Ce week-end à Gaza : l’enfer ? Trump est « l’ennemi le plus dangereux d’Israël »

Opinion
Comment Israël réagirait-il si Trump appelait
à la création de camps de la mort à Gaza ?

Gideon Levy, Haaretz, mercredi 12 février 2025
(Traduction DeepL)

Le président américain Donald Trump et le Premier ministre Benjamin Netanyahu
dans le bureau ovale le 4 février 2025.
Crédit : AFP/ANDREW CABALLERO-REYNOLDS

Et si le président américain Donald Trump proposait de créer des camps de la mort pour les habitants de la bande de Gaza ? Que se passerait-il alors ? Israël réagirait exactement comme il l'a fait pour ses idées de transfert, avec extase à droite et indifférence dans le camp centriste.

Yair Lapid annoncerait qu'il se rendra à Washington pour présenter un « plan complémentaire », comme il s'était proposé de le faire pour le plan de transfert. Benny Gantz dira que ce plan est « créatif, original et intéressant ». Bezalel Smotrich Bezalel Smotrich, avec son état d'esprit messianique, dira : « Dieu a fait des merveilles pour nous et nous nous en réjouissons ». Benjamin Netanyahou Benjamin Netanyahu monte dans les sondages d'opinion.

La question n'est plus hypothétique no longer a hypothetical. Trump ne suggérera pas explicitement des camps de la mort, mais il a déjà consenti à ce qu'Israël poursuive une guerre continuing a war qui n'en est pas une, mais plutôt un assaut barbare sur une étendue de terre désolée. À partir de là, le chemin vers l'anéantissement est court, et Israël ne sourcillera pas. Trump l'a approuvé. Après tout, personne en Israël ne s'est levé pour dire au président des États-Unis « merci pour vos idées, mais Israël ne soutiendra jamais l'expulsion des Palestiniens de la bande de Gaza ».

Dès lors, pourquoi être sûr que si Trump proposait d'anéantir toute personne refusant d'évacuer Gaza, Israël ne coopérerait pas avec lui ? Tout comme Trump a exposé le sentiment de transfert qui bat dans le cœur de presque tous les Israéliens et qui vise à résoudre le problème « une fois pour toutes » solving the problem "once and for all", il pourrait encore exposer un élément plus sombre, le sentiment que « c'est nous ou eux ».

Ce n'est pas un hasard si un personnage louche comme Trump est devenu un guide pour Israël. Il est exactement ce que nous voulions et ce dont nous rêvions : un blanchisseur de crimes. Il pourrait bien s'avérer être le président américain qui a causé le plus de dommages jamais infligés à Israël. Il y a eu des présidents qui étaient avares d'aide, d'autres qui étaient aigris à l'égard d'Israël, qui le menaçaient même. Il n'y a jamais eu de président qui ait entrepris de détruire les derniers vestiges de la moralité d'Israël. Désormais, tout ce que Trump approuvera deviendra l'étalon-or d'Israël.

Trump pousse maintenant Israël à reprendre ses attaques sur la bande de Gaza, en fixant des conditions impossibles pour le Hamas : Tous les otages doivent être rendus avant samedi midi, pas une minute plus tard, comme le fait la mafia. Et si seulement trois otages sont rendus, comme convenu ? Les portes de l'enfer s'ouvriront.

Elles ne s'ouvriront pas seulement à Gaza, qui a déjà été transformée en enfer. Elles s'ouvriront aussi en Israël. Israël perdra ses dernières contraintes. Trump a donné sa permission. Mais Trump ne sera plus là un jour. Il pourrait perdre tout intérêt avant cela, et Israël sera laissé avec les dommages qu'il a causés, des dommages infligés par un État criminel et lépreux.

Aucune diplomatie publique ni aucun ami ne pourra le sauver s'il suit la voie de son nouvel oracle éthique. Aucune accusation d'antisémitisme antisemitism ne fera taire le choc du monde si Israël se lance dans une nouvelle série de combats dans l'enclave.

Des Palestiniens marchent devant un tas d'ordures en feu
dans la ville de Gaza, le mercredi 12 février 2025.
Crédit : Jehad Alshrafi, AP

On ne saurait trop insister sur l'intensité des dégâts. La reprise des attaques contre Gaza, avec la permission et sous l'autorité de l'administration américaine, doit être bloquée en Israël. Parallèlement à la campagne désespérée pour le retour des otages, une nouvelle campagne doit être lancée contre Trump et ses idées farfelues.

Cependant, non seulement il n'y a personne qui puisse mener une telle campagne, mais il n'y a personne non plus qui puisse l'initier. Les seules batailles menées ici actuellement, pour les otages et pour la destitution de Netanyahou, sont importantes, mais elles ne peuvent pas rester les seules.

La reprise de la « guerre » est le plus grand désastre auquel nous sommes confrontés, annonçant un génocide, sans plus de discussion sur les définitions. Après tout, à quoi ressemblerait une « guerre » aujourd'hui, si ce n'est à un assaut contre des dizaines de milliers de réfugiés qui n'ont plus rien ? Que signifie l'arrêt de l'aide humanitaire, du carburant, des médicaments et de l'eau, si ce n'est un génocide ? Nous pourrions découvrir que les 16 premiers mois de la guerre n'étaient qu'un début, que les 50 000 premiers morts n'étaient qu'un prélude.

Demandez à n'importe quel Israélien et il vous dira que Trump est un ami d'Israël, mais Trump est en fait l'ennemi le plus dangereux d'Israël à l'heure actuelle. Le Hamas et le Hezbollah ne le détruiront jamais comme il le fera.

Gideon Levy, Haaretz, mercredi 12 février 2025 (Traduction DeepL) https://www.haaretz.com/opinion/2025-02-12/ty-article-opinion/.premium/how-would-israel-respond-if-trump-called-for-death-camps-in-gaza/00000194-fb61-d747-afde-fb6149df0000