Analyse
Pas à pas, le gouvernement israélien met en place
un programme visant à changer complètement le pays
La coalition israélienne cherche à se débarrasser de la procureure générale
et du chef du Shin Bet, à mettre les ultra-orthodoxes à l'aise et
à discréditer systématiquement le juge Isaac Amit.
Le gouvernement a du mal avec le « droit » dans de nombreux domaines.
Yossi Verter, Haaretz, jeudi 6 mars 2025
(Traduction DeepL)
La procureure générale Gali Baharav Miara à la Knesset, en novembre.
Credit: Naama Grynbaum
Trois personnes sont actuellement les seules à bloquer la transformation d'Israël d'un statut de démocratie - attaqué en permanence par son propre gouvernement - en une autocratie nationale et messianique à la limite du fascisme. Il s'agit de la procureure générale Gali Baharav-Miara, du chef du service de sécurité Shin Bet Ronen Bar et du président de la Cour suprême Isaac Amit.
Ces trois personnes ont dû faire face à une campagne d'incitation et de diffamation d'une ampleur sans précédent de la part du gouvernement et de ses représentants à la Knesset sur les médias sociaux et dans certains médias traditionnels.
Cette campagne a été menée par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, par l'intermédiaire d'une bande d'anges de la destruction, dont le chef est le ministre de la justice Yariv Levin. Mercredi soir, M. Levin, au nom de son patron, a entamé le processus d'éviction de la procureure général began the process of ousting the attorney general..
Mme Baharav-Miara est la procureure générale dans le procès de M. Netanyahou he Netanyahu trial, dont la phase de contre-interrogatoire n'est plus qu'à quelques semaines. En outre, elle a insisté pour que la loi soit appliquée en ce qui concerne l'enrôlement des Haredi et pour que des sanctions financières soient imposées à ceux qui refusent de s'enrôler. Elle a empêché, et continue d'empêcher, des centaines d'actions illégales et criminelles que le gouvernement a cherché à entreprendre.
Le moment choisi par Levin ne peut être dissocié de la politique de coalition. Le 24 mars, le budget de l'État doit être approuvé par la Knesset, faute de quoi le gouvernement tombera. De nombreux législateurs haredi exigent une exemption totale de la conscription avant cette date.
Mercredi, la procureure générale a envoyé une lettre au ministre de la défense Israël Katz sent a sharply worded letter to Defense Minister Israel Katz (qui tente de donner la fausse impression que la loi qu'il soutient entraînera un recrutement important de dizaines de milliers d'insoumis) pour lui demander de se conformer aux exigences de la loi.
Le gouvernement a du mal à respecter “la loi” dans de nombreux domaines. Le lancement de la procédure de destitution est destiné à leur montrer à quel point Netanyahou est sérieux et à les rassurer sur le fait que le gouvernement a le cœur à l'ouvrage : bientôt, nous la forcerons à partir et mettrons à sa place une non-entité, qui nous permettra d'adopter une loi sur l’évasion électorale pour la gloire de Mea Shearim.
Laissons simplement passer les vacances de printemps de la Knesset, disent les collaborateurs du premier ministre à leurs partenaires ultra-orthodoxes, et lorsque les législateurs se réuniront à nouveau pour l'été, après la fête de l'Indépendance, Baharav-Miara ne sera plus là pour nous déranger.
Netanyahou, Levin et presque tous les autres ministres et membres de la coalition ont essayé, au cours des 26 derniers mois have tried over the past 26 months, de rendre la vie de la procureure générale intenable afin qu'elle démissionne de sa propre initiative.
Mais avec un courage rare et une patience infinie and endless patience, elle n'a pas cédé. Aujourd'hui, le gouvernement du coup d'État et du massacre n'a d'autre choix que d'essayer de l'évincer officiellement. Il s'agit d'une longue procédure qui devrait se terminer, comme d'habitude, devant la Haute Cour de justice. Ses chances de succès ne semblent pas acquises.
Levin est l'un des principaux responsables de la réforme judiciaire chiefly responsible for the judicial overhaul, , qui a affaibli Israël et réduit la force de dissuasion de l'armée, contribuant ainsi à l'attaque du Hamas du 7 octobre. S'il avait eu ne serait-ce qu'une goutte d'intégrité (et de honte), il aurait quitté la vie publique.
Shin Bet Chief Ronen Bar, in May.
Credit: Naama Grynbaum
Mais le grand prêtre de la haine et de l'hostilité à l'égard de l'État de droit et de ses représentants est déterminé à achever le travail de destruction de l'État destroying the state qu'il n'a pas réussi à accomplir lors du coup d'État.
Jamais, dans l'histoire du gouvernement israélien, une personne aussi dangereuse, et souvent apparemment psychotique, n'a occupé un poste à responsabilité. La lettre qu'il a adressée mercredi soir au secrétaire du cabinet était truffée d'insultes, de jurons grossiers et d'injures à l'encontre de la procureure générale. C'est son style, c'est l'essence même de l'homme : une véritable ordure, un échec total.
Ronen Bar, le deuxième garde-barrière, s'est vu signifier explicitement par le cabinet du Premier ministre qu'il devait démissionner that he must resign. On lui a laissé entendre que s'il ne le faisait pas, il serait licencié. Les personnes qui le menacent sont celles qui font l'objet d'une enquête du Shin Bet, soupçonné de liens illicites avec le Qatar illicit ties with Qatar, un État ennemi.
La mafia dirigée par Netanyahou ne peut pas licencier le juge Amit, elle s'attache donc à le discréditer systématiquement, d'une part, et, d'autre part, à promouvoir à la Knesset une législation qui portera atteinte à l'indépendance de la Cour suprême et à l'ensemble du système juridique.
Menaces, calomnies, mensonges, incitations. Un pas après l'autre, sous les auspices de la guerre, sous les auspices des négociations sur les otages, le gouvernement avance dans ses objectifs de changer le visage du pays.
M. Netanyahou est revenu de sa visite au président des États-Unis d’Amérique Donald Trump (qui prend des mesures similaires aux EU) et souhaite faire de même ici.
Mercredi, M. Netanyahou a fait preuve d'un rare sens politique en prononçant un discours d'adieu respectueux au chef d'état-major sortant, Herzl Halevi. Le moment est passé très vite.
Et en ce qui concerne les prétendus talents d'homme d'État, le ministre des affaires étrangères, Gideon Saar, a fait preuve d'une grande discrétion : Le ministre des affaires étrangères, Gideon Sa'ar, s'est empressé d'annoncer mercredi soir qu'il soutenait l'éviction de la procureure générale qu'il avait nommé et dont il était fier (jusqu'au moment où il a rejoint le gouvernement de l'échec).
« J'ai appris de mes erreurs », a-t-il expliqué. Il a ainsi achevé le processus accéléré qui fait de lui un bibiiste à part entière. Au cours des mois qu'il a passés au gouvernement, il a systématiquement changé : de partisan et admirateur de Baharav Miara, il est devenu un critique méchant et sarcastique. Aujourd'hui, il l'a poignardée et a retourné le couteau dans la plaie.
Dans sa fuite embarrassante vers le Likoud, il n'y a pas de prix qu'il n'est pas prêt à payer. « Là où il n'y a pas d'hommes, essayez d'être un homme », disent les Pirkei Avot*. Il a cessé d'essayer depuis longtemps.
*Éthique des pères.
Yossi Verter, Haaretz, jeudi 6 mars 2025 https://www.haaretz.com/israel-news/2025-03-06/ty-article/.premium/step-by-step-israels-government-is-pushing-an-agenda-to-completely-change-the-country/00000195-682d-d20b-a1b7-f9ef1c4e0000