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Billet de blog 19 février 2020

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Quand l'émotion s'étend, à la faveur d'une actualité brûlante, le danger, souvent, c'est d'oublier le raisonnement. Pour une révolution citoyenne, il faut les deux, sinon plouf ! Alors on essaye d'appeler un chat un chat sans pour autant s'enfermer dans une certitude.

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Quand l'émotion s'étend, à la faveur d'une actualité brûlante, le danger, souvent, c'est d'oublier le raisonnement. Pour une révolution citoyenne, il faut les deux, sinon plouf ! Pour exemple, je lis souvent des argumentaires qui comparent la dictature financière et le fascisme (version 20e siècle). Le résultat est tout aussi cruel à l'occasion mais il s'agit d'autre chose et la confusion des termes ne fait que rendre service aux partisans de cette dictature du fric.

Et il y a dans un autre genre des phases de situation spécifiques. Pour exemple, les militaires qui ont fait le putsch en Bolivie contre Morales sont au service de la finance internationale. Ils ne sont pas issus d'une poussée fasciste en soi mais d'un coup de force. C'est le cas de bien d'autres. En France, la dictature financière se sert des institutions de la 5e République pour imposer un de ses poulains. S'il se brûle les ailes il en changera. Elle aura besoin, pour se justifier, d'une concurrence avec le populisme version fasciste de l'extrême droite française.

Le fascisme de référence, c'est le national-socialisme allemand, le franquisme espagnol ou, plus exactement, le fascisme italien qui fut aux sources de la terminologie.

La dictature financière, c'est la nouvelle situation de bien des pays, qui permet aux banques de prendre directement le pouvoir politique en utilisant des pantins du genre de celui que nous avons en France. Reste les gesticulations autour du terme "populisme". Il peut être, comme l'écologie, à géométrie variable, de gauche à droite, et je ne rentrerai pas dans la polémique. On le repère dans les démarches aléatoires de LFI et d'EELV certes, mais on ne peut réduire l'analyse à cette simple constatation.

Il y a dans ces mouvements tout et son contraire, de l'anticommunisme d'un côté, de la générosité sociale de l'autre. Il faut repérer ce qui est bon, comme le font mes amis du PCF Finistère et bien d'autres, pour construire le Front populaire et la révolution citoyenne dont nous avons besoin, et c'est urgent, voire, incontournable pour éviter une nième catastrophe dont les socialistes ont payé politiquement la note. Ils l'ont bien cherché certes, mais il y a parmi eux, au travers de Génération.s et d'autres, un vivier de progressistes honnêtes qui ne sont pas à rejeter, loin s'en faut. L'avenir est donc à l'imagination pour sortir des sentiers battus d'un passé récent et décevant. Il n'est pas dans la répétition de la saga d'une 5e République qu'il est temps de mettre au placard des objets perdus, rue des Morillons. 

Dans ce sens, aux prochaines élections présidentielles, il ne faudra pas chercher le sauveur. Il faudra faire de la politique et débattre d'un autre avenir que la pitrerie élyséenne. En cela, la présence des communistes dans ce débat nécessaire sera productive, parce qu'elle remettra en cause l'illusion permanente de la délégation de pouvoir qui finit toujours en accident de la route politique, surtout si c'est au nom du "peuple".

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