Lula a été jugé coupable d'avoir reçu un triplex de luxe et y avoir fait de fabuleux travaux, ce qu'il avait toujours nié. Ceci a fait l'objet de nombreux articles dans la presse, dont Le Monde, avec photos du somptueux immeuble en question.
Une juge de Brasilia a révélé que l'appartement n'était pas à Lula, mais à la société OAS. Le juge Moro a demandé qu'il soit mis aux enchères au profit de cette société, validant donc l'information. Lula aurait juste bénéficié de "propriété de fait", s'est-il justifié, inaugurant une nouvelle page du droit pénal.
On vient d'apprendre que les dispendieux travaux (porcelaine aux murs, ascenseur intérieur), sur lesquels le juge a insisté lors des interrogatoires, et composant plus grosse composante du délit, n'avaient jamais existé. On comprend pourquoi il avait refusé la visite des lieux aux avocats de la défense. Lula pouvait difficilement y avoir habité et en avoir profité.
Il s'avère donc que le cadeau de l'appartement par la société Petrobras n'a jamais eu lieu et les travaux qui en ont multiplié la valeur n'ont jamais existé (cela n'a pas valu une ligne dans la presse française).
Cerise sur le gâteau, une semaine après la condamnation de Lula par le juge Moro, un certain Kenneth Blanco annonce en conférence de presse que la division criminelle du département de la justice américaine qu'il dirige est composée de juges à Washington et au Brésil. "Il est difficile d'imaginer une meilleure relation de coopération [...] que celle du ministère de la Justice des États-Unis et des procureurs brésiliens." "Les procureurs brésiliens ont reconnu coupable l'ancien président Lula da Silva, accusé d'avoir reçu des pots-de-vin de la firme d'ingénierie OAS en échange de son aide pour conclure des contrats avec Petrobras."
Un procès mensonger donc, organisé officiellement avec (ou par) le ministère de la justice des USA, a permis l'installation du gouvernement le plus corrompu de l'histoire du Brésil, qui a vendu à bas prix les champs pétroliers à Exxon, le constructeur Embraer à Boeing, la division missiles de Oderbrecht à une société israélienne, offert à l'armée américaine des terrains en Amazonie et à la Nasa la base spatiale d'Alcantara. Quelques autres, dont Total, ont également bénéficié de ces largesses. Les ventes continuent.
Sources :
Video de la conférence de Kenneth Blanco
Texte intégral de cette conférence sur le site du département de justice américain.