Laïcité : l’hypocrisie de la défense de l’abaya
La question du port du vêtement d’origine musulmane, l’abaya, à l’école, vient d’agiter les esprits et les médias suite à son interdiction, légitime selon moi, par le ministre de l’Education nationale, Attal. Or il y a dans la défense de ce vêtement une grande hypocrisie qu’il convient de dénoncer, en ne se focalisant pas sur la seule religion musulmane, comme on va le voir.
Les jeunes filles qui protestent contre cette interdiction prétendent qu’il n’a pas de signification religieuse mais seulement culturelle, renvoyant à la tradition vestimentaire de leur pays d’origine et permettant de couvrir les formes de leur corps au nom de la seule pudeur. C’est oublier que, précisément, ce sens avoué relève d’une religion machiste qui opprime les femmes, permettant aux hommes d’avoir quatre femmes et autorisant les hommes à impose des rapports sexuels à leurs femmes. Soyons clair : rien ne saurait justifier le port d’un pareil vêtement discriminatoire et anti-féminin dans l’école en France, où celle-ci est publique et interdit toute manifestation d’un prosélytisme religieux qui ne peut que diviser et casser l’unité harmonieuse et pacifique de l’enseignement.
Mais c’est oublier aussi, de la part de ces élèves, qu’elles viennent de pays où la religion s’impose à tous par l’intermédiaire de l’Etat, sous une forme qui est quasi-tyrannique, empêchant la liberté de penser et de croire, voire en s’opposant à certains acquis scientifiques comme ceux du darwinisme : pourquoi ne réclament-elles pas alors la même liberté, mais au contenu contraire, pour la vie dans leur pays ?
J’ajoute enfin, pour faire bonne mesure, que cette tendance anti-laïque et proprement inhumaine est présente dans toutes les religions depuis longtemps, même si elle a régressé ! C’est encore le cas en Inde où l’état hindou maltraite les musulmans, cette fois-ci, et au Liban comme je viens de l’apprendre via le journal Le Monde : une croisade vient de s’y déclencher contre un projet de loi visant à dépénaliser l’homosexualité sous prétexte que celle-ci, selon l’islam, serait une « perversion » et que, du coup, les homosexuels d »devraient être tués » (je n’invente rien, je cite).
On voit donc que notre ministre du gouvernement Macron a raison sur ce point et qu’il faut reprendre le mot de Victor Hugo : « La religion chez elle, l’Etat chez lui ».Ce qui ne veut pas dire qu’on ne puisse pas parler des religions à l’école, mais il faut le faire non dans un esprit de critique, mais dans un esprit critique qui doit s’appliquer à toute chose et ce à la lumière de valeurs universelles. C’est ainsi qu’on éduquera à la liberté de pensée, indispensable à la démocratie !
Yvon Quiniou