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Billet de blog 22 juin 2023

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Mélenchon complice de l'islam

Mélenchon vient de m'étonner et de décevoir le citoyen de gauche que je suis. Il vient de manifester une complaisance à l'égard de formes de présence de l’islamisme dans l'Ecole, à Nice en particulier, contraires aux principes d'une laïcité républicaine. Il oublie ce qu'il y a de malfaisant dans ce courant religieux, au nom d'un électoralisme de bas étage.

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                          Non, Mélenchon, il ne faut pas jouer avec le feu musulman 

Je ne suis pas systématiquement hostile à Mélenchon (malgré l’agressivité parfois du personnage) ni à l’orientation globale (je dis bien : globale) de son refus du capitalisme tel qu’il semble bien le manifester dans son mouvement politique. – même si, au sein de la NUPES, ma préférence va à l’apport de Roussel et des communistes, dont je prévois un renforcement significatif. Mais il y a quelque chose qui me choque depuis longtemps, c’est son ouverture publique à l’islam et donc non seulement à une religion quelconque, mais à une religion spécialement réactionnaire dans son fond doctrinal et ses comportements de la part de ses partisans les plus sectaires, comme  l’a montré un psychanalyste, F. Benslama, dans un remarquable livre, « Un furieux désir de sacrifice » (Seuil). D’autant plus que ce sectarisme islamique s’accompagne d’un déni du politique au profit de la religion, ou plutôt d’une instauration de la religion comme instance politique suprême.

Or c’est  à ce propos que Mélenchon manifeste une absence d’esprit critique qui me stupéfie de la part de quelqu’un qui a fait de la philosophie et oublié sa critique rationaliste des religions depuis la philosophie des Lumières comme celle des théoriciens qui ont suivi, tels Marx, Freud ou des rationalistes contemporains à l’image de B. Russel. Cette attitude remonte à sa présence lors de la déjà ancienne manifestation contre l’homophobie, qui avait pour tort principal, sur le plan intellectuel, de transformer la critique légitime de l’islam et de ses excès en attitude phobique, à savoir maladive et irrationnelle ou déraisonnable. Or cette posture inacceptable, parce que méprisante, et qu’on peut dire, ici, homophile, il vient de la renouveler à propos des incidents récents de Nice et dans les Alpes maritimes où : 1 il a accepté que des élèves musulmanes s’affichant comme telles soient présentes dans l’espace public d’une école primaire, prières à l’appui, et où, 2, il vient, dans la même optique, d’accepter que des élèves, à nouveau et dans un collège, portent un vêtement, l’abaya, qui couvre du cou aux pieds le corps de la femme… conformément à ce que prescrit l’islam  radical ou authentique ( ?) et en niant que ce « survêtement » ait un quelconque sens religieux.  Et en plus, si j’ai bien retenu l’actualité, elles se sont livrées à des prières elles aussi au sein d’un établissement scolaire où la laïcité républicaine l’interdit.

On pourra rectifier les détails de ces évènements tels que je les présente, une chose est sûre, hélas : Mélenchon à la fois contredit l’idéal de cette laïcité (bafoué au demeurant dans tous les pays musulmans) et fait preuve d’une « tolérance » pro-islam qui n’est pas acceptable dans un pays comme le nôtre, dont le régime est issu, même lointainement et avec des reculs, d’une tradition intellectuelle qui pratique un esprit critique intransigeant à l’égard des religions en général et du mal qu’elles font aux êtres humains (la foi elle-même n’est pas en cause ici). Je précise, sans sourciller, que l’islam prône l’exclusion de la démocratie au profit d’un régime politique où c’est la « charia », ensemble de prescriptions de vie provenant soi-disant de Dieu, qui définit l’ordre politique à l’exclusion de la volonté du peuple qui incarne, elle, par sa souveraineté, la démocratie et sa liberté ! Et j’ajoute que ses « règles de vie » ont pour caractéristique d’humilier la femme et de la soumettre à l’homme dans divers domaines, au point que dans certains pays musulmans une conscience féministe se fait jour qui se révolte contre ces « règles » qui l’enferment dans un carcan inhumain.

Soyons clair : cette position de Mélenchon ne peut se réclamer de la gauche  et de ses idéaux de liberté, d’égalité et d’intelligence rationnelle – car, en plus, il faut savoir que l’islam nie certains acquis de la science comme ceux du darwinisme (j’en ai parlé ailleurs). Elle est incompréhensible dans son camp et de sa part, sauf à faire l’hypothèse suivante que beaucoup font (même le journal Marianne l’a faite discrètement cette semaine) : Mélenchon verse dans le calcul électoraliste, tout simplement et tout bassement (comme d’autres partis de gauche, malheureusement). Il veut gagner les suffrages d’électeurs immigrés, dont le sort est peu enviable, certes, mais qui sont largement sous l’influence négative de l’islam.

Que faire alors de ces immigrés d’origine ou de conviction musulmane ? 1 Les accueillir, bien évidemment, quand ils sont en règle et qu’ils respectent la laïcité. 2 Les aider socialement à bien vivre comme on le fait, plus ou moins bien d’ailleurs, à l’égard des français en général. 3 Les éduquer à la raison et aux valeurs, morales et intellectuelles, d’une république laïque, avec son universalisme propre, sans attendre qu’elle soit socialiste pour  s’y consacrer. C’est cela être vraiment de gauche et non jouer à l’être sur fond de populisme électoraliste

                                                                Yvon Quiniou 

NB : Il semblerait que des musulmans militants en profitent pour entrer dans le mouvement de Mélenchon et l’utiliser ! Bravo !

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