Éditorial
Les crimes présumés du bureau de Netanyahou
pourraient rivaliser avec ceux d'une mafia
Haaretz Editorial, 11 novembre

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Le peu qui a été publié à ce jour sur les trois affaires impliquant le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu laisse soupçonner que les crimes commis sont du genre à rivaliser avec ceux d'une mafia. Ce n'est pas la soif d'argent qui est à l'origine de ces affaires, mais celle du pouvoir. À première vue, ils montrent clairement une tentative d'utilisation d'informations sensibles pour élaborer un récit qui servirait le premier ministre.
Ces affaires ne doivent pas être considérées comme sans rapport les unes avec les autres. Elles ont toutes trois un objectif commun : effacer des livres d'histoire la responsabilité du Premier ministre Benjamin Netanyahu dans le massacre du 7 octobre 2023 et lui fournir des éléments qu'il pourra utiliser pour rejeter la faute exclusivement sur l'establishment de la défense, ainsi que pour contrôler l'opinion publique et étouffer les protestations à son encontre.
Le premier cas concerne des soupçons selon lesquels le bureau de M. Netanyahu aurait tenté de modifier les procès-verbaux des réunions du cabinet de sécurité qui ont eu lieu pendant la guerre, ainsi que les transcriptions des conversations. Modifier les procès-verbaux signifie effectivement modifier les preuves d'une manière qui lui serait favorable dans toute commission d'enquête d'État qui chercherait à déterminer son rôle dans la catastrophe. Modifier le procès-verbal lui permet également de réécrire l'histoire.
Mais pour modifier les procès-verbaux, il faut y avoir accès. Or, la tentative d'obtenir ces procès-verbaux a entraîné le cabinet du Premier ministre dans une autre enquête. Pour obtenir l'accès à des procès-verbaux datant des premiers jours de la guerre, les membres de son bureau sont soupçonnés d'avoir extorqué un officier supérieur du secrétariat militaire qui travaillait jusqu'à récemment avec le bureau du Premier ministre.
La troisième enquête découle de soupçons selon lesquels le personnel de la défense a extrait des informations sensibles des systèmes informatiques des Forces de défense israéliennes, en violation de la loi, et les a transmises à Eli Feldstein, qui était porte-parole du bureau du Premier ministre.
Ces informations sont ensuite soupçonnées d'avoir été manipulées de manière à étayer les affirmations de M. Netanyahou avant d'être transmises aux médias internationaux. C'est ainsi que le journal allemand Bild a fini par publier un rapport inexact laissant entendre que l'ancien chef du Hamas, Yahya Sinwar, avait été encouragé par les manifestations contre le gouvernement. Cette guerre psychologique contre l'opinion publique israélienne a d'ailleurs réussi. L'effervescence publique qui a suivi l'assassinat de six otages dans un tunnel sous la ville gazaouie de Rafah à la fin du mois d'août s'est apaisée à la suite de ce rapport.
La réponse de M. Netanyahu ne fait que renforcer l'impression que son bureau est engagé dans un comportement de mafioso. « Il s'agit d'une chasse aux sorcières organisée dans le but de saper la direction du pays », a-t-il déclaré dimanche, sans la moindre honte.
Ces trois enquêtes doivent être poursuivies afin de découvrir la vérité. Néanmoins, nous ne devons pas succomber à l'illusion que cela suffira à vaincre l'État profond pro-Netanyahou, qui travaille sans relâche pour rejeter la responsabilité du 7 octobre sur l'armée, le service de sécurité Shin Bet et l'ancien ministre de la défense Yoav Gallant. Et il fait tout cela pour que l'homme qui, pendant des années, a conduit Israël tout droit à la catastrophe du 7 octobre - le Premier ministre Benjamin Netanyahu - puisse échapper aux jugements de la justice pénale, de l'opinion publique et de l'histoire.
Haaretz Editorial, 11 novembre (Traduction DeepL) https://www.haaretz.com/opinion/editorial/2024-11-11/ty-article/netanyahus-offices-alleged-crimes-could-rival-those-of-a-mafia/00000193-17d1-def0-a3f7-bff31cb60000