Opinion
Israël procède également à un nettoyage ethnique
en Cisjordanie
Hanin Majadli, Haaretz, vendredi 18 juillet 2025
Agrandissement : Illustration 1
Un Palestinien marche au milieu de voitures détruites
qui ont été incendiées lors d'une attaque nocturne
de colons israéliens contre le village de Burqa,
à l'est de Ramallah, en Cisjordanie occupée par Israël,
le 15 juillet 2025.
(Photo de Zain JAAFAR / AFP)Crédit : AFP/ZAIN JAAFAR
Tous les regards sont tournés vers la bande de Gaza, à juste titre. Une guerre d'anéantissement sans précédent y est menée, sans laisser une pierre debout. Mais précisément à cause de la lumière aveuglante des flammes à Gaza, nous devons tourner notre regard – ou, plus exactement, l'élargir – vers la Cisjordanie. Sous le couvert de la destruction de Gaza, Israël mène simultanément deux opérations : un génocide à Gaza et un nettoyage ethnique en Cisjordanie.
Depuis le 7 octobre 2023, au moins 964 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie, la plupart par des tirs de soldats ou de colons gunfire from either soldiers or settlers.. 2025 est déjà l'année la plus meurtrière pour les Palestiniens de Cisjordanie depuis le début du siècle.
Jénine, Tulkarem, Naplouse et la région du mont Hébron subissent un processus systématique de déplacement et de destruction. Des maisons sont démolies et incendiées, des habitants sont battus, des infrastructures civiles sont détruites et des communautés entières sont déracinées. Des centaines d'incidents de violence, de vols et d'incendies criminels ont été recensés. Au mieux, l'establishment ferme les yeux et collabore souvent.
La guerre à Gaza a permis à Israël de promouvoir une nouvelle réalité politique, celle de la terre brûlée, où l'espace alloué aux Palestiniens peut être réduit de plus en plus. Le système est sophistiqué, brutal et efficace. En Cisjordanie, on observe un nettoyage ethnique discret there is quiet ethnic cleansing, et à Gaza, une annihilation totale. Mais l'objectif est le même dans les deux cas : pousser les Palestiniens à bout jusqu'à leur disparition.
Je m'interroge parfois sur les Israéliens qui s'opposent au gouvernement, et ostensiblement à l'occupation aussi, mais qui affirment pourtant que leur fils ou leur fille sert désormais dans l'armée. Ne ressentent-ils pas un brin de honte ? Ne ressentent-ils pas un léger malaise à livrer leurs enfants à un système qui commet des crimes contre l'humanité ? Ne sont-ils pas gênés ?
Israeli forces in the West Bank.
Credit: IDF Spokesperson's Unit
Alors que la plupart des Israéliens envoient encore leurs enfants servir dans le système d'occupation en Cisjordanie et à Gaza, un petit groupe de citoyens juifs, ayant choisi de s'écarter des sentiers battus, opère dans ce contexte. C'est dérisoire, mais cela inspire l'espoir. Ils ne portent pas d'uniformes de couleur olive pour surveiller les checkpoints ; ils protègent les oliveraies, les sources et les villages palestiniens aux côtés des familles qui vivent sous la menace, des troupeaux volés et des vergers détruits.
Ils se tiennent là conscients que leur statut de Juifs leur permet de réduire l'usage des armes. Précisément parce qu'ils reconnaissent que les Juifs bénéficient d'une plus grande protection en vertu des lois discriminatoires israéliennes Jews enjoy more protection under Israel's discriminatory laws – c'est ce que signifie exercer ses privilèges – leur présence en Cisjordanie est devenue un facteur crucial, voire décisif.
Ils ne sont ni des « âmes sensibles » ni des « hipsters », et leurs activités ne visent pas à apaiser leur conscience. Mais même s'ils l'étaient, leur intervention directe est bienvenue dans une réalité de terreur quotidienne.
Dans un pays qui parle le langage du génocide et mène une politique de destruction et d'annihilation, dans une société devenue hostile à toute déviation par rapport au consensus national sanguinaire, dans un climat politique où prôner la clémence est radical et exiger l'arrêt des massacres est considéré comme une propagande hostile, il n’y a pas que les Palestiniens qui sont vulnérables à la violence. Les Juifs qui refusent de coopérer avec le régime le sont aussi.
Leur insistance à défendre les valeurs morales fondamentales exige un courage inconcevable. Par conséquent, aujourd'hui plus que jamais, alors qu'Israël dégénère en une dictature militaire déclarée – y compris pour les Juifs qui s'opposent au régime – nous devons nous rappeler qui a défendu l'histoire. Ceux qui s'engageront pour protéger les Palestiniens sous le feu des attaques seront les Justes parmi les Nations de demain.
Hanin Majadli, Haaretz, vendredi 18 juillet 2025 (Traduction Google) https://www.haaretz.com/opinion/2025-07-18/ty-article-opinion/.premium/israel-is-ethnically-cleansing-the-west-bank-too/00000198-1971-dc66-afb8-7f758ce30000