De conférences en conférences, les sommets sur le réchauffement climatique se suivent et se ressemblent. Beaucoup de positions de principe et des résultats totalement en deçà des nécessités, dans lesquels les premiers punis sont les pays dits émergents qui sont appelés à payer la note la plus dure dans les prochaines années pendant que les plus privilégiés ont encore les moyens de faire face. Pendant ce temps, les luttes revendicatives battent leur plein, aujourd'hui particulièrement en France.
Dans ce contexte, à la lumière de nouvelles expressions de l'espoir d'une meilleure situation, les gilets jaunes avaient inventé LE POUVOIR VIVRE. Une notion qui recoupe à la fois la question traditionnelle du pouvoir d'achat et celle d'un mode de vie qui puisse permettre à chacun de s'épanouir dans une société débarrassée de ses délinquances financières.
Dans ce sens, la question d'une meilleure répartition des richesses et de l'orientation de l'économie est posée avec force, dégageant bien sûr des contradictions à surmonter, notamment sur la question des transports, et bien au delà. Les grèves actuelles mettent en évidence le besoin d'un service public beaucoup plus généralisé et opérationnel tant le recours aux camions, aux bus et à la voiture continuent d'accélérer le processus de dégradation environnemental, et pas seulement en terme de pollution. En terme de rythme de vie, de contrainte dégradante pour la santé de chacun, les dégâts sont impressionnants. En cela, les expériences des transports gratuits de Cherbourg et de quelques autres villes sont encourageantes, mais il faudrait une généralisation de ce processus pour que les effets se sentent vraiment dans le comportement général.
C'est toute une logique de la concurrence et du profit qui est remise en cause par les nécessités d'une convergence entre besoin social et besoin environnemental. En cela, il n'y a pas de champions de l'écologie d'un côté et du productivisme de l'autre. Il a une question de société qui interroge particulièrement tant les syndicats que les partis politiques. Reste l'évolution des comportements. Elle ne peut se faire si elle n'est pas mise en mouvement par les pouvoirs publics territoriaux, si elle n'est pas prise en compte sur le terrain de la vie. C'est un immense chantier qui ne souffre pas de 'un communautarisme écologiste qui, en fait, divise plus qu'il n'est efficace pour traiter les problèmes posés, notamment là où l'isolement incite au tout voiture, ce que connaissent les gilets jaunes en région.
Ce qui se passe en ce moment sur la question des retraites en France est l'exemple rêvé de ce qu'il faudrait faire pour remettre en cause la logique capitaliste que certains appellent néolibérale, d'autre ultra-libérale. A chacun ses mots, mais le constat est là. Pour remettre en cause la machine à perdre d'un système qui nous envoie au bûcher, il n'y a rien de tel qu'un mouvement populaire conscient, tenace et dynamique. Quand les État sont défaillant, il faut bien combler le vide sur un sujet non pas de "survie" mais tout simplement de vie en commun de l'humanité. Elle n'est pas encore sortie, malgré les bonds de la science et des technologies, d'une sorte de préhistoire où l'esclavage et le travail forcé sont encore de mise, où la condition de la femme est encore bien en deçà de l'égalité de traitement. Les riches (les vrais) font encore croire qu'ils sont encore indispensables à la destinée du monde. Demain sera ce que les peuples en feront. Et les États devront être leur relai et non leur père fouettard.