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Billet de blog 19 mai 2025

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Pas une guerre: “Une attaque barbare” de toute une société contre des affamés errants

Toute la société israélienne formatée par la propagande des médias est derrière Netanyahou dans le massacre des gazaouis. Du chef d’état-major aux pilotes et soldats personne ne rechigne à rien. Ils mériteront des «citations pour génocide». Tu as «rasé Gaza?» demanderont leurs enfants, bombardé hôpitaux, écoles, tentes, des journalistes? “L’histoire jugera”. Gideon Levy.

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Opinion
Cessez de parler de « guerre » à Gaza
et de contribuer à l'entreprise génocidaire de Netanyahou

Gideon Levy, Haaretz, lundi 19 mai 2025
(Traduction Google)

Illustration 1

Des Palestiniens sont assis sur le site d'une frappe israélienne sur une maison,
à Jabalya, dans le nord de la bande de Gaza, dimanche 18 mai 2025.
Credit: Mahmoud Issa/Reuters

Ce week-end, l'armée israélienne a lancé une opération de destruction à Gaza à laquelle tout Israël est associé, que ce soit par ses actes, son mépris ou son indifférence. Personne ne sera absous. Bien sûr, Benjamin Netanyahou est le premier et le plus complice.

Le Premier ministre écrit le chapitre le plus décisif de sa vie politique. C'est ainsi qu'on se souviendra de lui. Ni pour le coup d'État, ni pour ses premières réalisations, ni pour l'échec de son gouvernement, ni pour ses inculpations et procès criminels. Les chars du génocide chariots of genocide que conduit désormais l'armée israélienne sous son commandement définiront son héritage.

On se souviendra à jamais de lui comme du destructeur de Gaza. Tout le reste est pâle en comparaison et sera oublié, comme neige au soleil. Dans 50 ans, son article Wikipédia désignera Benjamin Netanyahou comme le destructeur de Gaza. Heureusement pour eux, tous ses ministres seront oubliés. Pas un seul de cette équipe hétéroclite, insensée et sans vergogne ne restera dans les mémoires, pas même le ministre de la Défense Israël Katz.

Le principal entrepreneur est le chef d'état-major de Tsahal, Eyal Zamir. Il a promis de mener à bien cette entreprise de destruction. C'est ainsi que l'on se souviendra de lui, Zamir, le chef d'état-major de la destruction. Le commandant de l'armée de l'air israélienne, Tomer Bar, sera son partenaire principal, le pilote en chef de la force de destruction aérienne dont les pilotes ont massacré un nombre considérable de personnes depuis le ciel, sans discrimination et sans pitié, et qui vont maintenant poursuivre leur action avec encore plus d'acharnement, sans but et sans raison. Leurs crimes sont impardonnables. Leurs mains sont rouges de sang. Si quelqu'un avait encore des doutes, ces 19 derniers mois ont démontré que les pilotes de l'armée de l'air ne sont pas fait pour ça.

L'Histoire les jugera, tout comme les hauts gradés de l'armée israélienne, dont aucun n'a eu le courage de refuser, de s'exprimer ou de renoncer à ses rangs. C'est ainsi que l'on se souviendra de ces commandants de Tsahal, même s'ils restent les héros du moment pour de nombreux Israéliens. Qu'ils soient jugés à La Haye ou non, ils seront jugés devant l'Histoire, ce qui compte le plus.

Ils n'ont pas envoyé Tsahal dans une guerre de plus – il n'y a plus personne contre qui la mener – mais dans une opération de destruction explicite et déclarée. Récemment, tout le camouflage a été retiré non seulement des machines à tuer, mais aussi des mots clés utilisés : Israël affirme vouloir provoquer la destruction complète et définitive de Gaza, concentrer les réfugiés restants dans une zone dense, après les avoir affamés pendant deux mois et demi, et les vaincre. Ce n'est pas une guerre – dans une guerre, il y a deux camps – mais plutôt une attaque barbare contre des vagues de décombres et deux millions de personnes déplacées et démunies, choquées, épuisées, handicapées et malades, sans abri ni refuge. Si Tsahal ose décerner des citations de mérite au lendemain de cette « guerre », ce seront des citations de génocide pour ses commandants exceptionnels.

Tout comme les commandants, les soldats impliqués sont complices. Une minorité d'entre eux regrettera un jour. Les autres refouleront leur culpabilité. Et que diront-ils à leurs enfants ? Qu'ils ont rasé Gaza ? Qu'ils ont bombardé des hôpitaux That they shelled hospitals et des écoles ? Mais cela ne se limite pas au gouvernement et à l'armée. Il y a ceux qui ont couvert, encouragé, incité, dissimulé et menti – la grande majorité des médias israéliens. On leur attribuera également la destruction de Gaza. Ils y ont été impliqués – et comment. C'est là le point le plus bas des médias israéliens.

Un esprit d'incitation a prévalu dans les studios de télévision, des présentateurs aux manières douces aux intervenants fascistes en passant par la plupart des « reporters » militaires. Ils ont constitué une vaste armée de propagandistes nationalistes qui l'ont incitée et légitimée.

Un paysage médiatique courageux et honnête aurait pu empêcher cette opération militaire, mais rien de tel. Des médias professionnels qui nous auraient montré Gaza au cours des 19 derniers mois plutôt que de la dissimuler honteusement pour rassurer les téléspectateurs ; des médias qui auraient dit la vérité sur la reprise de la « guerre », qui auraient poussé de nombreux Israéliens à descendre dans la rue, non seulement pour les otages, mais aussi pour deux millions d'innocents. Les petits-enfants des présentateurs Yonit Levy et Dany Cushmaro pourraient aussi leur demander un jour : « Étiez-vous favorables à cela ? Et sinon, pourquoi avez-vous tout normalisé ?» Les petits-enfants des reporters militaires Nir Dvori, Or Heller et autres va-t-en-guerre ne leur poseront aucune question. Ils auront honte.

Gideon Levy, Haaretz, lundi 19 mai 2025 (Traduction Google) https://www.haaretz.com/opinion/2025-05-19/ty-article/.premium/stop-calling-it-a-gaza-war-stop-being-part-of-netanyahus-genocidal-legacy/00000196-e40c-d0bf-adde-ed4f3d070000

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