Opinion
Auschwitz nucléaire : Le ministre israélien de l’Antisémitisme
a appris de Netanyahou sa diplomatie douteuse
Le ministre des Affaires de la Diaspora, Amichai Chikli,
souhaite simplement que le monde prenne Israël en pitié,
tout en le saluant comme une superpuissance mondiale.
Le ministre a appris des meilleurs :
Netanyahou le fait depuis l’administration Obama.
Carolina Landsmann, Haaretz, jeudi 26 juin 2025
Piers Morgan, à gauche, lors d'un entretien passionné
avec le ministre israélien Amichai Chikli.
Crédit : Piers Morgan
Le journaliste Piers Morgan a interviewé cette semaine le ministre des Affaires de la diaspora, Amichai Chikli, suite à un tweet dans lequel ce dernier l'accusait d'une « descente brutale et inquiétante dans un antisémitisme manifeste » simplement parce qu'il avait osé critiquer la guerre en cours dans la bande de Gaza. Si par hasard vous ne l'avez pas encore regardé, foncez ! Attention, spoiler : Chikli est encore plus pathétique que vous ne l'imaginiez.
Morgan n'est pas antisémite. Du moins, il ne l'était pas avant de rencontrer Chikli until he met Chikli, o, notre pseudo-Simon Wiesenthal. En tant qu'observateur extérieur, je peux dire qu'il faudrait une retenue surhumaine pour ne pas développer un dégoût primordial pour le groupe que Chikli prétend représenter.
J’avoue que même moi, ici en Israël, j’ai du mal à rester immunisé et à ne pas me laisser emporter par la haine collective face à un ministre qui essaie essentiellement de forcer le monde à traiter Israël comme un Auschwitz nucléaire.
Le Premier ministre Netanyahou lors d'une conférence sur l'antisémitisme,
organisée par le ministère de Chikli, à Jérusalem fin mars.
Crédit : Naama Grynbaum
Et oui, c'est tout à fait la bonne expression. Israël est à la fois une puissance nucléaire (selon des rapports étrangers) et une cyberpuissance dotée de la meilleure armée de l'air du monde – une nation de super-héros qui se présente sans cesse comme la victime.
Combien d'uranium cette nation devrait-elle enrichir pour cesser de s'apitoyer sur son sort en public ? Et combien de temps encore pourrons-nous continuer à accuser d'antisémitisme quiconque ose critiquer la politique criminelle d'Israël à Gaza ?
Si ce n'était pas si dangereux, nous pourrions simplement nous rouler par terre de rire. Mais Chikli, malheureusement, se fait le porte-parole de l'antisémitisme. Il ne le fait pas intentionnellement, mais il n'en est pas moins un porte-parole. Le KO magistral qu'il a subi face à Morgan était un pur divertissement. Mais il est difficile de rire quand on réalise que ce comportement nourrit précisément ce contre quoi nous prétendons lutter.
> Compte X Piers Morgan, vidéo
Contrairement à ce que prétend la droite, nous prenons l'antisémitisme au sérieux. Et les manipulations démagogiques comme celles auxquelles se livre Chikli constituent un réel danger.
Il s'agit d'un représentant israélien de plus qui prêche la morale au monde entier – et peu importe ce que fait Israël – et qui joue automatiquement la carte de l'antisémitisme dès que quelqu'un ose le critiquer.
Israël ne se voit pas lui-même. Il était difficile d'entendre l'onde de choc ressentie par les Israéliens face au fait que les Iraniens tiraient des missiles sur nos centres urbains, bombardaient des hôpitaux ainsi que l'Institut Weizmann (!) et mettaient en danger des bébés israéliens.
Tout le monde en Israël est soudain devenu un philosophe de la moralité de la guerre -une nation d'Asa Kashers a nation of Asa Kashers. .
Chikli assiste à une audience devant la Haute Cour
concernant sa candidature en 2022.
Crédit : Oren Ben Hakoon
Mais dites-moi, avez-vous entendu parler de Gaza ? have you heard of Gaza? About the thousands of children Des milliers d’enfants tués là-bas ? Des écoles, des hôpitaux, des universités et des vies civiles qui ont été rayés de la surface de la terre par « l’armée la plus morale du monde » ? Si ne serait-ce qu’une fraction de ce que nous avons dit sur les Iraniens ces deux dernières semaines est vrai, alors qu’est-ce que cela nous dit ?
Mais pour le peuple élu, tout est permis. Et si quelqu’un ose dire un mot, nous le condamnerons comme antisémite.
Chikli n’est qu’un symptôme. Son apitoiement sur lui-même n’est rien comparé à celui de son maître et professeur, le Premier ministre Benjamin Netanyahou. Ce dernier s’est depuis longtemps positionné comme un va-t-en-guerre mondial en série, toujours au nom de l’éternelle victime juive, toujours face à l’« Hitler » du moment.
D’une main, il a sapé tout accord mondial qui aurait pu contenir l’Iran, tandis que de l’autre, il a poussé l’Amérique dans une guerre dont l’issue sera apparemment pire que l’accord qu’il a torpillé.
Il y a dix ans, il a déchiré le Parti démocrate en deux en discréditant le président de l'époque, Barack Obama, depuis la tribune du Congrès from the podium in Congress.
Il commence maintenant à diviser le Parti républicain, qui se divise lui-même sur la question de savoir si l'America First doit être entraîné dans une guerre contre l'Iran (ne manquez pas l'interview de Tucker Carlson avec Steve Bannon à ce sujet) Steve Bannon on this issue).
Alors oui, Chikli n'est qu'un symptôme. Mais peut-être qu'à travers lui, nous commencerons enfin à comprendre le prix de l'atrophie vertébrale d'Israël sous le règne mensonger de Netanyahou et à tourner la page – s'il n'est pas encore trop tard.
Carolina Landsmann, Haaretz, jeudi 26 juin 2025 (Traduction Google) https://www.haaretz.com/opinion/2025-06-26/ty-article-opinion/.premium/nuclear-auschwitz-chikli-learned-the-dirtiest-diplomacy-tricks-from-