La scandaleuse Académie française
Je viens d’être informé de la parution du nouveau dictionnaire de l’Académie française et du scandale, autant idéologique ou politique que culturel, que constitue la nouvelle définition de certains mots qu’il introduit. Quelques exemples significatifs, donc, issus de mon information. La « Femme » est identifiée par des « caractères sexuels » qui « lui permettent de concevoir et mettre au monde des enfants : quid alors de la femme stérile ou ménopausée qui ne le peut, comme l’objecte justement la « Ligue des droits de l’homme », laquelle s’intéresse aussi au droit pour une femme d’être reconnue comme femme sans restriction ?
Autre exemple ahurissant par le préjugé sexiste qu’il comporte l’ « Hétérosexualité » est ramenée à une « sexualité naturelle entre personnes de sexe différent ». Cela voudrait-il dire que l’homosexualité n’est pas naturelle alors qu’elle est présente en tant que tendance ou potentialité dans toute sexualité comme Freud l’a démontré et comme l’histoire humaine l’a montrée, Platon lui-même l’ayant associée à l’amour ? On n’aurait donc pas le droit d’aimer un homme et de le revendiquer… même si l’on n’est pas concerné par cet état affectif (c’est mon cas) ?
Enfin, il y a la manière dont les termes « Jaune » ou « Négrillon » sont introduits sans justification de fond et en pointant une couleur de peau quasi substantivée ! Et surtout, sur un terrain sémantique proche, il y a le terme de « Race », concept dont la science contemporaine a montré l’inanité théorique puisque l’on sait désormais qu’il n’y a qu’une seule « race », l’humanité, sans hiérarchie biologique entre des groupes seulement différents physiquement, ce qui évacue le bien-fondé du terme même, essentiellement discriminatoire. Or ce nouveau dictionnaire « officiel » le maintient en visant (je résume) des « groupes » entre lesquels l’espèce humaine s’est « répartie » du fait de la géographie et l’histoire. Or, même si cette définition ou « répartition » est dite « superficielle », elle est bien validée en tant que telle puisque le terme est maintenu. Or ce point est grave à l’heure d’aujourd’hui où le monde est traversé de conflits raciaux-nationaux, se couvrant d’une parure religieuse tout aussi scandaleuse : voir, hélas, le confit entre Israël et la Palestine ou, aux Etats-Unis le racisme pas seulement électoral ou politicien de Trump, ou encore celui, grave, qui affecte les pays musulmans.
Conclusion : cet événement éditorial a un sens politique de fond, qui vise une partie de nos soi-disant élites intellectuelles. Il traduit une baisse de leur intelligence, malgré leurs titres, comme une régression idéologique de fond qui contribue à la débâcle terrible que notre monde connaît, sur fond de capitalisme transnational !
Yvon Quiniou