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Billet de blog 3 janvier 2020

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L'image de Bolsonaro dans la presse allemande

Les accusations de la justice brésilienne contre Dilma Rousseff ont été abandonnées depuis, et celles contre Lula décrédibilisées par les révélations récentes. Alors qu'en France, la presse (Le Monde, Mediapart, Libé, radios et TV…), les reprenait à loisir, les media allemands étaient plus circonspects. Ils sont aussi maintenant plus critiques sur le Brésil de Bolsonaro.

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Le Brésil sous Bolsonaro, selon la presse allemande.

Ce teste est la traduction d'un article du site "Conversa Afiada" (conversation aiguisée) du regretté journaliste P.H. Amorim.

Illustration 1
La presse allemande sur Bolsonaro

Süddeutsche Zeitung : "Frères d'armes” avec les USA

Le populiste Donald Trump et l’extrémiste de droite Jair Bolsonaro ont le même ton et le même style. Avec des méthodes similaires, ils ont réussi à conquérir les postes politiques les plus élevés au Brésil et aux États-Unis. Une autre similitude : Trump et Bolsonaro auraient tous deux bénéficié d’un soutien illégal pendant la campagne électorale. Le soi-disant scandale de la Russie aux Etats-Unis trouve son équivalent brésilien dans un scandale impliquant le service de messagerie Whatsapp”, a indiqué le journal de Munich.

Süddeutsche Zeitung : "Flávio Bolsonaro est un tueur à gages”

Le sénateur brésilien Flávio Bolsonaro est appelé "01" (Zéro Un) par son père [...] Et Zéro Un est devenu un problème pour le nouveau président, seulement un mois après le changement de gouvernement. Il est devenu public que Flávio Bolsonaro a employé comme assesseurs, jusqu’en novembre 2018, la mère et la femme d’Adriano de Adriano da Nóbrega. Nóbrega est considéré comme l’un des principaux tueurs à gages de Rio. Il est suspecté d’être l’un des chefs de l’escadron de la mort "Bureau du Crime.”

Handelsblatt : "L’imprévisible" – sur le style du président Bolsonaro, 28/03/2019

"Depuis le 1er° janvier, Bolsonaro gouverne le Brésil – ou plutôt : il devrait gouverner. C’est juste que le populiste de droite s’occupe très peu des affaires réelles du gouvernement, qui ne semblent pas l’intéresser. Devant l’élite économique internationale à Davos, il n’a pas parlé pendant six minutes. Beaucoup au Brésil pensent : ‘tant mieux'. Car quand Bolsonaro s'exprime sur la future réforme avec de piètres connaissances, quand il diffame le Carnaval avec des vidéos obscènes ou vire son ministre du Secrétariat général de la Présidence sous la pression de ses enfants, les marchés financiers deviennent nerveux”, a publié le journal économique allemand.

Frankfurter Rundschau : "Cent jours de Bolsonaro : propagande de droite et contraintes” –sur les premiers mois turbulents du président, 10/04/2019

"Les trois premiers mois de l’ancien para Jair Bolsonaro à la présidence resteront comme embarrassants dans les esprits pour le plus grand et le plus important pays d’Amérique latine. Depuis les tweets obscènes sur le pipi au carnaval, en passant par le traitement brutal de ses ministres, jusqu’aux décisions sans la moindre trace d’expertise, rien n’a été épargné. Ce qui souffre est le Brésil et l’image du pays”, a écrit le journal de Francfort.

Süddeutsche Zeitung : "Panne de carburant” – la chute de popularité Bolsonaro, 17/04/2019

"Les espoirs que ses partisans ont placés en lui ont été déçus par Jair Bolsonaro dans les trois premiers mois. Cela se reflète dans une forte baisse de sa popularité. Depuis le retour du Brésil à la démocratie en 1985, c’est le pire sondage d’un président après trois mois d'exercice.”

Frankfurter Allgemeine Zeitung: "Le parcours erratique de Bolsonaro” –sur le style populiste de Bolsonaro, 12/04/2019

"À la fin du mois de mars, Bolsonaro a ordonné que soit célébré l’anniversaire du coup d’État militaire, ce qui a causé des problèmes même parmi les généraux. Et un tweet sur la décadence morale du carnaval a même dérangé beaucoup de ses plus proches alliés – à la Bourse de New York, de nombreux investisseurs ont cherché des informations, pour de vrai, sur l’état de santé du Bolsonaro” a publié le journal de Francfort.

Bild.de : "Les touristes gays sont indésirables sous Bolsonaro” – sur la déclaration homophobe du président, 27/04/2019

"Le président du Brésil, Jair Bolsonaro, a déclaré au cours d’un petit déjeuner avec la presse jeudi qu’il ne voulait pas que son pays devienne ‘un paradis pour les touristes gays'. ‘Nous avons des familles', a complété Bolsonaro. Intéressante différenciation que Bolsonaro en vient à exprimer. Parce que, clairement, le politicien de 64 ans semble n’avoir aucun problème avec le tourisme sexuel lui-même, tant qu’il se limite à la relation hétérosexuelle. ‘ Si vous voulez venir ici pour coucher avec une femme, faites comme chez vous, a dit Bolsonaro”, a publié le site du principal tabloïd allemand.

Deutschlandfunk Kultur : "Le ravageur de l’environnement Bolsonaro, et la déforestation en Amazonie” – sur le démantèlement des politiques indigénistes, 29/04/2019

"Les seigneurs originels des forêts, les peuples indigènes, ne peuvent attendre de soutien du nouveau président. Bolsonaro a fait savoir à plusieurs reprises qu’il voulait développer et exploiter la région amazonienne. Il veut créer des routes, suspendre ou supprimer les règles de protection de l’environnement. Du point de vue de Bolsonaro, il reste assez de place en Amazonie pour les pâturages et les plantations de soja. Et il a annoncé qu’il n’accorderait plus une once de de terre aux peuples indigènes”, a déclaré la station allemande.

Frankurter Allgemeine Zeitung: "Pour les bons citoyens” – sur l’extension de l’accès aux armes par Bolsonaro, 09/05/2019

"La sympathie de Bolsonaro pour les armes s’est manifestée dans un nouveau décret : qui possède une arme à feu pourra désormais acheter jusqu’à 5000 cartouches (...). En 2017, il y a eu 63.880 morts violentes au Brésil. Nulle part ailleurs qu’au Brésil autant de personnes sont tuées par des armes à feu. Le pays a également enregistré une forte augmentation du nombre de tués par des policiers au cours des derniers mois. Dans le gouvernement Bolsonaro, il n’y a aucun signe d’atténuation de la situation – au contraire. Dans la société brésilienne circule un cliché : un bon bandit est un bandit mort.”

Die Welt: Le malheureux président – sur l'effritement de l’image du Brésil à l’étranger (02/07)

"L’image du président brésilien Jair Bolsonaro à l’étranger est dévastatrice. [...] La chancelière fédérale allemande Angela Merkel a rejoint les rangs des détracteurs du président populiste de droite. Bolsonaro a répondu avec la même clarté et accusé les Européens de psychose environnementale. Malgré tout, Merkel veut faire des affaires avec le tailleur de forêts potentiel”, a publié le journal conservateur de Berlin.

Tagesspiegel : "Président du Brésil expulse le gardien de la Forêt amazonienne” – sur les conflits avec l’Inpe, 05/08/2019

"Ricardo Galvão est l’un des scientifiques les plus renommés du Brésil. Le physicien dirigeait l’INPE [Institut National d’Études Spatiales]. Jair Bolsonaro, président brésilien, a renvoyé Galvão, 71 ans. La raison en est simple : les données divulguées par l’INPE ne plaisent pas aux extrémistes de droite. Ils montrent une augmentation dramatique de la déforestation illégale en Amazonie pendant son mandat. Le président Bolsonaro ne veut pas admettre cela. Il prétend que les données ont été gonflées pour nuire à l’image du Brésil dans le monde."

Frankfurter Allgemeine Zeitung : "Bolsonaro méprise le financement allemand”, sur la suspension de l’aide allemande pour des projets environnementaux au Brésil, 12/08/2019

"Selon le président Jair Bolsonaro, le Brésil n’a pas besoin de l’argent de l’Allemagne pour protéger la forêt amazonienne. ‘ Vous pouvez faire bon usage de cet argent. Le Brésil n’en a pas besoin, a déclaré Bolsonaro. Bolsonaro veut exploiter la région amazonienne, ne plus limiter de zones de protection et permettre plus de déforestation. Bolsonaro est climatosceptique et allié de l’agro-industrie.”

Stern : "jouer avec le feu”, sur la vision environnementale de Bolsonaro au milieu des incendies, 29/08/2019

"Si vous voulez savoir comment l’homme considère vraiment les questions d'environnement, il suffit de voir son histoire. En janvier 2012, Bolsonaro a été repéré pêchant illégalement dans une réserve marine sur la côte de Rio de Janeiro. Un employé d’IBAMA [Institut Brésilien des Milieux Naturels], José Morelli, lui a infligé une amende de 10000 R$. Pour Bolsonaro, alors député fédéral, ce fut l’occasion d’une vengeance sans précédent : Après son élection en tant que président, il traité l'IBAMA de simple "industrie des amendes". À la fin du mois de mars, le salarié Morelli – devenu conseiller fiscal en Amazonie – a été démis de ses fonctions”, écrit la revue allemande.

Süddeutsche Zeitung : "Bolsonaro ne comprend que le langage de la force”, sur la nécessité pour la communauté internationale d’agir pour contenir les incendies de forêts, 01/09/2019

"Souvent, le président brésilien, Jair Bolsonaro, est comparé à Donald Trump. C’est injuste parce que, à côté du Brésilien, le président américain ressemble à un gentleman. Cela a été vécu cette semaine par Mmanuel Macron. Après avoir critiqué la faible lutte contre les incendies en Amazonie, le Français a dû subir les insultes de son épouse de la part de Bolsonaro sur les réseaux sociaux. C’est un niveau auquel même Trump n’est pas descendu.

Non. Le président du Brésil n’est pas un Trump tropical. Il appartient à une catégorie de ceux qui glorifient la violence, comme le président philippin, Rodrigo Duterte, ou d’intransigeants autocrates, comme le vénézuélien Nicolás Maduro.”

Die Tageszeitung : "Jusqu’aux genoux dans la boue noire” – sur l'inaction du gouvernement dans la crise environnementale dans le littoral du Nord-Est, 22/10/2019

"Une fuite de pétrole se répand sur la côte nord-est du pays. Début septembre apparurent les premières taches noires. Actuellement, plus de 160 plages dans neuf États ont été touchées. Pour le Brésil, la catastrophe environnementale se produit au pire moment possible. Après les feux de forêt en Amazonie et les critiques internationales sur la politique environnementale, le gouvernement est secoué. Une fois de plus, il n’a pas agi assez rapidement. Le président Jair Bolsonaro est accusé d’inaction”, a indiqué le journal berlinois.

Der Spiegel : "Le maître-démolisseur” – sur la destruction de l’image du Brésil à l’étranger, 26/10/2019

"Il y a un an, Jair Bolsonaro a remporté l’élection présidentielle au Brésil. Depuis janvier, il est en fonction, et il est rare qu’un chef d’État ait détérioré l’image d’une nation aussi rapidement et durablement que lui. Le Brésil, qui a longtemps été un pays émergent en pleine ascension, est aujourd’hui un obscur État paria, où des fanatiques conservateurs mènent une campagne de guerre contre un ennemi qui n’existe que dans leur imagination”, a décrit le magazine hebdomadaire allemand.

Tagesspiegel : "Sous suspicion” – sur la réaction de Bolsonaro au reportage qui relie sa famille à l’affaire Marielle, 31/10/2019

"Le président du Brésil, Jair Bolsonaro, était furieux. Il a insulté les médias, décrivant Globo, la plus grande entreprise médiatique du pays, comme une cochonnerie, dégoûtante, sale et immorale. Il a dû se passer beaucoup de choses pour que le président du Brésil se lève juste avant 4h du matin samedi en Arabie Saoudite pour enregistrer une vidéo de 23 minutes. Bolsonaro a négocié un accord avec le prince héritier Mohammed Ben Salman pour un montant de 15 milliards de dollars. Pour cela, Bolsonaro s’attendait apparemment à des compliments des médias brésiliens. Mais Globo TV a lancé une bombe pendant son principal journal télévisé, publié le journal de Berlin.

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