Rapport
Israël mène des raids et évacue l'un des derniers hôpitaux du nord de la bande de Gaza
L'Organisation mondiale de la santé a déclaré vendredi que l'hôpital,
le « dernier grand établissement de santé » dans le nord de l'enclave,
avait été mis hors service après les opérations israéliennes.
Jack Khoury, Yaniv Kubovich, The Associated Presse et Reuters,
Haaretz, vendredi 27 décembre 2024
(Traduction DeepL)
Agrandissement : Illustration 1
Une ambulance détruite devant l'hôpital Kamal Adwan, en octobre.
Credit: AFP
Les forces israéliennes ont fait irruption vendredi dans l'hôpital Kamal Adwan, l'un des trois seuls établissements médicaux situés à la périphérie nord de la bande de Gaza, ordonnant à des dizaines de patients et à des centaines d'autres personnes d'évacuer les lieux, ont indiqué des responsables.
Le ministère de la santé du Hamas a déclaré que les troupes israéliennes avaient mis le feu à plusieurs parties de l'hôpital, notamment au laboratoire et au service de chirurgie. Le ministère a ensuite ajouté que l'armée avait arrêté des dizaines de membres du personnel, dont le directeur de l'hôpital.
L'armée israélienne a déclaré qu'il ne s'agissait que d'un petit incendie dans un bâtiment vide de l'hôpital et qu'elle n'avait pas connaissance de tirs israéliens à l'origine de l'incendie. L'armée a déclaré que l'hôpital était utilisé comme base par les combattants du Hamas, sans toutefois fournir de preuves.
Vidéo https://twitter.com/i/status/1871460187673948355
Images de l'hôpital Kamal Adwan, cette semaine
L'Organisation mondiale de la santé a déclaré sur X que l'hôpital avait été mis hors service à la suite des opérations israéliennes qui s'y sont déroulées, bien que « 60 travailleurs de la santé et 25 patients dans un état critique, y compris ceux qui sont sous respirateur, soient apparemment toujours présents à l'hôpital ».
World Health Organization (WHO)
https://x.com/WHO/status/1872744663196811482
Des frappes israéliennes ont tué au moins 25 personnes vendredi dans la bande de Gaza, selon les médecins. L'une de ces frappes sur une maison de la ville de Gaza a tué 15 personnes, selon les médecins et le service des urgences civiles. Ces frappes meurtrières interviennent un jour après des informations selon lesquelles les forces israéliennes auraient tué 50 habitants de Gaza jeudi.
Le ministère de la santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, a déclaré que le contact avec le personnel à l'intérieur de l'établissement, qui subit une forte pression de la part des forces israéliennes depuis des semaines, avait été perdu.
« Les forces d'occupation sont actuellement à l'intérieur de l'hôpital et sont en train de le brûler », a déclaré Munir Al-Bursh, directeur du ministère de la santé, dans un communiqué.
Les soldats ont forcé le personnel médical, les patients et les personnes qui les accompagnent à retirer leurs vêtements par un froid glacial et les ont conduits à l'extérieur de l'hôpital vers un lieu inconnu », ajoute le communiqué du ministère. Il ajoute que certains patients ont été envoyés à l'hôpital indonésien voisin, qui a été mis hors service à la suite d'un raid israélien en début de semaine.
L'armée israélienne a déclaré qu'elle s'était efforcée de limiter les dommages causés aux civils et qu'elle avait « facilité l'évacuation sécurisée des civils, des patients et du personnel médical avant l'opération », mais elle n'a donné aucun détail. « L'hôpital Kamal Adwan est un bastion terroriste du Hamas dans le nord de la bande de Gaza, d'où les terroristes opèrent depuis le début de la guerre », a déclaré l'armée israélienne dans un communiqué.
« L'organisation terroriste Hamas viole systématiquement le droit international et exploite cruellement la population et les institutions civiles de la bande de Gaza pour des activités terroristes », a souligné l'armée israélienne. « Avant et pendant l'opération dans la zone de l'hôpital, l'IDF est indulgente avec la population et lui permet, ainsi qu'aux patients et au personnel de l'hôpital, d'évacuer la zone de manière organisée. »
L'armée affirme que l'évacuation a été effectuée en coordination avec les autorités sanitaires locales et les organisations internationales « via des itinéraires d'évacuation délimités ». Elle précise que les évacuations ont été effectuées à l'aide d'ambulances qui ont transporté les patients vers « d'autres hôpitaux de la bande de Gaza afin de leur assurer un traitement médical continu ».
Des patients à l'intérieur de l'hôpital Kamal Adwan à Gaza, jeudi.
Credit: Stringer/Reuters
L'armée a terminé sa déclaration en affirmant que « les FDI et le coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires déploient des efforts considérables pour permettre aux patients de continuer à recevoir un traitement dans d'autres hôpitaux, notamment en facilitant l'évacuation de l'hôpital Kamal Adwan, par des mesures qui facilitent le transfert d'équipements, de fournitures, de nourriture et de carburant et la reprise de l'activité hospitalière dans la région, tout en restant en contact avec les chiffres de l'hôpital ».
Kamal Adwan, ainsi que les hôpitaux Indonesia et Al-Awda, ont été attaqués à plusieurs reprises par les forces israéliennes, qui nettoient le nord de la bande de Gaza depuis des semaines, selon le personnel médical palestinien. Le raid de vendredi intervient un jour après que l'armée a évacué l'hôpital indonésien voisin et a continué à faire pression sur l'hôpital Al-Awda.
M. Bursh a déclaré que l'armée avait ordonné à 350 personnes se trouvant dans l'établissement de se rendre dans une école voisine abritant des familles déplacées, en leur donnant 15 minutes pour évacuer. Parmi elles, 75 patients, leurs accompagnateurs et 185 membres du personnel médical.
La télévision Al-Aqsa du Hamas a déclaré que quelques heures après le raid, les forces israéliennes ont mis le feu à l'hôpital. Des images circulant dans les médias palestiniens et arabes, que Reuters n'a pas pu vérifier immédiatement, montrent de la fumée s'élevant de la zone de l'hôpital.
L'armée israélienne n'a fait aucun commentaire.
Une grande partie de la zone entourant les villes de Jabaliya, Beit Hanun et Beit Lahiya, dans le nord du pays, a été vidée de ses habitants et systématiquement rasée, ce qui alimente les spéculations selon lesquelles Israël a l'intention de conserver la région comme zone tampon fermée après la fin des combats dans la bande de Gaza. Israël nie ces allégations en affirmant que sa campagne vise à empêcher les militants du Hamas de se regrouper.
Jeudi, au moins 50 personnes ont été tuées lors d'une frappe aérienne israélienne visant un bâtiment dans le nord de la bande de Gaza, a déclaré l'autorité sanitaire contrôlée par le Hamas. Parmi les victimes figurent cinq membres du personnel d'une clinique voisine de Beit Lahiya, dont un pédiatre, un laborantin, deux auxiliaires médicaux et un technicien, selon l'autorité et le directeur de l'hôpital Kamal Adwan, Hussam Abu Safiya.
Ces informations ne peuvent être vérifiées de manière indépendante.
Le bureau du porte-parole de l'IDF a annoncé que les forces de la 401e brigade avaient commencé à opérer jeudi dans la zone de l'hôpital à la suite de « renseignements avancés sur la présence de terroristes, d'infrastructures du Hamas et d'opérations terroristes à cet endroit ». L'armée n'a fourni aucun détail. Elle a répété que des combattants du Hamas opéraient à l'intérieur de Kamal Adwan, bien qu'elle n'ait fourni aucune preuve. Les responsables de l'hôpital ont démenti ces accusations.
Abu Safiya, qui a lui-même été blessé par des tirs israéliens dimanche, a déclaré mardi que des drones israéliens avaient fait exploser des explosifs près de l'hôpital et que 20 personnes avaient été blessées, dont cinq membres du personnel médical. Une vidéo téléchargée sur X montre un véhicule militaire israélien déposant une boîte à côté de l'hôpital, d'où sort un robot transportant des explosifs.
Vidéo https://twitter.com/i/status/1871185581734351228
Vidéo d'un véhicule de l'IDF libérant une boîte qui aurait contenu un robot chargé d'explosifs, lundi.
Les forces israéliennes ont ordonné dimanche la fermeture et l'évacuation de l'hôpital Kamal Adwan, qui a été la cible de tirs israéliens nourris sans avertissement préalable dans la nuit de samedi à dimanche. Abu Safiya a déclaré à Reuters par SMS qu'il était « pratiquement impossible » d'obéir à l'ordre de fermeture parce qu'il n'y avait pas assez d'ambulances pour évacuer les patients.
Dans un communiqué, le Hamas a tenu Israël et les États-Unis pour responsables du sort des patients, des blessés et du personnel médical à l'intérieur de l'hôpital.
Jeudi, on a appris qu'une petite fille était morte d'hypothermie pendant la nuit à Gaza baby girl had died of hypothermia overnight in Gaza. Ce bébé de trois semaines est le troisième à mourir de froid dans les camps de tentes de Gaza ces derniers jours, selon les médecins. Ces décès soulignent les conditions sordides dans lesquelles vivent des centaines de milliers de Palestiniens, entassés dans des tentes souvent délabrées après avoir fui les offensives israéliennes.
Un incendie à l'extérieur de l'hôpital Kamal Adwan à Gaza, cette semaine.
Credit: Stringer/Reuters
Le père de Sila, âgée de trois semaines, Mahmoud al-Faseeh, l'a enveloppée dans une couverture pour essayer de la garder au chaud dans leur tente dans la zone de Muwasi, où les civils déplacés ont cherché un abri temporaire, à l'extérieur de la ville de Khan Yunis, mais cela n'a pas suffi, a-t-il déclaré à l'Associated Press.
Il a ajouté que la tente n'était pas protégée du vent et que le sol était froid, les températures ayant chuté à 9 degrés Celsius (48 degrés Fahrenheit) dans la nuit de mardi à mercredi. Muwasi est une zone désolée de dunes et de terres agricoles sur la côte méditerranéenne de la bande de Gaza.
« Il a fait très froid cette nuit et, en tant qu'adultes, nous n'avons pas pu le supporter. Nous ne pouvions pas rester au chaud », a-t-il déclaré. Sila s'est réveillée en pleurant trois fois au cours de la nuit et le matin, ils l'ont trouvée sans réaction, le corps raide.
« Elle était comme du bois », a déclaré al-Faseeh. Ils l'ont emmenée d'urgence dans un hôpital de campagne où les médecins ont tenté de la réanimer, mais ses poumons s'étaient déjà détériorés. Les images de Sila prises par l'AP montrent la petite fille avec des lèvres violettes, sa peau pâle tachetée.
Ahmed al-Farra, directeur du service pédiatrique de l'hôpital Nasser de Khan Younis, a confirmé que le bébé était mort d'hypothermie. Il a précisé que deux autres bébés - l'un âgé de trois jours, l'autre d'un mois - avaient été amenés à l'hôpital au cours des dernières 48 heures après avoir succombé à l'hypothermie.
Parallèlement, un nouveau rapport publié par le New York Times révèle que les ordres militaires émis par les dirigeants des FDI dans les heures qui ont suivi les attaques du Hamas du 7 octobre ont radicalement modifié les protocoles antérieurs, ce qui a permis d'exposer les civils de Gaza à des niveaux de risque sans précédent. Les enquêteurs du Times ont découvert Times investigators found qu’à partir du moment où Israël a lancé sa campagne militaire à Gaza à la suite des attaques du 7 octobre, les dirigeants des FDI ont assoupli les mesures de sauvegarde destinées à protéger les civils, notamment les procédures d'évaluation des risques et les méthodes de localisation des cibles.
Lorsque les règles ont été enfreintes ou que des catastrophes se sont produites, l'enquête a révélé que peu d'efforts ont été faits pour examiner ce qui s'était passé ou pour sanctionner les personnes impliquées.
La campagne israélienne contre le Hamas à Gaza a tué plus de 45 400 Palestiniens, selon les responsables de la santé dans l'enclave, qui ne font pas de distinction entre les morts parmi les combattants et les civils. La majeure partie des 2,3 millions d'habitants a été déplacée et une grande partie de Gaza est en ruines.
Avec l'aide de DPA.
Jack Khoury, Yaniv Kubovich, The Associated Presse et Reuters, Haaretz, vendredi 27 décembre 2024 (Traduction DeepL) https://www.haaretz.com/israel-news/2024-12-27/ty-article/.premium/reports-israel-raids-evacuates-one-of-northern-gazas-last-hospitals/00000194-087d-da91-a3b6-db7fb08d0000