Le cabinet israélien se réunit pour examiner la prise de Gaza,
tandis que des milliers de personnes manifestent
en faveur d'un accord sur les otages.
Des milliers de personnes, dont des otages libérés,
ont manifesté à travers Israël
lorsque Netanyahou a convoqué son cabinet
pour discuter du projet d'occupation de Gaza.
L'armée israélienne s'est opposée à ce projet,
avertissant qu'une intensification des combats israéliens
mettrait en danger les otages.
Yael Freidson, Noa Shpigel, Ben Samuels, Reuters et Jack Khoury,
Haaretz, jeudi 7 août 2025
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Des manifestants à Tel Aviv jeudi alors que le cabinet de sécurité
discute d'une prise de contrôle militaire de la bande de Gaza.
Crédit : Itai Ron
Le cabinet de sécurité israélien se réunit jeudi soir pour discuter d'une prise de contrôle militaire totale de la bande de Gaza, tandis que des milliers de personnes, dont des otages libérés, manifestent devant le bureau du Premier ministre à Jérusalem et dans tout le pays.
Les manifestants réclament un accord sur la prise d'otages et s'opposent au projet du Premier ministre Benjamin Netanyahou d'intensifier la guerre. Une source proche de Netanyahou a déclaré que ce projet prévoit la conquête progressive de nouveaux territoires à Gaza afin de contraindre le Hamas à assouplir sa position dans les négociations en cours.
Des manifestants à Jérusalem sont assis
devant le bureau du Premier ministre, jeudi.
Crédit : Olivier Fitoussi
Plus tôt jeudi, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré sur la chaîne Fox News qu'Israël achèverait la prise de contrôle de la bande de Gaza et priverait le Hamas de ses pouvoirs avant de la transmettre « à une gouvernance civile ».
« Nous avons l'intention [d'occuper Gaza] afin d'assurer notre sécurité, d'en chasser le Hamas et de permettre à toute la population de se libérer du Hamas », a déclaré Netanyahou à Bill Hemmer, de Fox News. « Nous ne voulons pas y être un organe de gouvernement. Nous voulons la remettre aux forces arabes qui la gouverneront correctement, sans nous menacer, et offriront aux Gazaouis une vie meilleure. »
Si la position de Netanyahou l'emportait et que le cabinet approuvait une prise de contrôle totale, l'armée israélienne engagerait probablement des combats même dans les zones où des otages seraient détenus– une politique que l'armée a déclaré éviter, de peur de les mettre en danger. Le chef d'état-major de l'armée israélienne, Eyal Zamir, s'oppose à cette initiative et est de plus en plus critiqué par l'entourage de Netanyahou.
Manifestations à Tel-Aviv jeudi soir.
Crédit : Itai Ron
Un haut responsable du cabinet du Premier ministre a déclaré cette semaine : « Si le chef d’état-major a un problème avec le plan, il peut démissionner. »
En réponse, Zamir a déclaré lors d’une réunion de l’état-major jeudi que Tsahal « continuerait sans crainte d’exprimer sa position… Nous sommes confrontés à des questions de vie ou de mort. »
« Nous sommes désormais en mesure de maintenir une nouvelle frontière de sécurité, tout en maintenant une pression constante sur l’ennemi », a déclaré Zamir contre de nouvelles opérations. « Nous avons l’intention de vaincre et d’effondrer le Hamas ; nous continuerons d’agir en gardant les otages à l’esprit. »
Dans un communiqué, le Hamas a qualifié les propos de Netanyahou de « coup d’État flagrant » contre le processus de négociation. « Les projets de Netanyahou d’étendre l’agression confirment sans l’ombre d’un doute qu’il cherche à se débarrasser de ses prisonniers et à les sacrifier », a-t-il ajouté.
Nous soulignons que la bande de Gaza restera invincible et que toute tentative d'agression contre le peuple palestinien entraînera un coût élevé et coûteux pour l'occupation.
À travers Israël, des milliers de personnes manifestent pour un accord sur la prise d'otages et contre l'occupation de la bande de Gaza, notamment à Haïfa, Beer-Sheva, Herzliya, Raanana, Nes Tziona, Mitzpe Ramon et Karkur.
Des milliers de personnes sont arrivées
aux manifestations à Tel Aviv jeudi soir.
Crédit : Itai Ron
Les familles des otages ont maintenu leur position en faveur d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. Idit Ohel, la mère de l'otage Alon Ohel, a déclaré avant la réunion du cabinet de sécurité que « la seule voie vers la libération des otages est la négociation ».
À Tel-Aviv, des milliers de personnes se sont rassemblées pour protester contre le gouvernement. Les manifestants ont allumé des feux de joie, qui ont été éteints par la police. Deux policiers ont confisqué une pancarte à l'avant d'une marche antigouvernementale pour des raisons qui n'ont pas été immédiatement élucidées.
Tard dans la soirée, plusieurs dizaines de manifestants ont réussi à bloquer une artère principale. La police a arrêté dix manifestants de Tel-Aviv dans la soirée, dont deux mineurs, selon les organisations de protestation.
À Jérusalem, parmi les manifestants figuraient Ilana Gritzewsky, Arbel Yehoud et Sharon Cunio-Alony, retenus en otages à Gaza et libérés dans le cadre d'accords avec le Hamas. Leurs partenaires respectifs, Matan Zangauker, Ariel Cunio et David Cunio, sont toujours détenus.
Anat Angrest, la mère de l'otage Matan, a critiqué le gouvernement Netanyahu lors de la manifestation, déclarant que « depuis un an et dix mois, nous essayons de croire à la déclaration selon laquelle vous faites tout votre possible pour les ramener, mais vous avez échoué. »
Lishay Miran Lavi, l'épouse de l'otage Omri Miran du kibboutz Nahal Oz, a ajouté : « Lorsque les plans d'intensification des combats ont été révélés, j'ai écrit, appelé, supplié et suis venue ici pour dire que nous étions là, pour qu'on nous laisse entrer, qu'on nous regarde dans les yeux et qu'on nous dise ce qu'on allait faire. Cette fois encore, ils ont refusé de faire des commentaires. »
« Nous avons eu recours à plusieurs cabinets de sécurité, mais une chose n'a pas encore été faite : conclure un accord global... pour mettre fin à la guerre en échange du retour de tous les otages », a-t-elle déclaré.
Einav Zangauker, mère de l'otage Matan,
lors de la manifestation de jeudi à Jérusalem.
Crédit : Oren Ben Hakoon
Le chef de l'opposition Yair Lapid avait critiqué la proposition, déclarant : « Ce que Netanyahu propose, c'est davantage de guerre, davantage d'otages morts, davantage d'avis "autorisés à être publiés" et des dizaines de milliards de shekels provenant des contribuables gaspillés pour les fantasmes de Ben-Gvir et Smotrich. »
Une réunion de trois heures a eu lieu en début de semaine, au cours de laquelle Netanyahou, le chef d'état-major de Tsahal, Eyal Zamir, le ministre de la Défense, Israel Katz, et le ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer, ont discuté de l'avenir de la guerre à Gaza.
Plus tôt cette année, Israël et les États-Unis ont rejeté une proposition égyptienne, soutenue par les dirigeants arabes, qui prévoyait la création d'un comité administratif composé de technocrates palestiniens indépendants et professionnels, chargés de la gouvernance de Gaza après la fin de la guerre.
On ne savait pas si Netanyahou envisageait une prise de pouvoir prolongée ou une opération à court terme visant à démanteler le Hamas et à libérer les otages israéliens. Le contrôle total du territoire annulerait la décision d'Israël de 2005 de retirer les citoyens et les soldats israéliens de Gaza.
Yael Freidson, Noa Shpigel, Ben Samuels, Reuters et Jack Khoury, Haaretz, jeudi 7 août 2025 (Traduction Google) https://www.haaretz.com/israel-news/2025-08-07/ty-article/.premium/israels-cabinet-meets-to-weigh-gaza-takeover-as-thousands-protest-for-hostage-deal/00000198-85a0-d9db-a9be-87ab6b680000