Le "racisme" anti-russe
Il faut oser le dire après l’odieux attentat dont a été victime la Russie et ce dans un contexte idéologique dont cet événement révèle la dangereuse ténacité depuis longtemps, que j’ai déjà évoqué ici. Car il faut voir, en dehors de son horreur propre analogue à celle de l’attentat du Bataclan en France car atteignant des victimes innocentes, quelle est son origine. Or à l’instant où j’écris il est apparemment confirmé qu’il vient d’islamistes radicaux, soit étrangers (qui l’ont revendiqué), soit carrément Tchétchènes qui auraient envisagé de s’enfuir en Ukraine
Quoi qu’il en soit de cette nuance ou différence, cette intervention une fois de plus ignoble de l’Islam extrémiste, nous permet par contraste de voir et d’estimer ce qu’il se passe en Russie accusée sans raison d’être « totalitaire », sinon même « dictatoriale », ce qui constitue un contresens sémantique que j’ai dénoncé ici même à l’aide d’une spécialiste honnête des Sciences politiques. Car sans revenir sur ce point présent au cœur de la propagande occidentale issue des Etats-Unis et relayée en France et en Europe par Macron, la question musulmane fait l’objet en Russie d’un traitement assez exemplaire : les musulmans y sont très bien traités sans le moindre racisme, et même respectés dans leur identité religieuse spécialement ancrée Tchétchénie, Poutine ayant même déclaré en 2023 que le « non-respect du Coran » est « un crime réprimé par la législation russe » ; et il aura même condamné un autodafé public du Coran qui a eu lieu il n’y pas longtemps en Suède !
Or que voit-on dans les médias en France, hormis L’Humanité, Marianne ou Le Monde diplomatique ? Un déferlement de haine anti-russe partisane, qui se nourrit, comme je l’ai déjà indiqué dans un billet précédent, d’une projection fantasmée sur la Russie de l’hostilité passée contre l’ex-URSS. Même un journal comme Le Monde, dont la probité intellectuelle est en pleine défaillance (sans compter son recul idéologique pro-capitaliste), en a fait la démonstration involontaire avant-hier : n’étant pas au courant de cet attentat lors de sa parution, il est y est allé une nouvelle fois d’une attaque idéologique anti-russe dans sa première page, accusant Moscou de « redouble(r) d’agressivité envers Paris » alors même que notre lamentable (au plan éthique ou moral) président Macron ne cesse d’accentuer son agressivité militaire à son égard, sans le moindre remords de conscience ! Cela ne l’aura certes pas empêché de condamner l’attentat « comme tout le monde », sans qu’on sache si c’est en raison d’une indignation authentique ou d’un souci politique tactique de plus - ce souci tactique au service de son pouvoir personnel qui constitue son obsession majeure, avec ses volte-face constantes !
Certes, parler d’un « racisme anti-russe » pourra paraître excessif et non justifié sémantiquement là aussi, les russes n’étant pas une « race » et leur régime étant dénoncé sur un plan strictement politique. Mais le déferlement d’hostilité à son égard et à ce niveau spécifique, me fait penser par son intensité, son délire et son aveuglement, aux pires défauts du « racisme », voilà tout !
Yvon Quiniou