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Billet de blog 22 août 2024

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Biden – Blinken, les deux faces de l’Amérique tachées dans le sang de Gaza

Biden déclare à Chicago vouloir mettre fin à la guerre. Mais quelques heures avant à Jérusalem Blinken fait le contraire face à Netanyahou en s’alignant sur ses propositions impossibles à accepter pour le Hamas et garantissant la poursuite de la monstruosité en cours à Gaza. « À en juger par son comportement, l'Amérique veut la guerre et le génocide. » Gideon Levy, Haaretz, 21 août.

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La capitulation de Biden face à Netanyahou est une trahison de ses valeurs

Gideon Levy, Haaretz, 21 août

(Traduction DeepL)

Quelques heures seulement ont séparé la rencontre d'Antony Blinken et de Benjamin Netanyahou à Jérusalem et le discours émouvant et impressionnant du président américain à la Convention nationale du parti démocrate à Chicago. Mais la distance entre les sublimes propos de Joe Biden et la capitulation de son secrétaire d'État est inconcevable.

A Chicago, le président a tapé du poing sur le pupitre, avec acharnement et conviction : « Nous travaillons 24 heures sur 24 pour fiercely and with conviction: "We're working around the clock [...] acheminer une aide humanitaire sanitaire et alimentaire à Gaza [...] et enfin, enfin, enfin, obtenir un cessez-le-feu et mettre fin à cette guerre », a-t-il déclaré avec un pathos qui ne lui est pas coutumier. Pourtant, quelques heures auparavant, M. Blinken avait fait exactement le contraire : Il s'est aligné sur Netanyahou, agissant comme un intermédiaire parfaitement malhonnête, garantissant la poursuite de la guerre et des atrocités et refusant un cessez-le-feu et le retour des otages.

La capitulation américaine face à Netanyahou en est la cause. La distance entre la rhétorique de Biden et la diplomatie de Blinken ne pourrait être plus grande ni plus douloureuse.

Non pas que le secrétaire d'État ne partage pas les nobles objectifs du président. Mais ce qui s'est passé lors de sa visite ici n'est rien moins qu'étonnant : Israël a dit ce qu'il pensait de ce que les grandes lignes devaient être, et les États-Unis se sont pliés à la ligne pour dire qu'Israël était d'accord, afin qu'ils puissent blâmer le Hamas et acheter la tranquillité jusqu'aux élections de novembre.

Moins de deux jours se sont écoulés, et l'optimisme que les États-Unis ont répandu comme des confettis a été remplacé par des informations selon lesquelles les négociations étaient dans l'impasse the optimism the United States sprinkled like confetti was replaced by reports that the talks had stalled. L'Amérique voulait peut-être un accord, mais elle a tout fait pour le contrecarrer. Elle a fait l'éloge d'un accord, mais n'a même pas envisagé d'exercer une véritable pression sur Israël, par des actes et non par des paroles.

C'est ainsi que se pose la question quasi éternelle, qui n'a pas de réponse : Que se passe-t-il ici ? Qu'est-ce qui se cache derrière le comportement déroutant des États-Unis ? Qui est la superpuissance et qui est l'État client ?

Soit l'Amérique ne veut pas de la guerre à Gaza et est horrifiée par sa destruction - et dans ce cas, elle sait exactement ce qu'elle doit faire et comment faire pression sur Israël de manière efficace - soit elle veut la guerre. À en juger par son comportement, l'Amérique veut la guerre et le génocide. Ses mains sont déjà trempées dans le sang de Gaza. Ces mains sont celles d'Israël, mais les armes sont fabriquées aux États-Unis, tout comme le soutien diplomatique, lui aussi inconditionnel.

M. Biden approche de la fin de son mandat de manière presque spectaculaire, et on se souviendra de lui comme d'un président bienveillant. Il peut également se targuer de nombreuses réalisations ; la guerre à Gaza n'en fait pas partie. Elle lui sera toujours reprochée. Il aurait pu l'arrêter il y a longtemps. Il ne l'a pas fait, et même aujourd'hui, alors que tout est déjà désespéré, il laisse Blinken se rendre aux exigences de Netanyahou Netanyahu's demands.

Illustration 1

Celui qui s'oppose à une guerre n'arme pas l'une des parties jusqu'aux dents. Quelqu'un qui veut mettre fin à une guerre dangereuse et injuste met fin à la fourniture d'armes ou, du moins, la conditionne à des mesures qui mèneront à sa fin. Celui qui veut arrêter une guerre n'utilise pas non plus son droit de veto pour protéger ceux qui veulent la poursuivre jusqu'à la fin des temps. Quelqu'un qui arme et protège veut que la guerre continue. Les paroles émouvantes de Biden, qui étaient sûrement sincères, n'ont aucun sens quand il s'agit de la politique de fourniture d'armes et d'assistance de son administration.

Blinken aurait dû s'en tenir obstinément à la proposition initiale. La proposition actuelle, selon les rapports, permet à Israël de reprendre la guerre après une brève accalmie, de ne pas libérer des dizaines de prisonniers et, surtout, de ne pas retirer les forces de défense israéliennes de la bande de Gaza. Il n'y a pas d'accord sans tous ces éléments, et il est impossible d'exiger du Hamas qu'il les accepte. Ce n'est pas ainsi que l'on met fin à une guerre, c'est ainsi qu'on l'enflamme, Monsieur le Président. Vous avez trahi les valeurs exaltées auxquelles vous continuez certainement de croire.

Gideon Levy, Haaretz, 21 août (Traduction DeepL) https://www.haaretz.com/opinion/2024-08-21/ty-article-opinion/.premium/bidens-capitulation-to-netanyahu-is-a-betrayal-of-his-values/00000191-75ea-d91a-afd3-7dfe89880000

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