est pas Itamar Ben-Gvir, c'est l'État d'Israël. Pourquoi est-il nécessaire de laisser mourir de faim des gens ?
De quel droit peut-on refuser des soins médicaux à 2 800 détenus atteints du fléau de la gale the scourge of scabies, ou à des milliers d’autres qui ont contracté des maladies intestinales dans ces lieux de famine et d’épidémies ?

Khalid Ahmad tient une affiche de son fils de 17 ans, Waleed,
décédé dans une prison israélienne, sur laquelle on peut lire en arabe,
dans la ville de Silwad en Cisjordanie,
au nord-est de Ramallah, mercredi, en mars.
Crédit : Nasser Nasser/AP
Dans le corps de Walid Ahmed, 17 ans 17-year-old Walid Ahmed, on a découvert une inflammation intestinale et de la gale, et il ne restait presque plus de tissu adipeux ni musculaire. Il est mort de faim à cause d'un cocktail Molotov et de pierres qu'il avait lancés, tout comme ceux lancés par les colons à Kafr Malek. L'administration pénitentiaire israélienne l'a exécuté sans procès.
Le Washington Post s'est entretenu avec des détenus sortis de cet enfer et avec des avocats qui avaient visité des prisons, et le tableau qu'ils ont décrit était le même. Eux aussi ont décrit la politique systématique de famine et le refus de soins médicaux.
« C'est Guantanamo », a déclaré l'un d'eux. C'est pire que Guantanamo si l'on considère le nombre de morts. Les photos de Palestiniens squelettiques et infirmes sortis des prisons israéliennes Palestinians who emerged from Israel's prisons au cours des dix-huit derniers mois en disent long. Elles constituent un grave acte d'accusation contre l'État d'Israël.
Dans les années 1980, j'ai pu visiter la prison de Megiddo une fois et y rencontrer des prisonniers palestiniens, à l'époque où l'armée israélienne gérait encore la prison. Les conditions de détention étaient alors humaines et relativement décentes
Mais ce ne sont pas seulement les conditions de détention qui se sont détériorées de façon méconnaissable depuis. Un autre fait scandaleux s'est produit : à l'époque, Israël avait honte des abus et tentait de les dissimuler. Aujourd'hui, Israël est fier de son sadisme et l'affiche au grand jour, y compris lors des visites honteuses de prisons par des correspondants de la télévision israélienne. Le sadisme envers les Palestiniens est devenu un élément de communication. Il permet même de gagner des voix aux élections à la Knesset.
Gideon Levy, Haaretz, dimanche 6 juillet 2025 (Traduction Google) https://www.haaretz.com/opinion/2025-07-06/ty-article-opinion/.premium/all-hostages-israeli-and-palestinian-must-be-released-from-captivity/00000197-db80-d2cb-a79f-ffab83e90000