Éditorial
La vision de Netanyahou d'Israël comme « Super Sparte »
signifie un siège éternel
Haaretz Editorial, mardi 16 septembre 2025
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Le Premier ministre Benjamin Netanyahou souhaite faire comprendre
une fois pour toutes à l'opinion publique israélienne
que l'institution démocratique qu'est le journalisme est morte.
Crédit : Abir Sultan, AP
Alors que les dirigeants de l'Iran, de l'Arabie saoudite, de la Jordanie, de l'Égypte et les représentants d'autres membres de la Ligue arabe et de l'Organisation de coopération islamique se réunissaient à Doha pour un sommet d'urgence à la suite de la tentative d'assassinat par Israël de l'équipe de négociation du Hamas à Doha, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a présenté l'isolement d'Israël comme une fatalité. Dans un discours prononcé devant de hauts responsables du Trésor, M. Netanyahu a admis qu'Israël était « dans une sorte d'isolement », suggérant qu'« Israël se comporte comme s'il était Sparte », transformant son économie et sa société en une machine de guerre.
M. Netanyahu ne cherche pas seulement à justifier un échec diplomatique et sécuritaire, il tente de lui donner une aura idéologique. Cependant, contrairement à ses explications populistes, cet isolement n'est pas le résultat des « campagnes qataries Qatari campaigns » ou de l'action des « minorités islamiques belliqueuses » en Europe occidentale, mais bien celui des politiques menées par son gouvernement. Au lieu d'écouter les avertissements de ses partenaires et le message sans équivoque de la communauté internationale – libérer les otages, mettre fin à la destruction de Gaza et promouvoir une solution diplomatique –, Netanyahu prône une vie sous siège éternel.
Au lieu de rassurer le public et de promettre qu'il ferait tout pour mettre fin à l'isolement diplomatique, il a laissé entendre de nouvelles menaces vagues. « Même lorsque vous renversez une certaine puissance... d'autres forces remontent à la surface... Je ne citerai pas de noms. Réfléchissez par vous-mêmes aux risques que cela comporte », a-t-il déclaré. Lorsque de tels propos sont tenus dans le contexte d'un sommet international, l'imagination et l'irresponsabilité de « M. Sécurité » n'ont plus de limites.
L'isolement ne concerne pas seulement le monde extérieur. L'insistance de Netanyahu à étendre les opérations terrestres à Gaza expanding the ground maneuver in Gaza, contrairement à la position du chef d'état-major de l'armée israélienne et des hauts responsables de la défense, révèle l'ampleur du fossé qui les sépare. Alors que l'armée met en garde contre le fait que s'enfoncer profondément dans Gaza mettrait en danger la vie des otages et entraînerait Israël dans une guerre sans fin contre une guérilla urbaine, le Premier ministre est déterminé à « accélérer l'opération ».
On a appris dimanche que, selon le chef d'état-major de l'armée, Netanyahu ne fournit même pas à l'armée israélienne un objectif clair pour cette manœuvre. On ne saurait trop insister sur la gravité et le danger d'une telle rupture avec le monde et l'armée.
Sparte n'est pas un modèle que devrait imiter un pays qui embrasse la vie. Quiconque souhaite transformer Israël en une Sparte mène le pays à la catastrophe. Les Israéliens devraient écouter les paroles Israelis should listen to the words que leur a adressées dimanche le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi depuis Doha : « Ce qui se passe actuellement nuit à l'avenir de la paix, menace votre sécurité et celle des populations de cette région, bloque toute chance de nouveaux accords de paix, tout en nuisant aux accords existants avec les pays de la région. »
Au lieu d'élever les murs du ghetto, Israël doit faire le contraire. Il doit signer un accord sur les otages, mettre fin à la guerre, dire oui à un partenariat régional, écouter le monde et accepter sa volonté d'être le garant du « lendemain » à Gaza.
L'article ci-dessus est l'éditorial principal du Haaretz, tel que publié dans les journaux hébreux et anglais en Israël.
Haaretz Editorial, mardi 16 septembre 2025 (Traduction DeepL)