Opinion
Après les frappes de missiles iraniens,
les Israéliens craignent une autre menace, à New York.
De nombreux Israéliens ne peuvent imaginer
que des Juifs puissent voter pour quelqu'un, précisément
parce qu'il est anti-israélien. Un candidat à la mairie de New York,
quelle que soit sa politique, doit jurer fidélité au sionisme
pour être jugé digne de servir les habitants de la ville
Hanin Majadli, Haaretz, jeudi 26 juin 2025
Zohran Mamdani prononçant un discours à New York mercredi.
Crédit : David Delgado/Reuters
Que d'inquiétudes pour les Juifs israéliens ! Ils n'ont pas encore réussi à pousser un soupir de soulagement après avoir « déjoué la menace iranienne », et une nouvelle menace a déjà surgi. Il s'appelle Zohran Mamdani et est le candidat du Parti démocrate à la mairie de New York.
La chaîne publique Kan 11 a qualifié sa victoire de « coup dur pour les Juifs de New York » et l'a présenté comme un homme aux opinions anti-israéliennes extrêmes extreme anti-Israel views. Elle a affirmé qu'il soutenait le mouvement de boycott, de désinvestissement et de sanctions, qu'il avait appelé à une Intifada contre Israël et qu'il avait même exigé l'arrestation du Premier ministre Benjamin Netanyahou s'il mettait les pieds dans la ville. Le journal Maariv l'a décrit à tort comme un Arabe musulman radical.
Les internautes étaient pris de panique. New York est tombée New York has fallen, écrivaient-ils ; une nouvelle cible a été conquise par l'islam qui détruit l'Europe, et maintenant aussi l'Amérique. Intellectuels, universitaires, politiciens et militants israéliens de centre-gauche sioniste et, bien sûr, de droite, tous s'inquiètent du candidat pro-palestinien, l'homme « woke » qui menace l'ordre établi.
Il a fait campagne pour le gel des loyers, l'augmentation des subventions aux transports publics, l'augmentation du salaire minimum, la création de crèches publiques gratuites, la création d'une chaîne de supermarchés municipaux et l'imposition d'un impôt progressif sur les riches. Mais à leurs yeux, tout cela était sans importance au vu du seul péché impardonnable : il ne pense pas qu'Israël ait raison.
Le maire de New York, Eric Adams, parle de sa campagne
de réélection devant l'Hôtel de ville de New York jeudi.
Crédit : Angela Weiss/AFP
Selon eux, tout candidat qui refuse de réciter le mantra refuses to recite the mantra « Israël a le droit de se défendre », même s’il travaille pour le bien de millions d’habitants de la ville la plus complexe du monde, constitue une menace – non seulement pour les Juifs de New York, mais aussi pour l’idée que le sionisme est la seule vision du monde possible pour les Juifs partout dans le monde.
Quelle impudence, quelle infamie morale, d'exiger des Juifs américains que leurs élus s'inclinent devant un pays étranger désormais accusé de crimes de guerre, en plus de l'occupation et de l'apartheid, et, au nom du judaïsme, de porter atteinte à leur réputation. Quelle arrogance sioniste leur fait croire qu'un candidat à la mairie de New York doit prêter serment d'allégeance au sionisme pour être jugé digne de servir les habitants de la ville ?
Les candidats à la mairie, Zohran Mamdani (au centre),
avec Andrew Cuomo (à gauche) et Whitney Tilson (à droite),
début juin. Ces derniers portent toutes deux des insignes
en hommage aux otages israéliens.
Crédit : Yuki Iwamura/AFP
De nombreux Israéliens ne comprennent pas bien la situation. Jouent-ils la carte anti-israélienne contre Mamdani ? Ses électeurs – parmi lesquels de nombreux Juifs, et pas seulement des Juifs progressistes et radicaux – ont voté pour lui précisément en raison de cette caractéristique.
La plupart des Israéliens ne voient rien au monde qui sorte de leur cadre nationaliste. Ils ont du mal à imaginer un Juif qui ne pense pas à Israël lorsqu'il choisit pour qui voter. Dans le monde de l'Israélien moyen, toute opinion progressiste est potentiellement antisémite, et tout musulman – même non arabe – est un extrémiste arabe.
Mahmoud Khalil, militant palestinien et diplômé de Columbia,
après sa libération dimanche de la détention de l'ICE à Manhattan.
Crédit : Spencer Platt/AFP
Mamdani a remporté une victoire écrasante à New York, non pas en dépit de ses opinions sur Israël, mais grâce à elles. En effet, de plus en plus d'Américains ne voient plus Israël comme un bastion des Lumières au Moyen-Orient ni comme un petit pays entouré d'ennemis, mais comme un pays engagé dans l'occupation et l'apartheid engaged in occupation and apartheid, coupable de crimes. Et lorsqu'ils entendent un candidat appeler à libérer Israéliens et Palestiniens du fardeau de l'occupation et du sionisme, ils y voient de l'espoir, et non une menace.
Il est intéressant de noter que la semaine même où de nombreux Juifs de New York votaient pour un musulman pro-palestinien comme candidat à la tête de la ville la plus importante du monde, la Knesset tentait de réduire au silence was trying to silence a Palestinian un citoyen palestinien d'Israël, le député Ayman Odeh.
Hanin Majadli, Haaretz, jeudi 26 juin 2025 (Traduction Google) https://www.haaretz.com/opinion/2025-06-26/ty-article-opinion/.premium/after-iranian-missiles-strikes-israelis-now-fear-another-threat-this-one-in-new-york/00000197-acf2-d6b3-abf7-ecf3359e0000